Objectivement parlant ce ne sont pas les avions d’entraînement les plus connus en dotation aux États-Unis. Ce mercredi 3 avril 2024 la Fuerza Aérea Uruguaya a annoncé avoir signé un protocole d’accord autour de la fourniture de quatre Beechcraft T-1A Jayhawk de seconde main auprès de l’US Air Force. Sauf qu’à priori ces avions ne serviront plus du tout pour former des pilotes et équipages d’avions multimoteurs. Une dotation gratuite qui risque de ne pas faire que des heureux parmi les voisins de l’Uruguay.
En fait c’est depuis 2021 que la Fuerza Aérea Uruguaya négociait avec l’US Air Force le don de ces avions. Et finalement l’administration Biden a choisi de lâcher du lest en l’autorisant. Pour le contribuable américain cela entre dans la case dite des Excess Defense Articles. En gros cela permet au Pentagone de se défausser de matériels militaires moins utiles qu’auparavant en les fournissant à des alliés sans avoir à la stocker au préalable ou alors sur une durée inférieure à un année. C’est du gagnant-gagnant. Dans le cas qui nous intéresse ici les Beechcraft T-1A Jayhawk ne seront même pas passés par Davis-Monthan AFB et son célèbre «cimetière des éléphants».
Pour autant qui dit don ne dit pas forcément cadeau totalement gratuit. Car la Fuerza Aérea Uruguaya a désormais l’obligation de venir chercher les avions aux États-Unis et de les ramener à ses frais, carburéacteur compris. D’autres dépenses sont également à engager par elle et non par l’US Department of Defense et encore moins par l’US Air Force : la transformation des jets. Car ici ce sont des avions d’entraînement avancé, pas des jets d’affaire. Si elle veut en adapter un au transport de hautes personnalité et les trois autres aux missions de SAR hauturière et d’évacuation sanitaire comme cela était dans les négociations d’origine il faudra le faire à ses propres frais. Pour autant il semble que cela reste une bonne affaire les T-1A Jayhawk étant de bons avions avec un nombre d’heures de vol finalement assez limité.
Actuellement son seul avion de transport de hautes personnalités est un bimoteur turbopropulsé Embraer EMB 120 Brasilia acheté neuf il y a une trentaine d’années et parfois utilisé également pour des liaisons aériennes militaires. Un T-1A Jayhawk modifié pourrait grandement aider dans ce rôle.
L’Uruguay n’est pas le seul pays d’Amérique du Sud à quémander régulièrement l’aide des États-Unis. À ce petit jeu là l’Argentine est championne absolue, encore plus depuis l’accession au pouvoir de Javier Milei. Mais là c’est l’inflexibilité qui caractérise la diplomatie américaine. Et l’embargo britannique ne peut pas tout expliquer, notamment quand il s’agit d’hélicoptères Bell UH-1H Iroquois ou d’avions de transport tactique Lockheed C-130E/H Hercules. À croire que Montevideo est bien plus dans les petits papiers de Washington DC que Buenos Aires.
Photo © US Air Force
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6 Responses
Un ajout appréciable pour ce petit pays aux moyens limités et généralement peu connu.
Cadeau empoisonné comme tout ce qui vient des USA. Le vieux Biden offre des avions mais qui ne sont pas utilisables par les Urugayiens. Ils auraient mieux fait d’acheter des Falcon 2000 à la France.
Malgré une santé économique enviable dans cette région du monde, ce pays qui compte seulement 3,4 millions d’habitants n’a probablement pas les moyens financiers d’acheter du neuf…
Si l’article est intéressant, il comporte un terme dérangeant. Quémander, comme s’ils étaient aussi miséreux pour faire la manche. Il y aura quand même des frais à engager. Que dire de l’Ukraine qui quémande aussi …
Te ferrais remarquer que il y a une toute petite difference entre l’Ukraine et l’Uruguay. Et oui plusieurs pays vont quemender l’aide des USA.
On oublie souvent qu’à l’origine du T-1 il y a je crois un jet japonais. Ou bien je me trompe ?