Voilà une publicité dont la petite commune de Robion dans le Luberon se serait sans doute bien passée. Ce mercredi 14 août 2024 une équipe de la société de distribution électrique Enedis y surveillait son réseau via un drone léger quand celui-ci a été tout bonnement abattu par un riverain. L’homme en question, membre d’une fédération de chasseurs, possédait donc un fusil en toute légalité, et avait jugé l’engin volant trop intrusif à son goût. Une enquête menée par la Gendarmerie Nationale est en cours.
L’information pourrait prêter à sourire si elle n’était pas aussi grave. En effet la surveillance des lignes électriques est aujourd’hui une des missions les plus fréquemment confiées aux petits drones quadricoptères de travail. Grâce à leurs caméras hautes définitions et à des équipements infrarouges ils peuvent détecter la moindre anomalie sur le réseau de distribution électrique. Surtout ils permettent d’inspecter les dites lignes sans avoir à mettre en danger les personnels de l’entreprise. Enfin ça c’est sans compter les riverains armés.
Car avant-hier dans le Vaucluse, et donc plus précisément à Robion, c’est bien ce qui s’est passé. Un habitant de ce charmant petit village a cru que le drone de surveillance en question l’espionnait délibérément. Plutôt que de chercher à comprendre de quoi il en retournait l’homme n’a rien trouvé de plus intelligent à faire qu’à dégainer son fusil de chasse et à se prendre pour un servant de DCA. Résultat chasseur 1 drone 0. L’engin a été descendu. On imagine le coup de flip des agents d’Enedis. Mais au fait pourquoi quelqu’un aurait voulu espionner ce brave (dans tous les sens du terme) licencié de fédération de chasseurs ? Un voisin indélicat ? La mafia ? La DGSE ? La DGSI ? La CIA ? Le FSB ? Les reptiliens ? On ne saura sans doute jamais. Toujours est-il que l’entreprise a déposé plainte et que le tireur a été entendu par les gendarmes locaux. Il risque désormais des poursuites pénales pour destruction de bien privé par arme à feu et aussi sa radiation des fédérations de chasseurs, ainsi que la confiscation définitive de ses armes.
Aujourd’hui ces drones légers sont partout. Qu’il s’agisse d’appuyer la Police Nationale ou les sapeurs-pompiers à Paris et en province ou bien encore à aider à élucider un des plus grands mystères cryptozoologiques du monde le drone quadricoptère est devenu un outil de premier plan. Enedis n’y fait pas exception, et comme la photo ci-dessus le démontre bien, ses drones sont sérigraphiés. Difficile alors de les prendre pour des engins espions. Malheureusement il est à craindre que ce genre de faits divers se reproduise dans les années à venir tant certains ont le sang chaud, et sur ce coup là aucune jugeote. Il a voulu joué il a perdu.
Photo © Enedis
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13 Responses
Sérigraphié ou pas, a 50 mètres du sol personne ne peut lire un texte de 10 cm.
Je croyais qu’à 50 mètres n’importe quel chasseur faisait la différence entre une perdrix mâle et une perdrix femelle. Voir une telle sérigraphie ne devrait pas leur poser problème alors.
je ne suis pas sûr qu’à 15 ou 20 m de distance, on arrive à voir la sérigraphie d’Enedis…. Mais bon cela n’excuse pas tout….
Pour une fois qu’un coup de fusil ne sert pas à plomber une pauvre bestiole qui ne demande rien à personne, je ne vais pas m’en plaindre…
Qui plus est, on ne sait pas grand chose du contexte dans lequel cela s’est produit, notamment si ce drone survolait une propriété privée et si ENEDIS avait averti les riverains de cette opération de contrôle.
Je ne sais pas ce qui se fait ailleurs mais chez moi, en Champage-Ardenne, nous sommes prévenus largement en amont du passage de l’hélicoptère EDF quand il inspecte les lignes MT qui sillonnent le territoire et qui passent même partiellement au dessus du village..
