Voilà qui risque de ne pas aplanir les relations diplomatiques entre Londres et Buenos Aires. Depuis quelques jours maintenant la Fuerza Aérea Argentina ravive le souvenir des combats aériens du 1er mai 1982, contre la Royal Navy, afin de galvaniser ses troupes. Pourtant objectivement ses Dassault Mirage IIIEA n’ont pas franchement brillé ce jour là face aux BAe Sea Harrier FRS Mk-1 de la Fleet Air Arm. Ou quand la propagande d’état prend le pas sur la véracité historique.
Le 1er mai 1982 l’ensemble des opérations aériennes au Malouines était tourné vers l’opération Black Buck menée par les bombardiers stratégiques Avro Vulcan B Mk-2 de la Royal Air Force. Ils frappèrent l’aéroport de Port Stanley qui servait de base aérienne aux forces d’invasion argentines.
Pourtant en marge de celle-ci un groupe de chasseurs-bombardiers I.A.I. Dagger A et de bombardiers légers English Electric Canberra B Mk-62 tenta une riposte, escortés par des intercepteurs Dassault Mirage IIIEA. Manque de chances pour eux le renseignement britannique avait eu vent de cette action et les avions de la Fuerza Aérea Argentina étaient attendus par le N°801 Naval Air Squadron de la Fleet Air Arm et ses chasseurs embarqués BAe Sea Harrier FRS Mk-1. Même si ces derniers n’emportaient comme armement air-air que de simples missiles à courte portée AIM-9 Sidewinder ils firent véritablement carton plein face aux jets argentins. Un Canberra B Mk-62 et deux Mirage IIIEA furent abattus par les pilotes britanniques. Au canon ADEN de calibre 30 millimètres ils endommagèrent lourdement un Dagger et un second Canberra B Mk-62. Surtout aucun avion argentin ne put mener ce jour là sa mission. Ça factuellement c’est ce que l’histoire contemporaine retient de ce samedi 1er mai 2024. Pas forcément le truc le plus reluisant pour l’Argentine, même 42 ans plus tard.
Sauf que les autorités de Buenos Aires ne l’entendent pas de cette oreille là. D’abord elles relativisent, voire gomment franchement, leurs pertes face à un avion de combat britannique communément reconnu comme théoriquement inférieur à leurs avions de l’époque. En effet sur le papier les Dagger A de facture israélienne et les Mirage IIIEA de fabrication française étaient en mai 1982 supérieurs aux Sea Harrier FRS Mk-1 dans les combats aériens. Sauf que chacun sait qu’entre la théorie et la pratique il existe une marge très conséquente. La formation des pilotes de la Fleet Air Arm autant que la volonté de défendre ce petit bout de Couronne perdu dans l’Atlantique sud a forcément décuplé les capacités des marins du ciel de Sa Majesté.
Alors que célèbrent réellement en ce mois de mai 2024 la Fuerza Aérea Argentina ? Pas forcément la perte d’un bombardier Canberra B Mk-62 et de deux chasseurs Mirage IIIEA. Pourtant ce sont bien ces derniers qui sont mis en avant. En effet le samedi 1er mai 1982 est aujourd’hui présenté par l’administration Milei comme le premier combat aérien moderne mené par des pilotes argentins contre une puissance étrangère. Dans les fait avant ce 1er mai il y a 42 ans les avions de combat argentins affrontèrent surtout la petite DCA britannique présente aux Malouines. Hormis mener des actions de frappes aériennes leurs pilotes n’avaient jamais eu à affronter de réels adversaires. Et donc ce samedi là ils déchantèrent lourdement. Malgré cela factuellement ce fut le premier jour de combats aériens contemporains pour les pilotes argentins.
Le problème c’est que les propagandistes embauchés par les équipes de Javier Milei ne sont pas des historiens. Ils ne cherchent pas à replacer les faits dans leur contexte mais à bourrer le crâne d’une opinion publique chauffée à blanc par les discours ultranationalistes et populistes du nouveau chef d’état argentin. Quitte à réécrire l’histoire à une sauce qui les arrange. Un nouveau président argentin qui d’ailleurs quand il était candidat avait déjà menacé Londres de reprises des Malouines. Rappelons que cet archipel n’a jamais été argentin, tout au plus fut t-il français avant d’être britannique. Rappelons également que désormais la RAF y dispose de chasseurs de génération 4.5 largement à même de renvoyer au tapis la Fuerza Aérea Argentina le temps que les renforts arrivent de Grande Bretagne.
Donc oui le samedi 1er mai 1982 les Mirage IIIEA ont bien été engagés par les Argentins contre les Sea Harrier FRS Mk-1 des Britanniques mais le résultat ne fut pas glorieux. En tous cas il l’est beaucoup moins que ce que la propagande d’état de Buenos Aires tente de faire croire à ses ouailles.
Illustration © Fuerza Aérea Argentina.
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12 Responses
En effet, l’aviation argentine, malgré le courage des pilotes, n’a pas particulièrement brillé ce jour là en combat aérien. Vouloir faire du dogfight à basse altitude contre des appareils équipés de poussée vectorielle avec des pures chasseurs, même si ce sont des Mirages III, n’est pas forcément conseillé si on souhaite regagner sa base de départ. Les malheureux aviateurs argentins l’ont appris à leur dépend.
