À l’instar du General Dynamics F-16 Fighting Falcon le chasseur russe est toujours en production actuellement. Sauf qu’à la différence de son concurrent américain le Mikoyan MiG-29 Fulcrum ne se vend plus, et ce malgré l’existence de sa version profondément rajeunie MiG-35 Fulcrum-F. Aussi on peut bien se demander quel pays pourrait accepter de dépatouiller UAC, maison mère de son avionneur, en lui permettant d’être de nouveau vendu à l’étranger. Même les plus fidèles clients de la Russie semblent se désintéresser de lui.
Le MiG-29 Fulcrum a volé pour la première fois le 6 octobre 1977 soit trois ans et demi après le F-16 Fighting Falcon. Sur le papier ce sont donc deux chasseurs contemporains et très similaires, de 4e génération. D’ailleurs si le premier est biréacteur et le second monoréacteur ils furent tous deux conçus comme des «chasseurs légers» dans leurs pays d’origine respectifs, l’Union Soviétique et les États-Unis. Et tous deux ont fait les belles heures des exportations d’avions de combat dans les années 1980 et 1990. Sauf que là où Lockheed-Martin en rachetant les activités aéronautiques de General Dynamics a su faire évoluer le Fighting Falcon jusqu’au F-16V Viper actuel Mikoyan s’est peu à peu endormi sur ses lauriers. Résultat : le MiG-29 Fulcrum ne se vend plus, même pas dans sa version MiG-35. Il a essuyé coup sur coup sur échecs retentissants, l’un en Argentine et l’autre en Indonésie. Ce dernier a même permis la vente de Dassault Aviation Rafale français.
Pourquoi alors maintenir une chaîne d’assemblage pour un avion qui se vend si mal ? Pour satisfaire le marché intérieur russe peut-être ? Non car Moscou boude de plus en plus le Mikoyan MiG-29 Fulcrum lui préférant ses Sukhoi Su-27 Flanker à peine moins vieux ou encore ses plus récents Su-30 Flanker-C et Su-35 Flanker-E. En fait en Russie le MiG-29 est en plein déclin. Il n’intervient d’ailleurs quasiment jamais dans la fameuse «opération militaire spéciale» visant à la «dénazification de l’Ukraine» alors même que le camp d’en face n’hésite pas à utiliser les siens. Donc la chaîne d’assemblage du MiG-29 est gardée ouverte pour l’export.
Sauf que là encore ce n’est pas brillant ! On sait désormais que le MiG-35 Fulcrum-F ne se vend pas, n’arrivant pas à tenir tête à la concurrence tels les Dassault Aviation Rafale et Eurofighter EF-2000 Typhoon. Il reste alors le MiG-29M Fulcrum-E, un temps appelé MiG-33, et qui lui a su engranger des commandes à l’étranger. L’Algérie en possède quatorze et l’Égypte quarante-cinq, et… c’est tout. Rideau ! La Serbie l’a refusé, lui préférant le Rafale, pour lequel une signature de contrat est attendue dans les semaines à venir. Selon plusieurs sources il aurait également été refusé par l’Inde et par le Kazakhstan. Pourtant Moscou y croit encore… un peu.
En premier lieu les Russes entendent conforter la place du MiG-29M auprès de l’Algérie. Pour autant c’est silence radio du côté d’Alger, d’autant plus que les médias locaux d’habitude assez bavards sur la question demeurent totalement muets. On sait par contre que la Syrie, pourtant totalement ruinée, s’y intéresse afin de se protéger des chasseurs israéliens. Pas sûr qu’un MiG-29M Fulcrum-E fasse réellement le poids face à un Boeing F-15I Ra’am ou à un Lockheed-Martin F-35I Adir. Mais bon la méthode Coué ça peut parfois faire des miracles. Parmi les pays parfois rapportés comme étant de possibles futurs clients du MiG-29, et notamment du MiG-29M on retrouve l’Iran et le Venezuela. Pour le premier il s’agirait de renforcer une flotte aérienne comptant déjà une vingtaine d’exemplaires et pour le second de remplacer les vieux General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon désormais hors d’âge car jamais réellement modernisés.
