Le protocole d’accord a été co-signé par les Autrichiens et les Néerlandais d’un côté et l’avionneur brésilien Embraer de l’autre. Afin de réduire les coûts de leurs commandes respectives de C-390 Millennium les deux pays européens ont accepté de voir leurs livraisons retardés de quelques mois, avec pour effet que les cinq avions destinés à la Koninklijke Luchtmacht n’arrivent pas tous avant la fin de la décennie. De ce fait les quatre Lockheed C-130H/H-30 Hercules devront rester en service au-delà de 2030. Le délai sera cependant différent pour les trois C-130K autrichiens.
Que ce soit la commande passée en juin 2022 par les Pays-Bas ou celle signée en septembre 2023 par l’Autriche elles prévoyaient toutes deux de premières livraisons de biréacteurs d’origine brésilienne en 2026. Sauf que ça c’était avant. Avant qu’Amsterdam et Vienne ne demandent à pouvoir faire une acquisition commune, en fusionnant leurs commandes. Une procédure qui peut sembler surprenante pour deux forces aériennes qui ne travaille habituellement pas ensemble mais qui a été dictée par des raisons purement budgétaires. De ce fait les deux premiers C-390 Millennium, un pour chacun des deux pays, seront livrés au second semestre 2027.
Dans le cas de l’Autriche les quatre avions seront fournis par Embraer entre 2027 et 2029 inclus, à raison d’un avion par an les deux premières années puis des deux derniers la troisième année. De ce fait avant la fin de la décennie Vienne aura bien réceptionné ses quatre Embraer C-390 Millennium. La situation est sensiblement différente pour les Pays-Bas qui pourtant ont donc signé leur contrat plus tôt. Les Néerlandais aussi recevront leurs cinq avions au rythme d’une machine par an entre 2027 et 2031 inclus. De ce fait ils devront conserver leurs deux C-130H et leurs deux C-130H-30 plus longtemps que prévus.
Alors pourquoi les C-130K Hercules autrichiens seront remplacés par les C-390 Millennium avant les C-130H/H-30 néerlandais ? Simplement parce qu’ils sont bien plus usés. Car les seconds ont été régulièrement remis à jour (notamment par Fokker puis par DASA) tandis que les premiers moins. En fait depuis que la Luftstreïkraft les a racheté à la Royal Air Force elle n’a pas engagé le moindre chantier de modernisation dessus. Ils accusent donc le poids des ans, autant dans leurs carrières britanniques qu’autrichiennes. Vienne n’étant pas membre de l’OTAN c’est l’AED, l’Agence Européenne de Défense, qui l’a mis en relation directe avec Amsterdam en vue de la fusion des commandes. Il ne restait plus qu’à ce qu’Embraer accepte. Et afin de ne pas perdre deux contrats pour un total de neuf avions le constructeurs brésilien n’a pas hésité. Reste à savoir si la procédure peut faire boule de neige. Et cela n’est pas inenvisageable quand on sait que la fusion des commandes a permis aux deux forces aériennes d’obtenir un rabais d’un peu moins de 6%, ce qui est loin d’être négligeable. Dans le cas des Pays-Bas le contrat est désormais d’un milliard et sept cent millions d’euros.
La Koninklijke Luchtmacht considère désormais qu’elle volera encore sur Lockheed C-130H/H-30 Hercules entre huit et neuf ans. Autant dire qu’elle a intérêt à chouchouter ses quadrimoteurs turbopropulsés si elle veut être sûre de les conserver aussi longtemps.
Affaire à suivre.
Photo © Koninklijke Luchtmacht
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3 Responses
La Hongrie, fera-t-elle partie du lot…?
L’accord ne concerne que l’Autriche et les Pays-Bas.
On y comprend rien à votre charabia économique et en plus on s’en fout. On veut lire des infos aéronautiques qui nous touche, qui concerne la France.