La célèbre évolution navalisée du BAe Hawk n’en finit plus d’accumuler les galères. Ce mardi 30 avril 2024 l’US Navy a choisi d’immobiliser l’ensemble de ses McDonnell-Douglas T-45C Goshawk d’entraînement avancé et de formation à l’appontage. Cette décision fait suite à une panne survenue vendredi 12 avril sur le réacteur Rolls-Royce Turbomeca F405-RR-401 Adour du jet américain. Pour le Naval Air Training Command cet avion ressemble de plus en plus à un cailloux dans la chaussure.
La dernière immobilisation massive de la flotte du jet d’entraînement avancé de l’US Navy remonte à un an et demi, à l’automne 2022. La reprise des vols avait progressivement eu lieu après dix jours de travaux intensifs de la part des techniciens et ingénieurs de l’aéronavale, accompagnés d’homologues du constructeur Boeing. Cette fois ci ces derniers sont absents du chantier, ayant été remplacés par des équipes du consortium franco-britannique RRTM, concepteur du F405-RR-401 Adour qui équipe l’avion école. On sait que c’est sur l’aéroport de Hesler-Noble Field dans le Mississippi que ce 12 avril 2024 peu avant 14 heures un avion appartenant au Training Air Wing 1 s’est posé en urgence. Il réalisait un vol d’entraînement de routine depuis son nid de NAS Meridian à quelques kilomètres de là. L’instructeur a immédiatement fait part d’une panne sur le moteur. L’avion a été rapatrié à la base par la route dans les jours qui ont suivi. Il a donc fallu un peu plus de deux semaines pour l’US Navy choisisse de clouer au sol l’intégralité de sa flotte.
En fait les galères sont récurrentes sur McDonnell-Douglas T-45 Goshawk. Au début de sa carrière en 1991-1992 la version T-45A était réputée pour rouiller rapidement, un comble pour un avion destiné à former à l’appontage et au catapultage depuis les ponts d’envols. La solution fut finalement trouvée en 1996. Puis ce fut une succession de petites pannes et de petits défauts qui furent relevés tout au long de sa carrière. Malgré cela le T-45 Goshawk a toujours eu très bonne réputation dans l’US Navy, les plus anciens des instructeurs le trouvant bien plus adapté que les vieux Douglas TA-4J Scooter et North American T-2C Buckeye encore en dotation au début de sa carrière.
Cette fois cependant le problème ne vient pas strictement de la cellule de l’avion mais plutôt de son cœur : le turboréacteur Rolls-Royce Turbomeca F405-RR-401 Adour franco-britannique. Bien que robuste et totalement adapté ce réacteur, dérivé de celui équipant feu l’avion d’attaque (également) franco-britannique SEPECAT Jaguar, est souvent vu par les techniciens de l’US Navy comme complexe à entretenir. Il est vrai que l’Adour a toujours eu cette image de marque aux États-Unis. On ignore actuellement dans combien de jours, ou de semaines, l’activité du jet d’entraînement de l’aéronavale américaine pourra reprendre.
Affaire à suivre.
Photo © US Navy
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Une réponse
Le même moteur que le Jaguar mais sans la partie post-combustion, comme celui du Neuron et du Taranis