Jusque là l’avion américain de 5e génération s’est surtout très bien vendu en Europe et en Extrême-Orient. Tout porte à croire que c’est désormais vers le Proche et Moyen-Orient que Lockheed-Martin se tourne afin de commercialiser un F-35A Lightning II qui y est encore à la peine. Dans la région seule Israël en possède. Cela pourrait bien changer dans les mois à venir, à condition que Donald Trump redevienne Président des États-Unis.
Si ce dernier est connu notamment pour avoir coupé l’herbe sous le pied de la Turquie son successeur Joe Biden a lui aussi largement entravé l’exportation du Lockheed-Martin F-35 Lightning II. Et ce même si le seul refus officiel de vente fut celui assené à la Thaïlande. Au cours de l’année 2021 l’actuelle administration fédérale américaine a tout fait pour que les Émirats Arabes Unis se détournent de ce chasseur furtif. Et cela marcha en fin d’année quand l’UAEAF jeta l’éponge. Dans la foulée c’est Dassault Aviation qui fut vainqueur, même si les Émiratis ne cachaient alors pas leur envie de disposer d’une double flotte F-35A Lightning II / Rafale F4. Ils n’ont pas fait leur deuil de l’avion américain, et parient désormais sur une défaite électorale de l’actuel locataire du Bureau Ovale face à son prédécesseur.
En effet les Émiratis estiment aujourd’hui Donald Trump bien plus enclin à leur permettre de rejoindre le club des utilisateurs de F-35A Lightning II que Joe Biden ne l’a jamais été. Et ce même si l’actuel président américain avait rétropédalé en 2022 tentant ainsi de ramener l’UAEAF à la raison. Pour autant une future commande de cinquante chasseurs furtifs ne ferait pas des Émirats Arabes Unis un El Dorado, et encore moins le Moyen-Orient. Sauf que depuis quelques une petite musique se fait entendre depuis la péninsule arabique, et plus particulièrement depuis Ryad. À défaut de Dassault Aviation Rafale F4 ou d’Eurofighter Typhoon Tranche 4 la Royal Saudi Air Force pourrait se laisser convaincre par le Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Pourtant là encore les relations diplomatiques avec l’administration Biden, et notamment avec Anthony Blinken son chef de la diplomatie ne le permettent pas. Les soupçons de financement saoudiens du terrorisme ne pas du tout aux démocrates américains. Que faire alors pour les Saoudiens ? Miser sur un autre cheval pour siéger à la Maison-Blanche : Donald Trump.
Hormis leur penchant pour l’ex président républicain et candidat à la succession de son successeur démocrate les Émiratis et les Saoudiens ont un autre point commun qui devrait faire balancer l’Amérique dans leur sens : leur aversion totale pour l’expansionnisme chinois au Proche et Moyen-Orient. D’ailleurs sur ce même registre un troisième pays de la région pourrait prochainement entrer dans la danse : le Qatar. Sauf que dans son cas il n’y a pas que la Chine en face il y a aussi la bête noire des administrations américaines, quelles soient démocrates ou républicaines. Vous l’aurez compris on parle ici de l’Iran. Fait intéressant la chasse qatarie ressemble un peu à la chasse idéale. Elle aligne des Rafale et des Typhoon, et même des Boeing F-15QA Qatar Eagle. Y ajouter des Lockheed-Martin F-35A Lightning II serait un peu comme la cerise confite en haut du gros gâteau plein de crème ! Ça confinerait au sublime. Mais là encore le Qatar n’est pas tout à fait dans les meilleurs disposition avec la Maison-Blanche actuelle.
Vous l’aurez compris si officiellement Lockheed-Martin ne prendra sans doute aucune position entre Joe Biden et Donald Trump il est évident que le second pourrait lui ouvrir des marchés hors de l’Asie du Sud-Est et de l’Est et hors d’Europe. Le jeu en vaut-il pour autant la chandelle ? Car l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, et le Qatar ne sont pas forcément en odeur de sainteté avec certains clients du F-35 Lightning II comme l’Allemagne ou la Grande Bretagne.
Affaire donc à suivre.
Photo © Flyvevåbnet
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10 Responses
Moi je serais allemande ça me mettrait les nerfs en boule sir les saoudiens utilisaient les même avions. Que ne ferait pas l’Amérique pour son cher roi dollar?
Vaste et complexe question.
Mais si vous étiez Allemande, vous auriez une double raison d’avoir mal aux boyaux : les Anglais ont vendus des Eurofighter Typhoons aux Saoudiens et le contrat prévoyait une option. Depuis, cette option pour des appareils plus polyvalents.et modernes a été évoquée.par Ryad, mais bloquée par l’Allemagne.
Le tout au nom de principes à la noblesse imparable, et auxquels je souscris sans réserves: un état ke devrait en aucun cas faire appel à des barbouzes pour réduire l’opposition au silence.
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Mais voilà que Ryad en appelle à la France, à Dassault, au Rafale.
En jeu, la défense du méga site de raffinage de pétrole et ce faisant, le prix de l’essence à la pompe. Ben mince, l’immonde théocratie des Saouds possède un moyen de pression imparable.
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Aux dernières nouvelles, les Allemands ont levé leur boycott envers Ryad, mais l’option est toujours en suspens, tout comme le contrat Rafale, et la seule alternative pour les USA de ne pas se faire doubler, c’est de proposer le F35.
Sauf que ça ne va pas de soi: le premier partenaire des US dans la région, c’est Israël. Et il y a un accord qui fournit à Israël l’absolue prééminence dans la fourniture de matériel de qualité. Donc le second choix, c’est le F15, de Boeing, qui boxe dans une autre catégorie que les Rafales et F35.
Bonjour.
