Crash mortel d’un avion de ligne Sukhoi Superjet 100 en Russie.

L’avion réalisait un vol d’essais au moment du drame. On en sait désormais un peu plus sur l’écrasement d’un biréacteur commercial court-courrier Sukhoi Superjet 100 ce vendredi 12 juillet 2024 dans l’après-midi. Appartenant à la compagnie Gazpromavia il a percuté le sol seulement huit minutes après son décollage de l’aéroport de Loukhovitsy à 130 kilomètres au sud-est de Moscou. Son propriétaire espérait le remettre prochainement en service après un peu plus de deux mois d’immobilisation.

Comme souvent en Russie depuis deux ans et demi dès qu’un problème survient sur un avion en vol on peut penser de prime abord à une action défensive de la résistance ukrainienne. Sauf que là tout porte à croire que c’est bien de manière accident que ce Sukhoi Superjet 100 s’est écrasé, emportant dans la mort ses trois seuls occupants. En effet bien que configurer pour accueillir 90 passagers en classe économique l’avion de Gazpromavia n’avait à son bord que ses deux pilotes et un ingénieur. Ce dernier devait valider les travaux réalisés entre le 6 mai et 11 juillet 2024, veille de l’accident. C’était dans un centre technique de l’aéroport de Loukhovitsy que l’avion de ligne avait été entretenu.

On sait que c’est à 14 heures 52 que l’avion a quitté l’aéroport. Il a rapidement atteint les 1500 mètres avant de perdre graduellement de l’altitude. À 14 heures 58 elle n’était plus que de 1300 mètres et cinquante secondes plus tard de 700 mètres seulement. Sept minutes et demi après son décollage le Superjet 100 avait disparu des écrans radar. Non loin de là une épaisse colonne de fumée noire s’élevait dans le ciel de l’oblast de Moscou. En heurtant le sol, dans une zone forestière totalement inhabitée, l’avion de ligne s’est brisé et s’est immédiatement enflammé. Le crash n’a laissé aucune chance à son équipage.

Après les services de lutte contre l’incendie et les secouristes ce sont les enquêteurs de l’aviation civile russe qui ont pris le relais. Moscou promet une série d’investigations sur l’accident. Peu de doutes sur le manque de transparence dont les autorités locales sauront faire preuve, mais bon l’essentiel n’est pas vraiment là. Cet accident vient prouver, s’il fallait que ce soit encore le cas, la dangerosité d’un des avions les plus accidentogènes de l’histoire aéronautique des 50 dernières années. On ne peut s’empêcher de penser au drame de l’aéroport moscovite de Chérémétiévo il y a un peu plus de quatre ans. Surtout malheureusement cet écrasement mortel vient couronner un premier semestre 2024 calamiteux pour cet avion en matière de sécurité aérienne.

En effet de février à juin 2024 inclus le Sukhoi Superjet 100 n’a eu de cesse de montrer ses défauts. Février 2024, mars 2024, avril 2024, mai 2024, et juin 2024 nous vous avons épargné cette longue litanie… heureusement sans victime grave. Puis il y a eu juillet 2024 et ses trois morts ! Oui l’industrie aéronautique russe a accouché d’un faiseur de veuves, d’un cercueil volant. Oui l’aviation civile russe ne doit plus faire voler cet avion. Elle le doit au moins en mémoire des trois victimes du drame d’hier.

Sous le numéro de série 95078 et l’immatriculation civile russe RA-89049 ce Sukhoi Superjet 100 de Gazpromavia accusait seulement dix ans de service actif. Une éternité peut-être pour ce modèle d’avion de ligne.

Affaire (malheureusement) à suivre.

Photo © Evgueni Tarevich.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Ça devait malheureusement arriver. Cet avion est une catastrophe et ne devrait plus être autorisé à voler. Tout le monde le sait y compris en poutiniens. « Heureusement » il n’y avait pas de passagers à bord.

  2. Pour le moment ils n’accusent pas les autres.
    Pourtant plus c’est gros et mieux ca passe chez eux.
    A ne pas souhaiter du mal, les choses ne vont aller au mieux vu que plus de pieces pour les autres boeing airbus. La serie noire rien de s’accentuer.
    On verra la limite du made in prc ou russia

  3. Au vu des différents problèmes rencontrés, cet avion semble souffrir d’un manque de contrôle qualité dans sa fabrication et ses pièces détachées que de défauts de conception (il était certifié par l’EASA jusqu’à l’invasion de l’Ukraine).

    Situation qui a du empirer depuis l’embargo occidental (sur les pièces étrangères ou sur les matériaux/composants des pièces indigènes) et que la priorité au soutien des machines de combat qu’aux civiles. Ajoutons à cela que les fabricants russes n’ont pas non plus réputation d’être très fiables sur les livraisons.
    Comme Boeing a fourni un soutien au développement et à la maintenance de cet avion, j’espère qu’ils n’en ont pas tiré le moins bon non plus.
    Bref il ne vole pas sous les meilleurs auspices…

  4. Que Poutine soit taré je peux le comprendre mais les russes lambdas le soient aussi j’arrive pas à imprimer. Car il faut être complètement débile pour accepter encore de voler sur Superjet. Est-ce du déni ou de la mauvaise information?

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