En Ukraine la Russie a perdu plus de 550 avions et hélicos.

Depuis le début de leur «opération militaire spéciale» visant à la «dénazification de l’Ukraine» en février 2022 les forces aériennes russes ont perdu 11.6% de leur arsenal aérien, hors drones et munitions rodeuses. Dit comme ça un tel pourcentage n’est pas très parlant, par contre si on précise que cela représente 559 avions et hélicoptères de tous types ça l’est bien plus. Et cela va aussi bien de l’hélicoptère d’assaut Mil Mi-8 Hip hérité de l’ère soviétique qu’au chasseur de génération 4.5 de type Sukhoi Su-35 Flanker-E en passant par l’avion de surveillance radar Beriev A-50 Mainstay. Et malgré cela dans la région de Kharkiv les bombardements contre les populations civiles ukrainiennes ont repris de plus belle, les tuant en masse.

Alors pourquoi avec des pertes aussi colossales l’aviation russe réussit t-elle encore à frapper les immeubles d’habitations, les commerces, et les écoles de l’est de l’Ukraine ? Tout simplement parce qu’elle a su utiliser son arsenal aérien de la manière la plus efficace possible. Et aujourd’hui ce sont des femmes et des enfants qui par dizaines en payent le prix fort, celui de leur vie. Pendant ce temps là nombre d’hommes sont sur le front à tenter d’endiguer l’avancée terrestre ennemie. En février 2022 le dictateur russe Vladimir Poutine pensait réaliser une guerre éclair à la manière d’Adolf Hitler quatre-vingt-trois ans plus tôt. S’il a échoué sa guerre n’est cependant pas terminée.

En effet niveau Blitzkrieg après vingt-cinq mois d’âpres combats on peut penser que l’autocrate du Kremlin s’est bien planté. Surtout Vladimir Poutine pensait affaiblir les pays de l’OTAN en envahissant une Ukraine qui toquait alors déjà à la porte de l’alliance Atlantique. Là encore il a échoué puisqu’elle n’a jamais été si forte, s’étant même renforcée au nord grâce à la Finlande puis à la Suède. Alors comment là encore expliquer que la Russie puisse de nouveau bombarder l’Ukraine et tuer ses habitants ? Parce que pragmatiquement elle a rapidement misé sur des drones de combat et surtout sur des munitions rodeuses, notamment de facture iranienne, afin d’exposer le moins possible ses équipages. Il faut dire que dès le début de l’invasion ses avions et hélicoptères avaient tendance à tomber comme des mouches face à une chasse et à une DCA ukrainiennes rudes et surtout bien entrainées. Même des machines vedettes en Russie comme l’hélicoptère de combat Kamov Ka-52 Hokum-B ont su y démontrer toutes leurs limites, voire même leur inadaptation au feu.

La solution de la Russie pour ne pas perdre la face au niveau de son opinion publique a été de faire appel à des avions d’attaque et à des bombardiers stratégiques pour frapper l’Ukraine à l’aide de missiles de croisière. Certains d’entre eux étant en fait des missiles antinavires datant de la guerre froide et qui ont été bidouillés par des ingénieurs de talent afin de pouvoir frapper des cibles terrestres. Une logique meurtrière qui a su porter ses fruits tout autant que les bombardements à l’aveugle de Sukhoi Su-34 Fullback devenus le symbole de la barbarie russe en Ukraine. Malgré ce déferlement de violence de la part de l’aviation russe les Ukrainiens ont réussi quelques coup d’éclats comme la destruction d’un bombardier ennemi ou encore celle d’un précieux AWACS A-50 Mainstay.

On peut ainsi considérer que la reprise des bombardements russes dans l’est de l’Ukraine est l’arbre qui cache la forêt. Et on aurait raison et tort à la fois.