Hum, au delà de la distance à parcourir pour les pilotes argentins, il faut aussi tenir compte de la version du sidewinder utilisée par les deux parties. Et là, les anglais bénéficièrent d’un avantage certains grâce à au modèle le plus récent livré par les USA.
Pas de AIM-9 pour la FAA. La FAA n’avait que des matra R530. Juste pour info, les pilotes de l’epoque avaient 200 heures vol par an.
Bonjour,
Les pilotes anglais étaient mieux entraînés, et ils avaient aussi, il me semble, une version plus récente du missile Sidewinder : les argentins avaient des AIM-9B, alors que les anglais avaient des AIM-9L, beaucoup plus performants.
Les Argentins se sont laissés prendre dans dans un domaine de vol qui n’est pas la tasse de thé du mirage, pourtant les Argentins savaient que le dogfight à basse altitude n’est pas fait pour les ailes delta de cette époque
+1
J’ajouterai que les avions argentins ont dû faire un long voyage pour arriver aux environs du groupe aéronaval GB et ne pouvaient pas rester longtemps sur zone et que la PC consomme énormément lors du combat tournoyant
Bonjour Arnaud, Staff et passionnés.
En 1982, des rapports, jamais officiellement confirmés, faisaient état de personnel du British Special Air Service et du jumeau Special Boat Service infiltrant l’Argentine depuis le Chili pour établir des points de surveillance à proximité des aéroports argentins, d’où ils avertiraient, grâce à des systèmes de communication sophistiqués, du départ des raiders argentins.
Les Mirage/Daggers argentins opéraient aux Falkland à l’extrême limite de l’autonomie. Activer la postcombustion pour échapper aux British Harrier aurait signifié l’impossibilité de retourner à la base avec la perte certaine de l’avion et, probablement, du pilote.
De plus, les pilotes britanniques hautement qualifiés pourraient utiliser la poussée vectorielle de leurs moteurs Rolls-Royce Pegasus pour augmenter la maniabilité. Les AIM-9L britanniques pouvaient également être lancés vers le nez de l’avion tandis que les AIM-9B argentins ne fonctionnaient qu’en les lançant vers la queue et le moteur.
Les pilotes argentins ont démontré une valeur énorme dans cette guerre inutile et tragique. Une valeur gaspillée au profit d’un régime fasciste.
Traduit avec Google
Les conclusions de cet article sont mauvaises. Les Malvinas ont toujours été argentins et le seront toujours les Anglais les occupent comme l’Allemagne a occupé la France ou l’Ukraine la Crimée. Mais surtout l’Argentine n’a plus peur de la R.A.F. et de ses EF2000 Typhon. Le président Milei va négocier l’année prochaine avec son homologue Donald Trump l’achat de 50 Lockheed F35A Lightning 2. Ces avions vont nous permettre de reprendre ce qui est à nous.
Contrairement au journaliste de 3e niveau qui a écrit cet article je connais la chose je suis franco argentin et politilogue. J’ai par le passé conseiller des dirigeants politiques français de 1er plan comme Florian Philippot et François Asselineau. Je suis donc un grand spécialiste des questions internationales. Je me tiens à disposition de vous pour répondre à vos questions sur ce forum.
Les deux personnes conseillées et leurs résultats électoraux vous laisserons dans la poubelle de l’histoire.
Avec de pareilles compétences pas besoin d’ennemi en politique…
Bonjour Juan Alvarez,
Je suis Veneto-Italiano et je ne suis pas un politologue consultant auprès d’hommes politiques importants, mais je me souviens d’un chef du gouvernement italien qui voulait reconquérir Nice et la Savoie.
Les photos de lui et de ses complices pendus par les pieds sur la Piazzale Loreto a Milano, devraient être un avertissement pour tout homme politique belliciste.
Je vous conseille de compléter votre formation de politologue en étudiant attentivement la doctrine que le président américain James Monroe a énoncée devant le Congrès des États-Unis d’Amérique le 2 décembre 1823. Et d’étudier également le corollaire énoncé par le président des États-Unis Theodore Roosevelt devant le Congrès des États-Unis d’Amérique en décembre 1904.
Peut-être comprendrez-vous pourquoi les États-Unis d’Amérique ont toujours fourni aux pays d’Amérique du Sud peu d’armes, et presque toujours des armes anciennes.
Maintenant, explique-moi quelque chose.
Les Américains veulent de l’argent pour leurs armes… beaucoup d’argent… combien d’argent l’Argentine, en faillite, paierait-elle pour 50 F-35A ?
Traduit avec Google
Conseiller de seconds couteaux de la politique française……Asselineau et Philipo qui n’ont jamais tenu de responsabilités nationales ……. vous êtes comme le crapaud qui voulait avaler un boeuf.
Quand à la Crimee elle est Ukrenienne comme l’Alsace et la Lorraine sont française….Un peu de modestie vous ferait grand bien
Avec tout le respect que je vous dois, vous faites une mauvaise analyse de l’événement. Tous les Argentins sont pleinement conscients qu’il n’y a aucune sorte de « propagande » quelle que soit la couleur politique. L’annonce de l’achat des F-16 a mis l’accent sur la FAA. Les Malvinas sont argentines et l’ont toujours été cessez vos mensonges.