Au Pérou, le Dassault Aviation Rafale F4 donné grandissime favori !

Après le (très) récent contrat avec la Serbie et alors que l’avion français est sur toutes les lèvres au Maroc il continue de prouver qu’il est celui qui a le vent en poupe aujourd’hui, au grand dam de la concurrence internationale. Désormais c’est vers l’Amérique du Sud qu’il faut tourner les yeux pour voir ce qui devrait être l’avenir de cet avion : la Fuerza Aérea del Perú. Il y a deux mois nous abordions déjà le sujet mais aujourd’hui tout semble s’accélérer pour le Dassault Aviation Rafale F4 qui a effacé son principal concurrent asiatique. Il lui en reste cependant deux qui ne sont, selon la presse locale, que des sparring-partners.

La perte accidentelle d’un Mirage 2000P au printemps dernier n’aura donc pas écorné l’image de Dassault Aviation au Pérou. Non seulement le Rafale F4 est désormais annoncé comme hyper favori face aux monoréacteurs Lockheed-Martin F-16V Viper et Saab JAS 39E/F Gripen mais en plus la Fuerza Aérea del Perú se permet désormais d’annoncer la couleur. Elle veut vingt-quatre exemplaires de l’avion français, vingt monoplaces et quatre biplaces de transformation opérationnelle. Cela lui permettra de disposer de deux escadrille sur l’avion de combat omnirôle largement combat proven.

Outre ses onze Dassault Aviation Mirage 2000P/DP la Fuerza Aérea del Perú cherche à remplacer ses dix Mikoyan MiG-29A Fulcrum et sa (petite) poignée de Sukhoi Su-25 Frogfoot. Ces deux modèles furent acquis à l’époque où Lima et Moscou entretenaient de bonnes relations diplomatiques. C’est aujourd’hui très différent puisque la diplomatie péruvienne a condamner la lâche agression russe contre la souveraineté ukrainienne. Ceci explique pourquoi la participation de Sukhoi à la compétition a été rejetée ; l’avionneur russe espérait placer son Su-30. Face au Rafale F4 il faut être objectif : il aurait eu beaucoup de mal.

Alors pourquoi le Rafale F4 a t-il toutes les chances de l’emporter face au Gripen suédois et à la dernière évolution en date du mythique General Dynamics F-16 Fighting Falcon américain ? D’abord parce que la compétition d’origine opposait l’avion de Dassault Aviation au tout nouveau KF-21 Boramae de l’avionneur sud-coréen KAI. Ce dernier n’est plus en lice, les Péruviens l’ayant considérés comme inférieur à son concurrent français. Les deux autres chasseurs n’ont jamais vraiment été en compétition. Le Pérou a d’ailleurs scellé leur sort il y a plusieurs semaines. Son aviation voulait le top du top notamment afin d’assurer des missions de défense aérienne. Rappelons que le Rafale F4 est aussi un redoutable chasseur de supériorité aérienne. Korean Aerospace Industries peut d’ailleurs se consoler : il a placé localement son F/A-50 Fighting Eagle comme successeur du Cessna A-37B Dragonfly. Ensuite Lima n’a jamais caché vouloir investir dans un avion biréacteur, jugé plus sûr pour les missions air-air. Enfin le Rafale F4 permettrait d’asseoir une position dominante à la Fuerza Aérea del Perú au niveau continental.

Avec ces contrats qui se profilent et ceux qui se concrétisent l’avionneur altoséquanais va devoir pousser les murs de son usine girondine. Dassault Aviation pourrait même devoir embaucher de nouveaux techniciens, ce qui serait excellent pour l’emploi industriel dans notre pays.

Affaire (bien évidemment) à suivre.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

21 Responses

  1. Encore une belle nouvelle pour ce bel avion !
    Mais cela me conduit à me piset une question. Quid des capacités industrielles de Dassault et de tous l’écosystème autour du Rafale ! Les limites ne seront-elles pas atteintes avec des délais de livraison à rallonge ?

    1. Bof non. Les livraisons commencent 3 ans après la signature du contrat, donc à partir de 2028.
      À cette date les contrats en vigueur seront :
      France ~ 5 / an
      Émirats Arabes Unis ~ 13,3 / an
      Indonésie ~ 7 / an.

      (l’Égypte aura normalement été livrée de ses 31 Rafale fin 2027)

      Donc environ 26 Rafale à produire en 2028.

      À la fin de cette année, Dassault a annoncé qu’ils passeraient en cadence 3 ( 33 Rafale / an), et a l’ambition de monter jusqu’à une cadence 3,5 ou 4 (donc entre 38 et 44 Rafale / an).

      Il y aurait donc encore de la place pour d’autres commandes.

  2. Ne vendons pas la peau de l’ours trop tôt mais ce serait bien de faire atterrir ce bel oiseau sur un nouveau continent (et de donner des idées à d’autres pays du LATAM au-delà des prospects déjà évoqués sur ce site).
    En tout cas, ce serait extraordinaire de signer avec le Pérou, le Maroc et l’Inde d’ici la fin de l’année, cela ferait 3 contrats au lieu d’un « quasi-promis » par Eric Trappier quand la Serbie nous en a pris une douzaine…
    A suivre donc

  3. Les autres articles ne parlaient pas des déboires de la concurrence. Merci Arnaud.
    Même si ils sont incomplets sur les performances et exploits du poids léger parmi les biréacteurs modernes ( le F5 tiger, ça compte pas!), plusieurs documentaires en anglais apparaissent sur la toile.
    Et c’est drôle w de mesurer les idées reçues qu’on les auteurs pour qui « Big is beautiful ».
    Perso, j’ai du mal avec cette maxime. Je préfère le minimum qui fait le maximum au juste prix.
    Humour douteux mis à part, l’intérêt viendra de l’armement couplé au contrat : si c’est du MICA et bombes lisses, le Pérou cherche à renouveler sa flotte sans faire de vagues. Si c’est METEOR, Hammer et Scalp, ça plus être pareil.