Raison car avec 559 aéronefs pilotés, représentant 11.61% de la masse globale d’avions de combat disponibles au 24 février 2022 la Russie s’est prise une sacrée déculotté. Rappelons que sur le papier l’Ukraine n’a rien d’une puissance militaire régionale face à une Russie qui se présente, à juste titre, comme la troisième aviation militaire au monde derrière les États-Unis et la Chine. Comme quoi là encore David réussit à tenir tête à Goliath. Sauf que le philistin n’a malheureusement pas dit son dernier mot.
Tort car la Russie relance son attaque à un moment où les Alliés ont su être faibles et se laisser gagner par le doute. Américains et Européens ont trop écouté les populistes, et notamment les néo-fascistes des différents courants d’extrême-droite pro-russes. Alors que les missiles sol-air livrés en masse par les pays de l’OTAN envoyaient au tapis ses avions Vladimir Poutine engageait ses drones et munitions rodeuses. Désormais que ces mêmes batteries anti-aériennes se font plus rares ses avions d’attaque et ses bombardiers reviennent. Le dictateur russe joue sur les faiblesses et les dissensions au sein de l’alliance Atlantique. Les Alliés sont faibles, les Ukrainiens et Ukrainiennes meurent, la Russie s’en frotte les mains.

Bien sûr ce score de 11.61% d’avions et d’hélicoptères détruits est inconnu en Russie. On n’y communique quasiment pas sur les pertes au combat, le Russe de la rue n’y ayant pas accès. Ces 559 avions et hélicoptères détruits entre le 24 février 2024 et le 12 mai 2025 n’existent pas selon la propagande d’état de la fédération de Russie. Ils ne sont que le fantasmes de médias et de spécialistes alliés. Hors parmi les voix qui ont porté ces 11.61% de pertes russes on retrouve le général de l’US Army Christopher G. Cavoli, actuel SACEUR, c’est à dire commandant suprême des forces alliées en Europe. Excusez du peu. Il était auditionné le mois dernier devant le Congrès américain.

Donc oui l’Ukraine souffre face à l’aviation russe mais cette dernière n’est pas toute puissante et encore moins invulnérable. Si les Alliés s’en donnent les moyens la démocratie ukrainienne peut être préservée face à la barbarie de la dictature russe. Ne baissons pas les bras, et n’oublions pas que les F-16 arrivent très bientôt. Ils devraient remettre du baume au cœur des populations civiles et sans doute refiler quelques sueurs nocturnes aux stratèges moscovites.

Photo © ministère russe de la défense

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 Responses

  1. Courage aux peuples ukrainiens, géorgiens, arméniens, moldaves, biélorusses. Nous devons les aider coûte que coûte. Y a t’il des nouvelles concernant une éventuelle aide à l’aviation ukrainienne avec des mirage 2000 pour compléter les f16?

  2. Nous avons attaché le bras droit du boxeur ukrainien en lui interdisant de riposter aux tirs criminels de l’armée russe sur son propre territoire, par plus qu’avec les quelques F-16 offerts ou vendus à l’Ukraine, ils ne pourront intervenir que si le missile russe entre dans le pays en dépassant la frontière internationale.

    Veux ton que l’Ukraine soit indépendante et récupère les territoires annexés par la Russie ou comme avec Hitler avec les Sudètes…

    Rappelez-vous les paroles de Churchill…
    « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur : vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre »

  3. Avec ce matériel perdu, il y a un nombre assez proche de pilotes et navigateurs morts ou faits prisonniers dont le remplacement prendra plus de temps que ces aéronefs

  4. 550 appareils représentant 11,5% de la flotte aérienne russe hors drones, cela voudrait dire que les russes auraient eu 5000 avions et hélico en état en voler sur les 2 dernières années… j’ai comme un doute sur le faible niveau du taux annoncé. Quand on voit le nombre d’avions et d’helico que leur économie de guerre arrive à produire chaque année (qq dizaines…). Le pourcentage d’appareils détruits, endommagés ou en attente de réparation et inaptes au vol doit être largement plus élevé…

    1. Vous rêvez vous autres les Français. C’est rien ça la Russie elle gagne sa guerre contre le petit comédien Zelensky et elle gagne avec toute l’Afrique et l’Asie qui la soutient. Et vous qui vous soutient vous l’OTAN. Personne. Moi je dis c’est 550 avions perdus c’est de la mensongerie.

      1. Ok, ils en ont perdu combien alors?
        3 ou 4 car ils ont égaré les clés ou ils ne savent pas ou ils les ont rangé.

