La semaine dernière le Japon faisait état de la violation de son espace aérien par un avion de surveillance chinois. Cela n’aurait pu être qu’un incident isolé entre Pékin et Tokyo alors qu’en fait il s’agit d’un fait qui montre la réalité de l’agressivité des forces chinoises dans la zone, et encore plus aux abords de l’île de Formose. Depuis la fin de la semaine la Republic Of China Air Force, l’élément aérien de Taïwan, a placé son aviation de chasse en alerte maximale. Dassault Aviation Mirage 2000-5, General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon, et Lockheed-Martin F-16V Viper sont ainsi prêts à décoller en alerte.
La tension est permanente entre Pékin et Taipei, la première n’ayant jamais reconnue la seconde. Surtout par rapport à la Chine Taïwan est un havre de paix où règne l’état de droit et le respect des libertés publiques. En outre cet état insulaire est aujourd’hui un des territoires industriels les plus convoités de la planète pour sa connaissance en matière de nanoprocesseurs et de microprocesseurs. Les dirigeants chinois rêvent que l’île de Formose soit placée sous leur joug. Et pour cela ils multiplient les provocations sur les mers et dans les airs. Leur zone favorite a toujours pour cela été le détroit de Formose. Les tensions y remontent progressivement depuis quelques semaines.
Sur le papier comme dans la réalité des chiffres la petite Republic Of China Air Force ne fera jamais le poids face à la surpuissante Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn Kōngjūn, l’aviation de l’armée de libération du peuple. Pourtant la ROCAF aime à rejouer le mythe de David contre Goliath. Et elle réussit pour l’instant malgré ses «seulement» 350 chasseurs dont une centaine d’AIDC F-CK-1 Ching Kuo de facture indigène plutôt réservés aux missions air-sol et air-surface que réellement air-air. En face la Chine aligne entre quatre et cinq fois plus d’avions de combat dont les redoutables Chengdu J-10 Firebird, Shenyang J-16 Flanker G+, et Chengdu J-20 Firefang. En fait l’état-major de Taipei sait pertinemment que tant que les actions aériennes de Pékin se limiteront à des provocations et à de la gesticulation il ne craindra rien de ces chasseurs. Car c’est avec ses avions espions que la Chine joue avec les nerfs des Taïwanais. Et ce sont donc de tels avions qui entrent régulièrement dans l’ADIZ de l’île de Formose obligeant la ROCAF à faire décoller en Alpha Scramble ses chasseurs. Comme ailleurs dans le monde les équipages chinois ont un peu tendance à voler avec les transpondeurs éteints.
La chasse taïwanais prend les airs environ une fois tous les deux jours depuis début août contre un fois tous les trois jours en temps normal. Et à chaque fois ses pilotes se retrouvent nez à nez avec des avions adverses évoluant hors de tout plan de vol au plus près des côtes de l’île de Formose. Définitivement dans cette partie du monde la Chine aime à rappeler qui joue avec les Blancs et qui avec les Noirs… sauf quand elle a face à elle un adversaire à sa taille : les États-Unis ou l’Inde.
Photo © ROCAF
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2 Responses
Bonsoir,
c’est cette partie du monde est à surveiller comme le lait sur le feu.
Merci à Arnaud de nous informer de ce qui se passe dans cette partie du monde, bien plus explosif que le conflit urkainien/Russie.
La Chine provoque partout où elle estime avoir des intérêts, sauf au Vietnam ou la cuisante défaite est toujours dans les mémoires des officiers.
Un accord avec l’US Navy pour accompagner les navires militaires et de pêche philippins a été acté par l’amiral en charge du Pacifique ainsi que le ministre philippin de la defense, je doute que cet accord l’ait été sans l’aval du Pentagone et de la Maison Blanche.