Pas de bol pour celles et ceux qui pensaient que ce petit pays ex yougoslave allait finalement se retourner vers les Sukhoi Su-30 Flanker-C ou Su-35 Flanker-E russes, ils ont (encore) eu tout faux. Lundi dernier nous vous annoncions que la venue à l’Élysée du président serbe Aleksandar Vučić serait décisive quant aux négociations sur l’acquisition du Dassault Aviation Rafale F4 ; nous avions raison. En effet nous savons désormais que ce sont douze exemplaires de l’avion de combat français qui seront achetés, le contrat étant signé dans deux mois. Rappelons que ces avions de combat ultramodernes remplaceront les vieux Mikoyan MiG-29 Fulcrum hérités de l’ère post-titiste.
La Serbie va donc devenir le troisième client européen du Rafale, après la Grèce et après la Croatie. Particularité notable ces trois pays se trouvent tous dans les Balkans. Et autre particularité tout aussi importante la Croatie et la Serbie se sont jadis faites la guerre, au moment de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990. Leurs relations sont aujourd’hui apaisées, la première étant dans l’Union Européenne et la seconde désirant fortement l’y rejoindre. Par contre pas question pour la Serbie de faire son entrée dans l’OTAN, à la différence très claire de la Croatie et de la Grèce. Et pourtant le Rafale est actuellement un des avions les plus en vue dans les forces de l’alliance Atlantique.
Pour la Serbie, et notamment pour son dirigeant Aleksandar Vučić, le Dassault Aviation Rafale F4 est un game changer. C’est l’appareil qui va lui permettre de revenir dans le concert des nations européennes. Dans un monde où l’avion de combat est devenu un symbole de force et de puissance la machine altoséquanaise est plus que jamais un argument de poids. Il faut dire que le Rafale sait tout faire, et surtout tout très bien. C’est à la fois un super chasseur de supériorité aérienne et d’interception autant qu’un aéronef de reconnaissance tactique et d’attaque au sol. Le fameux omnirôle !
Aleksandar Vučić et son homologue français, Emmanuel Macron, sont donc tombés d’accord autour de douze avions. Il s’agit de dix monoplaces Rafale C et de deux biplaces Rafale B. Le montant du (gros) chèque est cependant toujours tenu secret, pour autant il devrait se situer aux alentours des trois milliards d’euros. Nous en saurons sans doute un peu plus dans deux mois, au moment de la paraphe du contrat. Surtout la Serbie devrait devenir le premier client 2024 de l’avion, et ce même si l’Indonésie a finalisé sa commande en janvier avec sa troisième et dernière tranche. Sauf si un pays venait à lui griller la politesse entre ce mois d’avril, celui de mai, ou bien les premiers jours de juin. Qui sait ?
Rendez-vous donc dans quelques semaines, vers la fin de ce printemps 2024, pour que la Serbie devienne cliente de Dassault Aviation. Ça laissera du temps à l’ami Gaëtan pour peaufiner une nouvelle affiche.
Affaire (forcément) à suivre.
Photo © Polemikí Aeroporía.
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11 Responses
altoséquanaise: BRAVO J’apprend tous les jours avec vous .Merci Arnaud
Bonjour, c’est une très bonne nouvelle et je pense que cela va cogiter du côté de la Colombie ou du Pérou (en fait pour les commandes autour de 10-20 appareils). afin d’avoir des slots de production. Arnaud, par rapport à l’Arabie Saoudite, quel est votre ressenti actuel? On n’en parle plus depuis un certain temps.
Perso sur l’Arabie Saoudite je n’y ai jamais cru et je le redis à mon avis Ryad ne cherche qu’à faire pression sur l’Allemagne autour du Typhoon Tranche 4 beaucoup plus cohérent vis-à-vis de ce pays que le Rafale F4. Après ce n’est que mon avis personnel de passionné. Il faudrait demander à un expert aéronautique.
Bonjour Arnaud,
Les planètes ne cessent de s’aligner pour le Rafale. Mais n’est-ce pas prendre un risque de vendre à la Serbie, vu les relations qu’elle entretient avec la RuSSie ? Déjà qu’entre le Qatar et la Turquie on ne sait pas trop jusqu’où sont allés les « indiscrétions »… Maintenant, j’espère que pour ce genre de contrat, il est prévu des closes disuasives.
Ce contrat risque de faire grincer des dents. La Serbie n’est toujours pas considérée comme un pays lambda en Europe. Super victoire en tous les cas pour Dassault sur Sukhoi.
Bien d’accord avec toi Patrick, ça fait déjà sortir de leurs gonds tous les réacs qui pleurnichent après le secret du Rafale.
A mon avis cette vente à la Serbie et une énorme erreur, car pour moi c’est donner accès aux secrets du rafale aux Russes il faut pas oublier que la Serbie et la Russie ont des liens très forts mais se n’est que mon avis
Quand la France a vendu le Rafale à l’Inde également très proche de la Russie est-ce-que cette dernière a percé les secrets de l’avion français ?
Ce point est un peu délicat. Il y a des techniciens français et russes qui cohabitent sur certains tarmacs indiens….
Ce ne permet pas forcément de comprendre les secrets mais ça donne une furieuse impression d’espionnage comme sur les grilles de formule 1.
Pas seulement ça. Ce qu’il y a de plus problèmatique c’est de livrer le meilleur de nos Rafales à un pays, la Serbie, qui continue de jouer les fauteurs de troubles dans la région et qui affiche clairement ses revendications territoriales vis a vis du Kosovo et de la Bosnie-Herzégovine, 2 pays où des troupes au sol de l’OTAN sont toujours deployées depuis la fin des conflits. Ainsi des troupes de l’OTAN dont des personnels français présents au sol dans ces 2 pays pourraient être ciblés par des Rafales que l’on aurait vendu aux Serbes. Pour moi cette acquisition de Rafales par la Serbie est pour le moment très prématurée et inenvisageable en l’état.
Parfois j’ai l’impression que certains de nos lecteurs et certaines de nos lectrices se disent qu’ils et qu’elles sont plus intelligent(e)s que les négociateurs de Dassault Aviation et des ministères des Armées et des Affaires Étrangères et Européennes. Votre vision de la Serbie est un tantinet (un très gros tantinet) hors de propos et non conforme avec la réalité. La Serbie n’a pas eu d’accrochages armés avec l’alliance Atlantique depuis la guerre au Kosovo, au siècle dernier. Il serait peut-être temps de vous mettre à la page. Les ennemis d’hier ne sont pas forcément les ennemis de demain, sauf si nous les poussons à l’être.