Des Mirage 2000-5 bientôt sous les couleurs de la Serbie ?

Lorsque l’information a commencé à transpirer à la fin du printemps beaucoup l’ont pris pour un coup de pression sur les négociations avec Paris autour du Rafale. Il semble bien qu’il n’en soit rien puisque les médias grecs et serbes relancent la possibilité de la fourniture par Athènes à Belgrade d’un lot de douze Mirage 2000-5EG/Mirage 2000-5BG servant de chasseurs de transitions. Un retour en force au moment où la Grèce entend de plus en plus revendre ses exemplaires du chasseur à aile delta. Décidément la fin de carrière du Mirage 2000 est totalement liée au Dassault Aviation Rafale F4 et à sa commercialisation.

Mais pourquoi Belgrade chercherait à acheter des monoplaces Mirage 2000-5EG et biplaces -5BG ? Simplement parce que ces avions sont immédiatement disponibles et lui permettraient d’envoyer plus rapidement à la retraite ses vieux chasseurs actuels. Pour la Ratno Vazduhoplovstvo i Protivvazduhoplovna Odbrana Vojske Srbije le Mirage 2000-5 serait donc un chasseur de transition entre le Mikoyan MiG-29SM Fulcrum et le Dassault Aviation Rafale F4. Surtout les monoréacteurs à aile delta permettraient aux pilotes serbes de se familiariser avec la conception française des avions de combat, très éloignée et beaucoup plus sophistiquée que celle en vigueur jadis en URSS et aujourd’hui en Russie.

Les négociations actuellement en cours entre Athènes et Belgrade, et qui durent selon les médias locaux, depuis le mois de mai 2024 auraient reçu l’aval de Paris. Une fois que la Serbie avait totalement convaincu la France que les Mirage 2000-5 ex-grecs ne serviraient pas à remplacer les Rafale en cas d’échec des négociations l’Élysée et l’avionneur clodoaldien n’auraient, toujours selon les médias grecs et serbes, apposé aucun véto. Dix monoplaces et deux biplaces permettraient ainsi à la RVPO-VS de retrouver une double capacité de défense aérienne et d’interception digne de ce nom. Dans le même temps un tel contrat permettrait aux Grecs de maintenir les négociations avec l’Inde telles que nous vous le avons présenté il y a trois jours. Taïwan et le contractor américain Draken International seraient ainsi les dindons de la farce.

Reste désormais à savoir qui de la Serbie ou de Taïwan fera le plus gros chèque et aussi qui des deux a le plus de chances de l’emporter sur le plan diplomatique avec la Grèce. Rappelons qu’à vol d’oiseau Athènes et Belgrade ne sont distantes que d’à peine 1000 kilomètres. La Grèce et la Serbie sont deux pays des Balkans, ce qui jouera forcément dans les négociations. L’île de Formose c’est loin.

Affaire (bien évidemment) à suivre.

Photos © Polemikí Aeroporía