Face aux Houthis les Super Hornet se transforment en camions à missiles air-air.

Ils se sont eux même surnommés les «partisans de dieu» ; les Houthis sont entrés en guerre contre Israël et contre la quasi totalité des pays européens et nord-américains. Pas de chance pour eux l’US Navy a choisi de faire patrouiller son porte-avions USS Dwight D. Eisenhower en Mer Rouge, à proximité du Yémen. Et depuis maintenant deux semaines les chasseurs Boeing F/A-18E/F Super Hornet embarqués à son bord se sont fait une spécialité dans la destruction des drones et munitions rodeuses houthistes. À tel point même que les armuriers ont dû repenser leurs armement externe.

Après deux cents jours en mer et alors qu’il a «croisé» le Charles de Gaulle la semaine dernière en Méditerranée l’USS Dwight D. Eisenhower est de retour en Mer Rouge. Il faut dire qu’il porte la guerre américaine contre l’organisation terroriste islamiste Houthis. Cette secte ultraviolente n’hésite pas à pirater le commerce mondial dans la région et à attaquer à l’aide de nombreux engins télépilotés les intérêts américains, européens, et israéliens. On sait par exemple qu’ils emploient des munitions rodeuses HESA Ababil (qu’ils ont renommé Qasef 1 et Qasef 2K) et HESA Shahed 136 iraniennes et que par ailleurs la république islamique les a aidé à mettre au point les drones d’attaque Samad. Sans compter sans doute d’autres modèles que l’on ne connait pas encore. Les liens entre Téhéran et ce groupe terroriste islamiste sont très forts, les Houthis se déclarent d’ailleurs alliés au Hamas et au Hezbollah dans la guerre contre l’état hébreu.

C’est avec ce genre de photo qu’on comprend que le missile AIM-9 Sidewinder n’a jamais été une petite arme.

C’est cette prédominance des menaces air-sol de la part de la secte Houthis qui a poussé l’US Department of Defense à engager son porte-avions USS Dwight D. Eisenhower dans la guerre contre elle. À bord du «Ike» les avions de veille radar Northrop-Grumman E-2D Advanced Hawkeye de l’escadrille embarquée de surveillance VAW-123 Screwtops traquent les drones et munitions rodeuses en question. Pendant ce temps là les Boeing F/A-18E/F Super Hornet des escadrilles de chasse embarqué VFA-83 Rampagers et VFA-105 Gunslingers se tiennent prêts au catapultage en vue de les intercepter et de les abattre. Dans le même temps ceux des VFA-32 Fighting Swordsmen et VFA-131 Wildcats peuvent quitter le bord pour aller détruire les installations de lancement de ces engins télépilotés ennemis. La grande nouveauté vient de l’armement des chasseurs aux missions air-air : il est pléthorique.

En effet chaque F/A-18E/F Super Hornet engagé pour aller descendre les drones et munitions rôdeuses houthistes emporte neuf missiles air-air. Il s’agit de cinq AIM-120C AMRAAM à moyenne et longue portée et de quatre AIM-9X Sidewinder à courte portée. Pour aider à leur guidage sur des cibles aussi petites et discrètes l’US Navy accroche sous chacun des chasseurs une nacelle de désignation AN/ASQ-228 ATFLIR. Autant dire que lorsqu’ils croisent la route des avions de combat américains les engins houthistes n’ont aucune chance. C’est David contre Goliath sauf que cette fois le Philistin gagne à chaque fois.

AMRAAM et Sidewinder sont bien en place sur l’avion.

Et depuis le 20 avril dernier les AIM-9X Sidewinder ont démontré à quel point ils étaient taillés pour la tâche. Ils ont obtenu actuellement le score de 100% de coups au but. C’est véritablement du tir aux pigeons d’argile pour les pilotes de l’aéronavale américaine. Pour les forces houthistes c’est par contre un très sérieux coup porté à leurs capacités militaires, et ce malgré le soutien du régime islamiste iranien. Pourtant cette guerre a un coût et en deux semaines et demi les tirs de missiles air-air ont commencé à faire grincer des dents au Congrès à Washington DC. Des élus démocrates et républicains ne se cachent désormais plus pour exprimer que selon eux il faudrait désormais que les équipages des Super Hornet attaquent le mal à sa racine et détruisent systématiquement les rampes de lancement. Donc qu’ils aillent bombarder directement au Yémen.

C’est tout de même très impressionnant de voir autant de missiles air-air sur un F/A-18E Super Hornet.

