Imaginez ne serait-ce qu’un instant que le ministère des Armées vous annonce la disparition prochaine de la Patrouille de France, et ce serait une levée de bouclier terrible dans le pays ; c’est ce que nos amis et voisins belges se préparent à connaître. Pour la deuxième fois de son histoire la formation acrobatique des Red Devils sera mise en sommeil après une ultime représentation demain au célèbre meeting aérien Sanicole, sur l’aérodrome de Hechtel-Eksel dans le nord de la Belgique. Cette désactivation préfigure en fait le future retraite de leur monture : le monomoteur léger SIAI Marchetti SF.260. Espérons qu’on ne devra pas attendre encore 34 ans avant de revoir de beaux avions (belges) rouges dans nos cieux européens.
Car oui les Belges sont demeurés 34 ans sans patrouille officielle de présentation. C’est long. C’est très long même. Surtout quand on est passionnés d’aviation. Pour que vous compreniez bien nous allons faire l’essence même de notre site : un peu d’histoire de l’aviation. Oh rien de très lointain, nous allons juste remonter entre les années 1950 et les années 1970.
Il faut d’abord savoir que dès le départ le nom de leur patrouille officielle a été en anglais, ni en français en flamand mais bien en anglais. Les Red Devils sont apparus pour la première fois le 12 juin 1957 lors d’un meeting aérien à Valencienne dans le nord de la France. Ils évoluaient alors sur chasseurs monoplaces Hawker Hunter F Mk-6. Une monture qu’ils conservèrent six ans. C’est à ce moment là qu’ils reçurent l’avion qui allait devenir leur symbole : le jet d’entraînement Fouga CM-170 Magister, le même appareil qui servait alors dans les rangs de la Patrouille de France. Inévitablement la presse commença à faire la comparaison entre les deux formations. Une situation qui prit réellement fin en 1977 quand les Red Devils furent mis en sommeil… avant 2011. C’est cette année là que la formation renaquit sur monomoteurs légers SIAI-Marchetti SF-260.
L’année suivante elle et ses pilotes étaient à la Ferté Alais, la Mecque des meetings aériens français. Et le moins qu’on puisse dire c’est que les quatre avions à moteurs à pistons furent acclamés. Sans compter que leurs pilotes étaient très faciles d’accès et se révélèrent particulièrement proches des passionnés. La fameuse «belgitude» fonctionnait à plein régime. Et en fait durant les treize dernières années c’est ça qui a été la marque de fabrique des Red Devils : un mélange d’hyper professionnalisme en vol et de facilité d’accès au sol.
C’est aussi ça qui va rendre encore plus difficile l’absence à partir de la semaine prochaine des Red Devils et c’est ce qui va forcément nous obliger les uns les autres à imaginer les avions qui pourraient remplacer les SF-260. L’expérience belge pourrait aussi donner des idées aux généraux de l’Armée de l’Air et de l’Espace quand ils devront penser l’après Alpha Jet E au sein de la Patrouille de France.
Affaire (bien évidemment) à suivre.
Photos © Composante Air
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3 Responses
Ces disparitions sont dues à l’étroitesse d’esprit de nos politiciens aidé par des généraux redevables aux partis politiques pour leur grade et fonctions, bien que la Russie menace, ils pensent encore réduction d’effectif pour des coûts toujours moindre, ils s’étonnent que l’armée n’attire plus la jeunesse.
Et je ne crois pas que l’arrivée de la droite et centre droit aux pouvoirs change quoi que ce soit, chez nous, c’est une culture pour qui l’armée ne sert à rien, sauf en période de catastrophe climatique ou d’incendie lorsque l’on doit faire appel à un hélico « luxembourgeois » pour hélitreuiller des gens en danger.
Lors du meeting de Sanicole ce weekend justemment, le speaker disait au public qu’il se murmure que les Red Devils pourraient être présent une année de plus (2025) !!!
Attention il a bien préciser que c’était une rumeur….assez présente 🙂
Je les avais vu en meeting aérien près de Lille il y a deux ans. Et mon fils avait pu faire un selfie avec eux, c’est triste qu’on ne puisse plus les voir.