Je ne.pense pas que la vente de F35 connaisse le même raz-de-marée au M.O. qu’en Europe.
D’abord parce qu’Arnaud avance des arguments sur lesquels je n’ai pas la même lecture :
C’est quand même sous l’égide de la Chine que l’Iran et l’Arabie Saoudite ont fait la « paix ». La situation entre les deux puissances régionales était atrocement complexe et il va continuer à avoir des remous. Mais l »Iran peut maintenant s’effacer derrière ses proxis et faire régner la violence et le chaos dans une bonne partie du MO.
Les EAU avait fait la paix avec Israël, et c’est à ce titre que les USA pouvaient leur céder des F35. Mais le Département aux affaires étrangères sait que vendre aux EAU, c’est avoir une demande directe du Qatar et des Saoudiens. Hors ils coopérent avec les Russes (un peu) et les Chinois (beaucoup) comme on le voit avec la « paix » Irano-Saoudienne.
Ne pas perdre de vue que les USA vont continuer a soutenir Israël au nom de la guerre contre la Syrie et les affidés Iraniens, et que les milices Chiites ont la bénédiction des gardiens de la révolution islamique et le seul, l’unique patron d’Iran: l’ayatollah.
Pour obtenir des F35, les pays Arabes devront faire une paix formelle avec Israël. C’était dans les tuyaux pour l’Arabie Saoudite mais la guerre a Gaza a réveillé des opinions publiques et les a porté à ébullition à travers toute la région.
Donc même.si tout le monde joue à « retenez moi ou je fais un malheur ! », Israël est et reste le premier partenaire US dans le coin.
Le pensum plus haut m’est inspiré par plusieurs chaînes de vulgarisation : terra bellum, diplometrics, les carnet de l’IRIS.
Ce n’est donc pas une crise de contradiction gratuite.
Le seul site sur lequel on lit un » journaliste » se réjouir des victoires du fer à repasser F35. C’est pathétique de bêtise. Jamais un sujet positif sur l’aéronautique française.
Au moins j’apprends avec vous que je ne fais jamais d’article positif sur l’aéronautique tricolore. Par contre juste comme ça entre vous et moi Le collectionneur : je ne suis pas journaliste !
Laisser le dire monsieur votre article est super interessant quand on est chauvin on le reste a vie !
Tes pas chauvin pour rien les arabs unit se sont forcer a acheter le rafale car il pouvais pas prendre du F35 et maintenant la porte s ouvre tout doucement pour negocier avec lockeed martin rageux
Bonjour Arnaud, Staff et passionnés.
Je dois admettre que je ne pensais pas que le F-35 connaîtrait un tel succès. Certes, le marché constitué par les États-Unis d’Amérique et les partenaires du programme suffisait à lui seul à garantir son succès. Mais je ne pensais pas que cela irait beaucoup plus loin. J’ai eu tort. Il semble que tout le monde le veuille. Même les Allemands ont fini par céder et l’acheter. “ Con il cappello in mano » comme on dit en Italie.
Cela dit, la péninsule arabique est l’eldorado des avions de combat, et pas seulement.
Rafale, Typhoon, F-15, F-16. Tout ce qui vole ( et le fait bien ) et tire ( et le fait bien ), les États de la péninsule arabique l’achètent. Il est donc évident qu’ils veulent aussi le F-35. Et les contrats auraient déjà été signés s’il n’y avait pas eu le 7 octobre 2023.
En effet, l’une des raisons pour lesquelles les terroristes ont attaqué Israël est d’empêcher un accord avec les États arabes et la vente des F-35 qui en résulterait. Une hypothèse qui fait peur aux iraniens marionnettistes des terroristes islamistes.
Que Biden soit confirmé ou que Trump soit élu, il y aura une extension des accords d’Abraham. Et ce sera bénéfique pour toute la région et pour la Méditerranée au sens large.
C’est juste une question de temps. Après cela, le F-35 arrivera également.
La Grande-Bretagne et l’Italie entretiennent d’excellentes relations avec les pays du Golfe et ont hâte de vendre leurs Typhoon et pas seulement ceux-là. Quant aux Allemands, j’espère qu’ils ont compris que l’intervention des pays du Golfe contre les terroristes houthis, marionnettes des aiatollà, n’a pas été dictée par une férocité gratuite, mais par la nécessité de garantir la liberté de navigation dans la mer Rouge et le golfe Persique. . Et ils ont levé le veto sur la vente des Typhoon.
Alors oui, bientôt (on parle d’au moins cinq ans quand même) on verra le Lightning II aux couleurs des monarchies arabes. Peut-être même voler avec les Israéliens et avec les Rafales et les Typhoons.
Traduit avec Google
Moi par contre Fabien je suis persuadé qu’Arnaud est totalement dans le vrai et que son analyse est la bonne. Il ne s’est jamais trompé sur les F-16 et Rafale.
Pas de problème en ce qui me concerne : chacun son avis et ses arguments.
Celui qui me semble le plus pertinent, c’est que si les monarchies du Golfe rêvent de pactiser avec l’état hébreu, les populations sont elles parfaitement hostiles à ce rapprochement à cause du problème Palestinien.
Un gros problème, soit dit en passant.
Donc au nom des accords passés entre les USA et Israël qui garantit un accès de première main aux meilleures technologies, les F35 sont soit pour beaucoup plus tard, soit tellement bridés qu’ils en perdrait leur intérêt.
En revanche, le Rafale est le gros éléphant dans la pièce dans la région : les Egyptiens en seraient à ce point accro qu’ils en font une publicité presque publique.
Toujours est-il que c’est « l’orient compliqué » cher à de Gaulles. Les avions changent, les alliances virevoltent, mais les tensions perdurent.