L’une des réelles puissances de l’US Navy est totalement invisible du grand public mais pourtant connue des passionnés d’aviation : sa capacité à mettre en œuvre un de ses porte-avions aux seuls bénéfices de son Air Training Command. Et en ce mois de septembre 2024 c’est l’USS USS Dwight D. Eisenhower qui s’y est collé en Atlantique Nord en accueillant à son bord des McDonnell-Douglas T-45C Goshawk. Leur mission était simple : valider l’apprentissage de l’appontage et du catapultage in situ et en conditions réelles. Pour l’occasion élèves, instructeurs, et machines provenaient de deux bases aéronavales différentes.
Il semble donc désormais acquis que les ennuis du T-45C Goshawk sont derrière lui. Au moins pour les plus récents disons. Sans quoi jamais l’USS Dwight D. Eisenhower n’aurait accueilli à son bord les Training Air Wing 1 et Training Air Wing 2. Ils étaient provenance respective de NAS Meridian dans le Mississippi et NAS Kingsville au Texas. Et il est suffisamment rare que les deux unités soient présentes en même temps à bord du même porte-avions pour que cela soit spécifié. Habituellement les bâtiments de ce genre mettent en œuvre un TAW mais jamais deux. Il faut dire que le récent temps d’immobilisation des T-45C Goshawk a été particulièrement néfaste à la formation des futurs pilotes de l’US Marines Corps, de l’US Navy, et… de la Marine Nationale.
Avant d’espérer pouvoir prendre les commandes d’un Boeing F/A-18E/F Super Hornet, d’un Lockheed-Martin F-35C Lightning II, ou d’un Dassault Aviation Rafale M ces jeunes femmes et jeunes hommes doivent démontrer à leurs instructeurs qu’ils sont aptes à le faire sur McDonnell-Douglas T-45C Goshawk. Fort heureusement toutes et tous connaissent déjà très bien ce jet d’entraînement navalisé dérivé du BAe Hawk britannique. Pourtant ils n’ont jusque là volé avec lui que depuis le plancher des vaches, que ce soit donc dans le Mississippi ou au Texas. Là c’est autre chose, ils sont au milieu de nul part, ou plutôt au beau milieu de l’immensité de l’Atlantique Nord. S’ils se plantent c’est le bouillon. Et l’eau n’est pas particulièrement chaude !
Plus sérieusement outre le fait de partager leurs expériences entre Training Air Wing 1 et Training Air Wing 2 l’intérêt premier de cette série d’exercice c’est d’obtenir le sésame avant le passage sur avion de combat : la qualification initiale à l’appontage et au catapultage. Bien sûr toutes et tous l’ont déjà répété maintes fois simulateurs dans leurs écoles mais aucun ne l’a encore vécu «en vrai» avec du vent et des embruns non simulés. Et puis cet embarquement à bord de l’USS Dwight D. Eisenhower est aussi l’occasion de découvrir ce qu’est un porte-avions, ses dimensions intérieurs, son dédale de coursive, et aussi la rigueur extrême qui règne sur le pont d’envol.
Durant toute la période de présence des jets d’entraînement la présence d’aéronefs à bord est limitée au strict nécessaire : trois hélicoptères Sikorsky MH-60S Knighthawk assurant notamment la mission de sauvegarde à bord et un voire deux Northrop Grumman E-2D Advanced Hawkeye de surveillance radar. Pas d’avion de combat, pas d’hélicoptère anti-sous-marins à bord l’USS Dwight D. Eisenhower n’assure ici aucune mission de guerre.
Photos © US Navy
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
2 Responses
L’article est très intéressant car (comme souvent ici) inédit sur la toile. Et merci pour le petit clin d’oeil entre A et B sur les empennages. Bravo Arnaud, vous fêtez bien vos 25 ans.
Où en est l’U.S. Navy dans le remplacement de ses T-45 ?