Pendant le confinement, mon espace privé fut survolé à plusieurs reprises par un petit drone. Si j’avais possédé un flingue, je ne suis pas certain que je n’aurais pas joué le rôle de la DCA, enfin, de la DCD…
Le droit à la tranquillité et à la discrétion est en recul partout. Après avoir envahi l’espace urbain à coup de milliers de caméras de surveillance intrusives, on commence à voir le phénomène déborder dans nos campagnes. Et ça me gonfle prodigieusement. Et un drone avec une caméra, souvent HD, n’est pas un outil anodin…
Le fait que la plupart des gens n’aient rien à cacher n’autorise personne à venir le constater depuis un drone, qu’il soit privé, d’entreprise ou gouvernemental.
Le comique de la situation est que le droit à la tranquillité et à la discrétion ait été défendu par un chasseur dont la pratique habituelle n’incite ni à la tranquillité, ni à la discrétion.
Et qui sait, ce chasseur a peut-être cru qu’il était attaqué par un essaim de frelons… parce qu’en plus, ces joujoux font un bruit particulièrement désagréable. Ils n’ont rien pour plaire en fait!
Les gens ne tolère plus rien et se voient agresser sur tout, hier un F-16 a dû pour rejoindre un avion en difficulté de radio, passé le mur du son, les pompiers ont été assailli d’appels de personne en panique total.
Dans les années, 60-70, F-84, Mirage Belge et F-104F Allemand et parfois des avions inconnus nous survolaient et passaient régulièrement le mur du son, sans que personne ne trésaille.
Jamais personne à l’époque n’aurait osé se plaindre des passages bas d’avions ou d’hélicoptère, la vie privée agressée alors qu’ils dévoilent tout sur les réseaux sociaux, la paranoïa chronique est en route.
Honnêtement la réglementation française est une des plus sévère en la matière, moi même et des amis ont été victimes d’intrusions, mais les règlements doivent évoluer, il est anormal dans les cas d’Ennedis ou autre ayant pignon sur rue ne fassent pas une communication aux maires des communes concernées ce qui calmerait les tempêtes
Un sticker de 10cm sur une coque commerciale ne remplace pas une peinture complète haute visibilité (ou aux couleurs de l’entreprise), voire un signal lumineux (genre gyrophare) si on veut éviter les méprises avec un appareil mal intentionné.
En ce qui concerne le tireur, je plains ses voisins s’il a l’habitude de sortir sa pétoire quand il est agacé s’il va jusqu’à tirer sans se demander où vont rebondir/retomber les plombs.
Qui dit qu’elle n’ai pas été faite et placée sous la pile des occupations journalière et oubliée.
Étant du Vaucluse j ai une explication possible ,surtout quand on sait qu une certaine agriculture est très développée ici …. …..
Les drone Enedis sont des machines plus lourdes non ? genre gamme Matrice, pas un phantom ? Les drones pro de ce type avec caméra thermique… ca coute très cher. Ne voyant pas enedis faire des soldes, la note sera très salé.
Dans le cadre de la règlementation (L. 6211-3 du code des transports), un drone de moins de 250gr peut survoler des personnes et des propriétés sans autorisation. Si le pilote est formés et la machine, plus lourde que 250 gr, conforme et enregistrée pas de problèmes. Dans tout les cas, le Mr n’aura plus son casier judicaire vierge.
Le ciel comme le sous-sol n’appartiennent pas aux propriétaires d’un terrain.
Si enedis ou toute autre personne habilitée a obtenu une autorisation de vol, content ou pas le propriétaire n’a rien à dire à partir du moment où le droit à l’image est respecté.
Ce tire sur un drone est d’une débilité sans nom . Mais je lis certains commentaires anti chasse écrit certainement par des citadins ou des « néoruraux » déconnecté de toutes réalités et cela m’exaspère . je suis non chasseur mais vrais rural et forestier de métier. Concrètement , sur le terrain, les seuls interlocuteurs que je voit avoir des actions concrète pour favoriser la biodiversité sont les chasseurs , il est vrais que ce sont également les seuls à avoir un intérêt concret à avoir de la biodiversité.
Aéronautiquement votre!
On ne va pas lancer ici le débat entre fédérations de chasseurs et « antichasses » car primo ce n’est pas le lieu et secundo c’est un débat sans fin dans lequel les arguments laissent très rapidement la place à un fort ressentiment entre les deux camps.
Je siffle donc la fin de la récré. Tout commentaire sur la chasse et les chasseurs sera immédiatement modéré de ma part, et ce quelque soit son auteur ou son autrice.