On sait depuis quelques mois que l’idée d’embarquer des avions sans pilotes sur des porte-avions n’a rien de saugrenue, la Royal Navy et General Atomics l’ont démontré ensemble avec le Mojave. Désormais le constructeur entend surfer sur cette possibilité en proposant une version embarquée de son MQ-9B SeaGuardian, évolution profondément améliorée du célèbre MQ-9A Reaper. Dans sa ligne de mire la Royal Navy évidemment mais également d’autres forces navales qui utilisent des porte-aéronefs dédiés à l’accueil du Lockheed-Martin F-35B Lightning II. Des études de faisabilité ont d’ores et déjà été lancées.
Et rien n’est vraiment simple dans ce dossier. Car entre le Mojave et le SeaGuardian il y a comme qui dirait une différence de… taille. Le premier est en effet nettement plus compact que le second. On peut même dire qu’il est plus petit. Un Mojave c’est neuf mètres de long sur seize d’envergure quand un SeaGuardian possède une envergure de vingt-quatre mètres pour un peu moins de douze mètres de long. Faire apponter et redécoller un Mojave ce n’est déjà pas simple mais cela va devenir carrément ardu avec le SeaGuardian. Pourtant chez General Atomics on y croit, et on a le soutien de la Royal Navy. Cette dernière espère en effet aligner dans les prochaines années une flotte de drones de reconnaissance / surveillance et d’appui tactique depuis ses porte-avions HMS Prince of Wales et HMS Queen Elizabeth. Rappelons que la Royal Air Force possède déjà des MQ-9B SkyGuardian sous la forme de ses ultramodernes Protector RG.1.
Les ingénieurs américains doivent donc comprendre comment navaliser ce MQ-9B SeaGuardian. Notez qu’à aucun moment dans sa conception initiale il n’a été pensé pour cela. C’est de ce fait un vrai défi d’ingénierie. L’un des défis les plus importants concerne l’hypersustentation des drones. Par ailleurs General Atomics doit imaginer des stations de contrôles pouvant être embarquées dans les structures mêmes des navires sans jamais gêner les équipages de ceux-ci. Rappelons qu’aucun de ces deux porte-avions britanniques n’ont été initialement pensé pour cela. Par contre leurs concepteurs avaient envisagé une évolution future incluant des équipements qui n’existaient alors pas. On est en plein dedans. Les ingénieurs américains vont donc devoir redoubler d’idées afin de faire de ce MQ-9B SeaGuardian embarqué une réalité, et ce à tous les niveaux. L’idée du droniste est de proposer une solution viable d’ici trois à quatre ans.
La Royal Navy n’est pas la seule dans le collimateur de General Atomics. L’Armada Española et la Marina Militare pourraient parfaitement chacune investir dans de tes systèmes embarqués de surveillance à longue distance. On pourrait même en imaginer opérer depuis le pont d’envol du Charles de Gaulle ou de son futur successeur.
Affaire à suivre.
Photos © General Atomics
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
3 Responses
Si ça marche cela peut ouvrir la voie aux » Loyal Wingman « . Ces drones vont bientôt accompagner les F35 et les Rafale basés sur des aérodromes terrestres. Comme les forces aériennes terrestres les aéronavales disposeraient ainsi de cette nouvelle configuration d’avions de combat accompagnés de drones
J’espère bien que jamais la France ne se laissera jamais avoir par cet industriel étasunien. Nos constructeurs sont bien plus efficaces. Dassault fait le Neuron et Airbus l’Harfang, achetons français. Ras-le-bol de Macron qui nous vend aux américains.
Pour notre marine, pourquoi pas mais sur un autre bâtiment que le CdG, un BPC par exemple.
C’est une question de sécurité et donc de confiance au système de commande de ces drones sur le pont d’envol du CdG, Je vois mal les marins accepter qu’un drone apponte ou se préparer pour un décollage avec des Rafale stationnés à côté, sinon il faudrait descendre dans le hangar tous les appareils pendant les manœuvres sur le pont d’un drone, ce qui n’est pas très opérationnel.