Plus surprenant on parle depuis quelques mois d’une potentielle commande à venir pour six à dix MiG-29 Fulcrum russes de seconde main mais rétrofités par le Mali. Mais si vous savez ce pays d’Afrique sub-saharienne qui tente de faire croire au monde entier que de vieux Aero L-39C Albatros peuvent représenter le nec plus ultra des chasseurs sur ce continent. Il serait alors question d’avions pilotés par des mercenaires, sans doute en provenance de Biélorussie ou de Russie comme l’ont été les Sukhoi Su-25 Frogfoot.
Vous l’aurez compris les clients potentiels du Mikoyan MiG-29 Fulcrum se réduisent comme peau de chagrin. Quelle différence finalement avec le F-16 qui lui demeure au top ! Reste à savoir si l’hypothétique futur avion furtif Sukhoi Su-75 Checkmate n’a pas aussi sa part de responsabilité dans les récents échecs du MiG-29 ? L’avenir nous le dira sans doute.
Photo © Bundeswehr.
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28 Responses
À mon avis , l’avenir de l’aviation russe reside dans ( Sukhoi T50 et SU 35 ).
Pour info le Su 35 c’est juste l’avion invendable de Sukhoi car très inférieur à sa concurrence alliée type Rafale F4 et Typhoon Tranche 4.
J’ai entendu dire qu’il peut détecter la furtivité des F-35.
Est-elle crédible comme information ?
Non. Les on-dits russes sont plus souvent des gros mensonges éhontés qu’autre chose.
Votre commentaire suivant a été modéré car hors-sujet. Vous n’êtes pas, et on vous l’a déjà expliqué Tony, sur un forum mais sur un site ouvrant ses articles à commentaire.
Ils peuvent toujours essayer de les vendre aux USA pour leur squadrons d’ « aggressors »…
Il y a 25 ans, dans son hors série aviation, Science&Vie décrivait la deconstruction du complexe militaro industriel soviétique, soulignant la déconfiture de Mig et un avenir moins sombre pour Sukhoï.
En 2025, ça se confirme, Mig n’a rien de neuf à proposer, alors que Sukhoï peut espérer avec un avion en développement et un vieux qui est régulièrement mis à jour.
L’union soviétique aurait dû lancer un gros monoreacteur , le chasseur chinois j-10 est exactement cela. Il aurait parfaitement concurrencer le F16 .Il y a eu le prototype Mig33 monoreacteur qui aurait avoir un avenir prometteur mais il fut abandonné.
Jadis, les avions Russes étaient rustiques. Et c’est une vraie qualité qui allait de pair avec les zones où on les opéraient: les jungles humides du sud est asiatique et les désert Égyptiens et Irakiens.
L’autre élément qui renforçait cette qualité, c’était les choix de la maniabilité et la présence de canons. Si ils étaient absents sur les MiG 21 des débuts, les déboires des missiles air-air des années 60 et 70 donnaient encore de l’espoir dans le combat »de chien ».
Puis vint l’ère des micropuces.
Les radars et les missiles téléguidés firent des progrès énormes. Même en France, on passa brutalement du Matra R 530 C peu fiable au D, tombeur de Tomcats Iraniens pourtant incomparablement plus puissant que les mirages F1.
Depuis, les constructeurs parient sur les « ordinateurs volants » mais des électroniciens de talent, c’est la formation, des labos de recherche, et de l’espionnage.
La Russie n’a que le troisième, en concurrence avec la Chine…
Le président Goïta a promis au peuple malien des MiG29 et des Su27 pour nous défendre contre l’impérialisme français et les groupes terroristes. Le président Goïta est un allié important du grand président Poutine et il nous donnera ces avions de dernier cri. Longue vie au président Goïta.