En cette année électorale le rapport est loin d’être évident, et peu envisagent que Joe Biden accepte vraiment d’envoyer un tel raid avec le risque de voir des avions abattus et des militaires américains tomber aux mains des Houthis. Forcément l’affaire est à suivre.

Photos © US Navy


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

15 Responses

  1. Tant que les Houthis n’auront pas tous été neutralisés il n’y aura pas de sécurité dans cette région du globe. La marine étasunienne est dans le vrai.

  2. Je me demande comment le missile AIM-9X à guidage infrarouge arrive à accrocher un de ces drones qui ont tout les deux pour propulsion un moteur à piston pas plus gros qu’un moteur de moto qui émet beaucoup moins de chaleur qu’un réacteur ou qu’un turbopropulseur.

    1. Les nouveaux capteurs IR arrivent à détecter des deltas de signature IR très faibles, après avec un peu de systèmes experts, le missile peut savoir s’il s’agit d’un objet volant qui correspond à un avion/drone
      Les nouveaux missiles IR peuvent attaquer de face et pas uniquement de dos

    2. désignation objectif par accrochage radar + IR au besoin. Le machin vole tout droit, donc l’auto directeur du missile n’a pas trop à forcer pour trouver sa cible. Mode 4.1 sur le Rafale.

    1. Vous avez sûrement raison. Ce que je me demande aussi c’est pourquoi les F-18 ne vont pas directement au contact de ces drones qui sont des cibles lentes et faciles afin de les abattre d’un tir canon au lieu de dépenser un missile à 250 000 $. On a l’impression de tuer des mouches avec un bazooka.

      1. Ça c’est la vraie question. Surtout que dans la plupart des cas il n’y a pas de danger immédiat pour un bâtiment de surface ou un aéronef. Pourquoi ne pas faire une passe canon ?

      2. En Ukraine, un Mig-29 a été endommagé par les débris d’un drone abattu au canon donc je suppose que les Américains ne voulaient pas prendre de risque

        1. Certes mais il y a quand même un principe physique qui s’appelle la gravité. Ce sont des drones, pas des ballons espions chinois gonflés à l’hélium dont les débris peuvent partir dans tous les sens une fois touchés

        2. @Ingo
          Il y a d’autres principes physiques qui rentrent en jeu, sinon les avions ne voleraient pas, la portance, la portance d’une enclume n’est même pas nulle
          Sérieusement, le drone peut exploser et des débris s’éparpillent d’une manière sphérique pour simplifier donc ceux qui sont éjectés vers le haut peuvent en redescendant « trouver » l’avion tireur

  3. A 400 000 $ le tir de Sidewinder + cout opé de l’avion, ça va revenir cher contre des munitions rodeuses à bas coût à force. Pas étonnant que les élus veulent tarir la menace à la source.

    Dommage que les Stinger Air-air ne peuvent être adaptés sur les Rhino, le tir reviendrait moins cher.

    1. Un missile A/A,….premièrement il faut que le bidule soit certifié pour voler, et que l’AD IR ait une techno capable d’assurer son refroidissement le temps du(des) vol(s). Cela a un cout…. tirer une rafale de 30mm sur un machin à 500m rempli de 40kg d’explosif risquant de faire rentrer un débris dans une tuyère d’un avion valant 80millions, est ce que cela vaut la peine?

  4. On voit bien que les USA ont besoin de démontrer que leurs F/A-18E ne sont pas que des avions d’attaque. Dans le même temps ils envoient un message fort aux clients du Sidewinder sur sa nouvelle variante. Shooter des drones à l AIM-9 ou à l AIM-120 ça revient comme même vachement cher.

  5. Les Houtis envoient des milliers de drones à quelques milliers de $, les USA quand à eux doivent:
    -Mobiliser un porte avion et toute une flotte pour l’escorter
    -Envoyer des F/A 18 pour descendre les drones (avec des missiles qui doivent coûter plus cher à l’unité que les drones Houtis)
    -Bien entendu il faut ajouter à ça, les frais de logistique, les salaires des équipages, les frais de maintenance, etc…
    Je ne suis pas certains que si on compare les factures que ce soit les américains qui y gagnent dans cette affaire.

  6. En dehors de toutes polémique sur l’emploi des AMRAAM et des Sidewinder pour abattre de simples UAV je relèverais juste que le Super Hornet avec tout ces missiles est vachement impressionnant. Encore un excellent article signé de l’ami Arnaud.

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