Depuis le 31 mars 2020 les Européens tentent de faire appliquer une résolution du conseil de sécurité de l’ONU visant à interdire le transport d’armes à destination de la Libye. Baptisée Irini et dirigée par l’EUNavFor Med, l’European Union Naval Force Mediterranean, elle engage régulièrement des moyens aériens et navals français. Et cette semaine c’est un Boeing E-3F SDA de l’Armée de l’Air et de l’Espace qui a patrouillé la zone afin de renforcer l’action des forces européennes. La preuve que cet avion n’est pas aussi obsolète que certains voudraient le faire croire.
Un AWACS pour surveiller la Méditerranée centrale ? Cela peut paraître surprenant. On attendrait plutôt le recours à un Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique ou même à un Dassault Aviation Falcon 50M. D’ailleurs la Marine Nationale les met régulièrement à disposition de l’opération Irini afin de contrôler l’approche des côtes libyennes. Alors pourquoi le quadriréacteur de l’Armée de l’Air et de l’Espace ?
Parce qu’au cours des quatre premières années d’existence de l’opération, entre le 31 mars 2020 et le 1er avril 2024 ce ne sont pas moins de 1400 vols considérés comme suspects qui ont été observés à destination de la Libye. Autant d’avions sur lesquels des soupçons de transport illicite d’armes et de munitions ont pesé. L’EUNavFor Med ne veut donc désormais plus prendre le moindre risque. D’où le recours le plus fréquemment possible à des avions de détections aérienne et de surveillance. Et en Europe à ce petit jeu là le Boeing E-3F SDA fait figure de véritable «Rolls-Royce» grâce autant à son rayon d’action qu’à la portée de son radar AN/APY-2.
Durant toute sa mission l’avion de l’Armée de l’Air et de l’Espace a opéré en liens permanent avec les autres forces engagées notamment les navires de guerre qui assurent le respect de l’embargo. Cependant les limites d’un tel engagement résident dans l’interception d’un éventuel aéronef : l’European Union Naval Force Mediterranean ne peut que très rarement faire appel à des chasseurs. Elle peut pister mais pas forcément contraindre malfaiteurs et trafiquants. On ignore actuellement si de tels appareils ont été détectés par l’équipage de l’avion français.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.
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3 Responses
Salut ARNAUD et les Passionnés,
Cette résolution me laisse un goût amer car faute d’informations précises sur les résultats, j’ai vraiment l’impression que ce contrôle est une véritable ….passoir malheureusement; faute de moyens, de volonté politique ou avec complaisance diplomatique, ce trafic vers la Libye suit son cour tranquillement, narguant les contrôleurs, tout comme celui du pétrole russe exporté, et tout comme les importations, diverses et variées, dont le pétrole, de la Corée du Nord . On observe, on photographie, mais sans action de police répressive…par peur des réactions ou par intimidations.. ( incident franco-turque le 10.06.2020 en Méditerranée )
Aéronautiquement,
Bonjour Arnaud, j’aurais tendance à rejoindre le commentaire de Rafaletiger sur ce sujet. Dans un premier temps il y a une volonté politique d’agir, puis quand tout est en place,… il ne se passe presque rien. En tout cas pas le résultat escompté par l’opinion publique, au regard des motivations premières. Au final, beaucoup d’agitation, d’argent et de crédibilité gaspillés, en plus de l’attrition du matériel.
Cordialement
Un coup d’épée dans l’eau face à la puissance des réseaux de trafics d’armes et de passeurs de migrants. Il faudrait des escadres entières de destroyers. Un simple AWACS ne sert à rien.