Si c est pour vous défendre contre des rafales pas la peine de les acheter …….
« Président » goïta et « président » poutine… déjà rien que ça, ça fait rire…
Bonjour Arnaud, Staff et Fans.
Les avions soviétiques étaient rustiques pour diverses raisons. Ils étaient plus faciles à construire et, en Union soviétique, on préférait le nombre à la quantité. Les généraux soviétiques, forts de l’expérience de la Seconde Guerre mondiale, pensaient que les dispositifs de guerre ne dureraient pas longtemps au combat. J’ai lu que pendant la bataille de Koursk, la durée de vie moyenne de l’Ilyushin Il-2 Šturmovik était de deux missions. D’où la préférence pour des moyens rustiques, économiques et consommables.
Le prototype monomoteur Mig33 n’est pas allé au-delà de l’impression artistique. Il pourrait s’appeler Falkoski….
Vers sa fin, l’Union soviétique s’est tournée vers des avions puissants et modernes comme le MIG-29. Cependant, le TBO ( Time Between Overhaul ) des moteurs soviétiques et ex-soviétiques est environ un tiers de celui des moteurs occidentaux.
Je pense que dans l’ex-Union soviétique, le problème est de maintenir en vie au moins deux constructeurs d’avions de combat.
C’est le même problème que les États-Unis d’Amérique, où Lockheed Martin devient un monopole au détriment de Boeing et, surtout, de la concurrence.
Tout avion de combat, occidental ou oriental, coûte très cher. Au-delà des considérations politiques, les avions ex-soviétiques ne sont pas très efficaces et l’aide du constructeur est quasi inexistante.
Personne ne sait rien des avions chinois. Mais l’opinion commune est que les produits chinois – de tout type – sont de qualité inférieure. Ce n’est pas juste, mais personne n’a jamais vu d’avions chinois modernes en action. Le seul dont nous savons vraiment quelque chose est le JF-17 « Thunder » produit en collaboration avec le Pakistan mais non adopté par le Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn Kōngjūn. Et on n’en parle pas très bien.
Les avions occidentaux sont de qualité, bien construits, performants et l’assistance est garantie. Devant dépenser beaucoup d’argent, il vaut mieux être prudent.
Ensuite, il y en a toujours un utilisé en toute sécurité. Le F-16MLU ou le Rafale F3 garantissent d’excellentes performances à moindre coût.
Pour le MIG-29, je prévois un avenir très difficile.
Bien sûr, je serai heureux d’avoir tort lorsque les MIG-29 maliens chasseront les méchants d’Afrique.
Traduit avec Google.
Oui. Aussi une des raisons pour lesquelles les avions soviétiques et/ou russes sont rustiques est que les températures varient de -30 à +40. Ils n’ont pas les même contraintes que nous.
Bonjour, toujours très intéressant ces articles ! Si pour certains pays la commande de ces vieux avions soviétiques reste quelque chose d’envisageable (Iran, Venezuela par exemple) pour d’autres j’émet quand même un doute sur leurs capacités à financer de telles acquisitions tant leurs finances sont détériorées. C’est le cas de la Syrie ou du Mali que vous évoquez. Nul doute que ces deux états sont totalement incapables d’acheter ces MIG même s’ils sont anciens, à moins que le dictateur du Kremlin décide d’envoyer un groupe aérien avec des pilotes mercenaires ce qui est toujours possible, mais quel intérêt ? Contre qui ces avions qui sont plutôt des chasseurs, sont-ils susceptible d’intervenir dans cette région ? Au Mali l’armée Malienne combat des groupes islamistes particulièrement efficaces mais sans aviation.
Mamadou il vaut mieux que le président goïta achète beaucoup de Su-27 et Mig-29 car les Touaregs appartenant au Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad les utiliseront pour tirer sur les pigeons comme avec les mercenaires Wagner….
Traduit con google
J’ai longtemps cru que le Mikoyan Gourevitch MiG 29 était un bon avion de chasse et j’ai lu et là qu’en fait non ses pilotes le détestent souvent. Finalement les Russes devraient l’abandonner. En tous très bon article merci Arnaud.