  4. Bonjour Arnaud, je m’en remets à votre savoir aéronautique. On parle souvent d’avions biplace ou de transformation opérationnelle. N’y a-t-il pas d’autres cas de figures ou on doit être 2 pour effectuer une mission ? Cordialement

    1. Sans remonter trop loin dans le temps – je me cantonnerai à la France – , les générations d’avions de chasse avant le Mirage 2000 possédaient une version biplace dite de « transformation opérationnelle » : Mirage III B, Mirage III BE, Jaguar E, Mirage F1 B, utilisée pour familiariser les jeunes pilotes à leur futur avion.
      La notion d’avion biplace avec équipage pilote – navigateur officier système d’armes (N.O.S.A.) existait cependant sur le Mirage IV.

      Le retour d’expériences – notamment de la première guerre du Golfe, même s’il n’est pas le seul – a montré que l’amélioration des systèmes de défense sol-air avait rendu les missions air-sol de plus en plus complexes …
      Si le Mirage 2000 avait été initialement conçu dans l’esprit de ses prédécesseurs (2000 C monoplace, 2000 B biplace), sa version biplace fut ensuite déclinée en 2000 N (héritage de la mission nucléaire du Mirage IV), puis en 2000 D (version d’attaque au sol conventionnelle) ; ces deux dernières versions accueillant donc un duo pilote – N.O.S.A.

      Côté ergonomie des cabines, on peut résumer comme suit :
      – Mirage 2000 B : biplace de transformation ; les deux cabines sont très similaires, le moniteur en place arrière pouvant corriger ainsi les erreurs de l’élève en place avant (cette version peut voler avec la place arrière inoccupée).
      – Mirage 2000 N et D : biplace tactique ; la place arrière n’est pas une recopie de la place avant et est par conséquent spécifique à la fonction du navigateur (ces versions ne peuvent pas voler la place arrière inoccupée).

      Le Rafale B est, quant à lui, en quelque sorte un Rafale B/N/D ! …
      La place arrière est configurable, suivant la mission, tout aussi bien pour un moniteur que pour un navigateur.

      1. Petite interrogation: pourquoi la place arrière des Mirage 2000 N et D doit être obligatoirement occupée ? En mission je comprend mais en vol pour « faire des heures » comme abonné? Le pilote ne peut pas naviguer avec ses instruments en place avant ?
        Merci pour les reste des infos…
        Un autre mécano des Mirage III R et F1CR…

        1. Le 2000D doit voler avec un NOSA, car toute la navigation se fait depuis la place arrière ( le poste de commande et navigation, qu’on trouve en place avant sur le 2000B par exemple, n’est qu’à l’arrière), de même pour le leurrage qui est géré par le NOSA.

          Voler pour faire des heures n’est pas rentable, surtout au vu de la quantité d’avions disponibles, et de la quantité de qualifs que doivent passer les équipages.

      2. Sauf pour les marins qui doivent se débrouiller pour faire pratiquement les mêmes missions « stratégiques » tous seuls à bord, le système du Rafale monoplace (C et M) le permettant, après il y a la question de fatigue et donc de vigilance.

  5. Les commandes initiales.de l’armée de l’air ont rapidement été modifiée pour que le bombardement, tactique ou stratégique, repose sur des biplaces.
    La chasse et la supériorité aérienne est plus dévolue aux monoplaces
    Avoir une tête et une paire d’yeux supplémentaires reste un gros atout pour les vols longue durée, le contrôle de l’environnement, et la diminution de la charge de travail.

  6. Bjr, question à Arnaud. Comment caser une signature du Pérou avant la fin de l’année alors que l’Inde se fera, semble-t-il, vers décembre ? Notamment parce qu’il ne parait pas y avoir eu de demande officielle du Pérou à part des discussions… qui ont lieu depuis un moment d’ailleurs !
    Même chose pour la Colombie qui se fera en 2025 alors que, là, les discussions officielles se sont enchainées.
    Quant au Maroc ça parait, également, trop tôt et, sans doute, beaucoup plus aléatoire (surtout des supputations de la presse spécialisée ??) !

  7. bonour arnaud, je remarque que vous avez mis le T-50 « fighting eagle » au lieux de « golden eagle ». j’ai eu peure qu’un f-15 remplace les dragonfly.

    1. Bien sûr que je pourrais. Mais à ce compte là les bêtes ayatollahs de l’orthographe comme vous n’auraient plus de raison d’exister. Ni de râler. Donc monsieur Morel vous devriez plutôt me remercier d’en faire. Particularité propre aux trolls comme vous : balancer qu’il y a des fautes. Pas les citer. Vous ne cherchez pas à aider, vous n’êtes pas bienveillants.
      Sans rancune?

    2. Vous savez Rebecca il ne faut pas donner aux trolls comme ce Patrick Morel plus d’importance qu’ils n’en ont vraiment. Ce sont des épiphénomènes qui ne cherchent qu’à semer le trouble là où ils passent. Ils ne conçoivent leur existence que par le rabaissement permanent des autres. Zéro bienveillance chez les personnes comme ça.

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