Si les avions de transport tactique et de transport stratégique sont globalement bien défendus contre les menaces des missiles sol-air et air-air c’est une toute autre histoire pour les drones de petite taille, ceux que l’on peut acheter dans le commerce ou sur le web. C’est dans ce sens que la semaine dernière l’US Air Force a publié une demande d’information visant à trouver un moyen de défense actif ou bien passif contre ce type de menace, appelée C-sUAS dans le jargon militaire américain. Boeing C-17A Globemaster III et Lockheed-Martin C-130J Super Hercules en serait prioritairement doté mais aussi d’autres modèles disponibles en moins grande quantité. Le Pentagone entend disposer de réponses des industriels dans les prochaines semaines.
Pour les experts et généraux de l’US Air Force la menace la plus forte se trouve lorsque les avions de transport militaire en question évoluent en dessous de 16000 pieds, soit environ 4875 mètres. Il s’agit donc avant tout des phases de décollages et d’atterrissages, des largages tactiques, et des luttes contre les incendies de forêts. Ils ont d’ailleurs ciblé les drones dits de catégorie 1 et 2 dans la nomenclature de la FAA, la Federal Aviation Administration. Il s’agit donc des drones de monsieur et madame tout-le-monde, ceux-là même que vous pouvez acheter dans une grande surface aussi bien que sur internet pour filmer vos vacances. On le sait la très très grande majorité des acheteurs n’est pas mal intentionnée.
C’est pour se prémunir de la toute petite minorité qui serait tentée de se servir de ses mini drones comme d’une arme antiaérienne que l’US Air Force a lancé cette bouteille à la mer. Et la demande d’information (ou RFI dans le jargon du Pentagone) concerne aussi bien des moyens actifs que passifs. Les premiers permettraient de détruire physiquement les mini drones en question tandis que les seconds se contenteraient de les brouiller et ainsi de rompre la liaison qui existe avec leur télépilote. Vous l’aurez compris les aviateurs américains sont dans le brouillard et cherchent désormais une solution claire et concrète à leur problème.
Car depuis plusieurs mois maintenant les drones de catégorie 1 et 2 posent de véritables problèmes aux équipages des C-5M Super Galaxy, C-17A Globemaster III, C-130H Hercules, et C-130J Super Hercules. Certains simplement par la curiosité de leurs propriétaires qui croient ainsi pouvoir approcher un avion au décollage ou à l’atterrissage et rapporter des images qui feront le buzz d’autres avec des intentions plus néfastes. En Californie au cours des étés 2022 et 2023 des drones ont à plusieurs reprises frôlé des avions cargos de l’Air National Guard engagés comme bombardiers d’eaux. Si la RFI aboutit les dispositifs en question pourraient être élargis à d’autres avions comme les ravitailleurs en vol ou les avions de transport prioritaire.
On savait que les drones allaient révolutionner l’aventure aéronautique, ils démontrent qu’ils peuvent aussi servir de missiles sol-air du pauvre. Et l’US Air Force en se protégeant d’eux avec ses mesures C-sUAS, pour Counter-small Unmanned Aircraft Systems, fait grandir une fois encore l’aviation militaire.
Affaire à suivre.
Photos © US Air Force.
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2 Responses
Demain le chantage au drone attaquant des avions civile avec ou sans passager au décollage ou à l’arrivée, c’est pour tantôt et non pour demain.
Même si la police est alertée chaque jour de la présence de ces dronistes irresponsables ce croyant à l’abri de toute sanction.
La justice ne donne pas des amendes à la hauteur du danger et limitée par des lois d’un autre âge.
C’est dingue toutes ces nouvelles menaces, ça fait froid dans le dos à lire qu’un C-130 peut etre descendu par un drone.