L’US Air Force cherche à adapter ses chasseurs au ravitaillement en vol.

Cet équipement s’appelle le SHARK, pour Small Hybrid Aerial Refueling Kit. Deux entreprises sous contrats avec l’US Department of Defense se sont vues confier un budget global d’un peu moins de 5.9 millions de dollars US afin de développer ce système de ravitaillement en vol destiné à être gréé sur des avions de combat. Dans un premier temps les McDonnell-Douglas F-15C/D Eagle et F-15E Strike Eagle le testeront avant ensuite que cela ait lieu sur Fairchild-Republic A-10C Thunderbolt II. L’US Air Force espère même que le SHARK s’adapte sur des chasseurs de 5e génération.

Certains voient déjà dans le programme SHARK un aveu de faiblesse de Boeing et de son ravitailleur en vol de nouvelle génération KC-46A Pegasus. Pour d’autres c’est la démonstration que l’US Air Force cherche à s’adapter aux conflits du futur qui dans la zone Asie Pacifique se dérouleront sur des distances très importantes. Toujours est-il que l’Air Force Research Laboratory croit dur comme fer dans le Small Hybrid Aerial Refueling Kit.

Les deux entreprises contractors en charge du programme sont Legionnaire International pour un montant total de 3 193 251 dollars US et Leidos Dynetics pour 2 677 093 dollars. Chacune doit présenter au Pentagone sa vision du SHARK. Le principe est simple : le système en question devra pouvoir être installé en quelques heures et désinstallé dans un laps de temps également assez court. Il sera relié à des bidons de carburant de voilure installés en lieu et place de l’armement. En fait l’US Air Force va ici remettre au goût du jour une technique issu du domaine aéronavale et daté de la guerre froide. On peut y voir la version 21e siècle de la «nounou» si chère aux pilotes de Dassault Étendard IV et Super Étendard français ou encore de la technologie des Douglas KA-3B Skywarrior et Grumman KA-6D Intruder américains. En son temps Lockheed envisagea même de modifier de la sorte ses chasseurs de sous-marins S-3A Viking avant finalement d’y renoncer.

Les pilotes de chasse n’étant pas des spécialistes du ravitaillement en vol le Small Hybrid Aerial Refueling Kit fonctionnera en mode automatique, à l’instar de ce qui a été pensé pour le drone Boeing MQ-25B Stingray dédié à l’US Navy. L’idée est qu’un seul F-15C/D ou qu’un F-15E puisse ravitailler en vol jusqu’à trois avions de combat de type General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon. Les premiers essais en vol sont attendus à Edwards AFB l’année prochaine et les premiers transferts de carburéacteurs entre 2026 et 2027 pour une entrée en service du SHARK avant la fin de la décennie.

Affaire donc à suivre.

Photo © US Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

    1. Bonjour, les avions de la navy et ceux de l’usaf n’ont pas les mêmes systèmes de ravitaillement.

      La navy utilisé une perche qui vient se connecter dans un panier de l’avion ravitailleur et l’air force c’est l’inverse la perche vient de l’avion ravitailleur pour se connecter dans l’avion ravitaillé.

  1. Comme les SE et SEM, les Rafale M peuvent être les nounous pour d’autres Rafale (C, B et M), la version NARANG pour NAcelle de RAvitaillement de Nouvelle Génération était déjà disponible sur la version F-3R

  2. Salut Arnaud et les passionnés.

    Dans L’US Navy (comme dans l’AAE et notre marine), on utilise un système de panier dans lequel l’avion receveur enquille une perche. C’est le fameux système Nounou évoqué dans l’article.
    Les avions de L’US Air Force utilise un système « probe and drogue » : ce qui signifie que l’avion ravitailleur « pilote » la perche de ravitaillement jusqu’au réceptacle de l’avion receveur.
    Si on ne modifie pas les avions receveurs , sait-on comment sera géré le « pilotage » de la perche ? Quelle taille aura cette perche?
    Si on part sur un système de panier : Sait-on si l’USAF ajoutera des perches sur ses chasseurs ?

    Aeronautiquement
    Merci à Arnaud et à la rédaction pour le site et les articles.

  3. La grosse différence entre les nounous de l’aéronavale américaine ou française et le SHARK, c’est que le premier est de type probe-and-drogue, un tuyau souple avec un panier au bout, tuyau que l’on peut enrouler, tandis que le deuxième devra être de type flying boom, un perche rigide de plusieurs mètres. Bon courage pour mettre ça sous un F15.

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