Aucun survivant lors du crash d’un ATR-72-500 au Brésil.

C’est à ce jour la plus grosse catastrophe aérienne de l’année 2024 dans le monde. Ce vendredi 9 août en après-midi un avion de ligne régionale ATR-72-500 opéré par la compagnie aérienne VoePass Linhas Aéreas s’est écrasé à proximité de la ville brésilienne de Vinhedo. Les cinquante-huit passagers et les quatre membres d’équipage de ce bimoteur turbopropulsé ont péri. Jusqu’à preuve du contraire les enquêteurs brésiliens s’orientent vers une thèse accidentelle, parlant déjà d’une perte de contrôle de l’avion.

Factuellement il avait décollé à 11 heures 58 de l’aéroport régional de Cascavel dans l’état du Paraná au sud du Brésil. Il réalisait un vol intérieur régulier à destination de l’aéroport international de São Paulo. C’est à l’approche de celui-ci que l’accident a eu lieu, la ville de Vinhedo n’étant séparé de la célèbre mégapole brésilienne que de 89 kilomètres. L’ATR-72-500 immatriculé PS-VPB a été perdu des écrans radars à 13 heures 21. Il venait de s’écraser sur une zone résidentielle, prenant immédiatement feu. À l’arrivée des équipes de secours aucun survivant n’a été retrouvé.

Les autorités judiciaires brésiliennes ont saisi le CENIPA, le Centro de Investigação e Prevenção de Acidentes Aeronáuticos, des investigations. Ses agents vont avoir pour charge d’élucider l’enquête et de découvrir les causes de ce crash. Les premiers éléments communiquées ses agents montrent un ATR-72-500 qui aurait brusquement perdu de l’altitude, environ 13000 pieds en 55 secondes. Les femmes et les hommes du CENIPA ont entre leurs mains deux vidéos amateurs réalisées au smartphone par des témoins de l’accident. Gageons qu’elles permettront de faire la lumière, en plus bien entendu des données récoltées par les deux boites noires une fois celles-ci retrouvées. Même si ni Brasilia ni Paris n’a confirmé l’information plusieurs médias brésiliens annoncent également la saisine du BEA, le très célèbre Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile. Basé au Bourget il possède une expertise mondialement reconnue dans le traitement des infos des enregistreurs de vol.

Très honnêtement avant ce drame je n’avais jamais entendu parler de VoePass Linhas Aéreas. Il s’agit d’une compagnie aérienne brésilienne spécialisée dans les vols réguliers intérieurs. Sa flotte est à 100% composée d’avions du consortium franco-italien ATR. Elle exploite ainsi des ATR-42-500, ATR-72-500, et ATR-72-600. Opérationnelle depuis juillet 1995 il s’agit là de son premier drame majeur. Sur l’avion incriminé on sait qu’il portait le numéro de série 908 et avait été produit en avril 2010. C’était donc un avion relativement récent. Il était utilisé par la compagnie aérienne brésilienne depuis deux ans. Il avait été auparavant employé par une compagnie italienne puis une autre indonésienne.

Il faut savoir que le Brésil est un des pays du monde dans lequel les vols intérieurs sont fortement ancrés dans les habitudes des habitants. Et les avions turbopropulsés y sont très fréquents. Cela explique sans doute le retentissement local de l’accident.

Affaire à suivre.

Photo © Mike Barker.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

    1. Je ne les ai pas reproduites ici pour deux raisons Dimitri : d’abord elles sont aujourd’hui jointes au dossier d’investigation des Brésiliens et ensuite elles ne sont pas libres de droit. Mais je suis d’accord (encore une fois) avec vous l’ATR-72-500 tombe à plat en feuille morte.

  1. Au vu des premières images il est flagrant que ce crash est dû à un décrochage. Maintenant, qu’est ce qui l’a provoqué? panne mécanique ou erreur de pilotage, l’analyse des boîtes noires et de l’avion n’auront pas de mal à le déterminer. Mais dans le cas d’un décrochage, autant les avertisseurs que les réactions de l’avion incite le pilote à prendre rapidement les bons gestes de pousser le manche en avant pour retrouver de la vitesse et donc de la portance. D’après les audios que j’ai pu écouter, il semble que les moteurs soient poussés à fonds. Paie à leur âmes.

    1. Si ça ne vous dérange pas monsieur Béringuer-Carrey on attendra l’expertise des enquêteurs présents sur place avant de se prononcer sur le pourquoi et le comment de cette catastrophe aérienne. Sauf bien sûr si vous êtes dans le secret des dieux.

  2. Bonjour,
    j’espère que les américains ne vont pas re-essayer d’en profiter pour dire que cet (excellent) avion est dangereux.
    Ils avaient tenté le coup au début suite à un accident qui avait eu lieu aux US.

  3. Il n’existe aucun concurrent américain de cet avion, il est même tout seul sur marché depuis l’arrêt de production du Bombardier Q400, je vois pas pourquoi les américains se lanceraient dans l’ATR bashing sauf a démontrer qu’il n’ y pas que les Boeing qui posent problèmes de sécurité.

    Sinon, je me suis toujours demandé pourquoi Embraer ne se lance sur ce créneau et proposer un concurrent aux ATR, a une époque, ils produisaient d’excellents TURBOROP (Brasilia …)

  4. Un tragique accident qui va inévitablement relancer la polémique sur l’aptitude de l’ATR à confronter aux problèmes de givrages sur ses ailes. (il y a déjà eu hélas des précédents)

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