Lors de la réunification des deux Allemagnes, les forces de défense de l’Est se sont retrouvées à coopérer avec l’adversaire d’hier.
Rapidement, les pilotes de l’Ouest ont pu mesurer les avantages et défauts de la bête.
Au rang des défauts, un radar primitif, un système de navigation très déficient, pas de missiles à longue portée.
Au rang des avantages, un chasseur très dynamique avec des missiles infrarouge « tous aspects » particulièrement qualitatifs ( une mauvaise surprise pour l’Ouest, qui a dû se mettre à niveau), et un viseur de casque quoique primitif mais efficace.
La Pologne se portera acquéreur des MiG ex Allemands.
Et depuis Fabien la Pologne a livré une partie des MiG 29 ex allemands à l’Ukraine.
Il faut dire que la Pologne s’est portée acquéreur de F16.
Un véritable couteau suisse avec une avionique de pointe: parole de passionné.
Mon autre passion étant la BD, j’ai eu en ma possession deux superbes album sur la destruction de la centrale nucléaire Irakienne dans les années 80 par Israël.
On y voit par quelles circonvolutions les Israéliens mettent la main sur les F16 primo-iraniens (la revolution Islamique) et par quels moyens ils attaquent la centrale.
Le premier est une perle du dessin, le second est moins beau mais dénoue l’intrigue. Le scénariste est un journaliste est ne dissimule rien des vicissitudes de la guerre secrète. C’est une histoire sombre mais documentée, donc âmes sensibles s’abstenir…
Avec la fâcheuse tendance comme certains avions us de l époque de laisser d immense traînées noir de kérosène mal brûle dans son sillage ce qui permettait souvent de les suivre à l œil.
Bonjour Arnaud,
Merxi pour l’article mais petite erreur le F 16 est toujours en production…. en tous début d’article…
Merci pour ton suivi des actualités aéronautique et de nous en faire profité
Oui c’est bien ce qui est écrit dans la première phrase de l’article.
Merci pour cette lecon de français…. toute ma vie jai cru que a l’instar etait toukours le contraire de l’idée suivant la phrase….
Désolé pour le coup et merci pour la leçon grammaticale
Pas de souci. On en apprend tous toute la vie.
Pourquoi dites vous que le MiG-35 est fini ? Je croyais qu’il avait été acheté par l’Iran ?
Il ne faut pas confondre MiG-35 et Su-35. C’est ce dernier qui intéresse l’Iran.
Un autre expert BFM et LCI . Tout ce qui touche aux matériels russes est obsolète mais la Russie continue toujours à vous laminer sur les différents théâtres de guerre à travers le monde ( Syrie , Ukraine)
Même le fleuron de l’armement a été pulvérisé ( patriot ) avec tout ils continuent à parler au superlatif
Il aura fallut 13 ans pour que le Rafale gagne du succès dans ses ventes à l’étranger. La mise en service du Mig-35 n’a qu’a peine 5 ans. je pense qu’en France, on est mieux placé qu’ailleurs pour savoir qu’il ne faut pas se précipité dans les conclusions sur ce type de sujet. D’autant que le choix des avions est d’abord politique et ensuite seulement technique… et qu’en ce moment au niveau politique le monde est assez chamboulé. On est plutot sur du « Wait and See ».
Concernant le passage sur l’Ukraine, le Mig-29 est idéal pour les Ukrainiens, vu qu’il a été conçu pour opérer hors des pistes sur des terrains sommaires ce qui est idéal pour les Ukrainiens et ils l’emploient dans cette tache plutôt bien. En revanche, les Russes opèrent sur des bases en retrait, ce qui demande plutôt l’allonge du concurrent Sukhoi (De ce point de vue, la Russie a aussi un peu changé de doctrine, elle ne déploie plus de chasseurs proche du front mais privilégie l’allonge).