        Sinon quoi de bien a bamako

  5. Tôt ou tard, il faudra bien que l’OTAN offre un bouclier antiaérien pour protéger efficacement l’ensemble du territoire ukrainien. Ou on aide vraiment l’Ukraine, ou on laisse le massacre continuer et les occidentaux auront tous du sang sur les mains. Si Poutine ne subit pas la défaire en Ukraine, d’autres pays voisins seront agressés et cela va encourager la Chine à faire de même.

    1. Le problème, c’est que les occidentaux, américains en tête, souhaitent la victoire de l’Ukraine mais ne veulent pas de défaite russe pour des raisons géopolitiques. Ils ne veulent pas d’une Russie qui s’effondre et peut-être se disloque en 3 ou 4 morceaux avec des ogives nucléaires qui se promènent un peu partout. Personnellement je ne crois pas à ce scénario mais c’est la petite musique en vogue dans les chancelleries, en particulier à Washington. Donc la stratégie actuelle est de réduire à néant le gigantesque stock d’armes issues de la guerre froide. Objectivement sur ce point c’est un succès parce que si officiellement ils ont perdu 11% de leurs aéronefs. En réalité on doit être plus proche de 20 à 25% de ce qui était en état de faire la guerre à haute intensité en février 2022. Et l’aérien n’est pas le plus impacté. Les RuZZes ne retrouveront jamais leurs stocks d’artillerie d’avant guerre par exemple, même en restant 20 ans en économie de guerre. C’est la politique occidentale, on peut trouver ça abjecte pour les ukrainiens assis confortablement chez nous mais si nous étions décideurs occidaux, pas sûr qu’on fasse un choix différent.

  6. Aux dernières nouvelles il semblerait que l’armée de l’air Russe était créditée d’environ 3 400 appareils dont à peu prés 1 200 avions de combat (tous types confondus) en 2022, ce qui mettrait les 550 pertes (à titre personnel je pense que ce chiffre est minimisé et qu’il y ait plus de pertes que cela si on intègre les appareils endommagés et non réparables ainsi que ceux détruits au sol) à environ 16% ce qui, sommes toutes, représente un chiffre de pertes considérable en deux ans. On peu analyser ce résultat de deux manières, d’une part la DCA Ukrainienne et performante (c’est sans aucun doute exacte) mais aussi que la doctrine d’emploie de l’aviation Russe en est encore restée à l’ère soviétique. Il y a sans doute un cumul de ces deux motifs. Le dictateur du Kremlin doit avoir ces éléments en tête et c’est ce qui fera qu’il n’ira pas jusqu’à une confrontation avec l’OTAN, ce qui lui serait fatale. Enfin il ne peut compter sur la Chine qui n’entrera pas en conflit avec les « clients » qui lui rapportent le plus de devises, ni sur l’Afrique qui au niveau militaire n’existe quasiment pas.

  7. Bonjour Arnaud, sans doute avez-vous raison en ce qui concerne l’extrème droite, elle penche plus que de raison en faveur de la RuSSie. Quel dommage ! Néanmoins, il y a des gens d’extrême droite qui sont contre ce cher Mr Poutler et qui se battent contre l’envahisseur. Rappelons-nous des fameux combattant(es) de Marioupol, qu’on peut qualifier d’extrême droite et qui ont donné beaucoup de fil à retordre aux Russes, non moins fachistes. Au final on peut dire qu’il existe des l’extrème droites, de sensibilité différentes.
    Par ailleurs, si 550 aéronefs ont été détruits et que cela représente un peu plus de 10%,j’ai un sérieux doute que la RuSSie soit en procession d’une flotte de plus de 5500 aéronefs. Ou alors ils font comme avec leurs chars, qu’ils ont mis sous cocon et qu’ils ressortent en fonction des besoins. Avez-vous des infos à ce sujet ? Cordialement

    1. Tout ces avions et hélicoptères n’ont pas été abattus en vol. Une bonne partie à été détruit au sol dans des frappes ukrainiennes sur des base aériennes russes que ce soit en Crimée ou dans les régions limitrophes et même un peu plus loin comme la base aérienne d’Engels.

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