Il rejoint le bimoteur de tourisme américain Beechcraft Baron dans la très courte liste des aéronefs ayant réalisé leur premier vol un 29 février. En effet hier depuis la Californie le drone expérimental General Atomics XQ-67A OBSS s’est arraché pour la première fois du planché des vaches. Ultramoderne, et donc autonome, cet engin préfigure un futur avion sans pilote le plus économique possible à produire afin de fournir aux forces américaines une plateforme commune. Parfois considéré comme en perte de vitesse sur les drones les plus innovants General Atomics reprend ainsi un peu l’avantage sur son concurrent le plus direct : Kratos Technologies.
Les ingénieurs de chez General Atomics voulaient t-ils à tout prix que leur XQ-67A OBSS vole en février 2024 qu’ils aient poussé le bouchon jusqu’à prendre le seul jour qui n’arrive qu’une fois tous les quatre ans ? Et même si celui ci a duré moins d’une heure et s’est passé sans encombre il est de ce fait déjà passé à la postérité. Rappelons qu’il y quelques jours les gens de chez General Atomics ont annoncé que l’ensemble de leurs drones turbopropulsés des familles RQ-1 Predator / MQ-1 Gray Eagle et MQ-9 Reaper / MQ-9B Skyguardian avaient atteint le chiffre hallucinant de huit millions d’heures de vol cumulés. Ce mois leur souriait donc.
Considéré comme un des programmes les plus importants mené par l’US Air Force et notamment par son Air Force Research Laboratory le XQ-67A OBSS est vu comme l’avenir des drones militaires. Signifiant Off-Board Sensing Station, ou station de détection hors-bord en français, il doit permettre d’ici l’horizon 2030 de proposer un drone pouvant accueillir, comme Loyal Wingman, des équipements habituellement installés à bord des avions de combat et/ou de soutien opérationnel. On parle ici de radars longue distance, de systèmes de reconnaissance et de surveillance électro-optiques, d’équipements de brouillage, ou encore d’écoute électronique. Le drone en question évoluerait dans le ciel aux côté d’un ou plusieurs chasseurs multirôles lui transférant les informations récoltées le cas échéant. Le programme OBSS a notamment été motivé par l’apparition de menaces furtives comme le Chengdu J-20 Firefang chinois et dans une moindre mesure le Sukhoi Su-57 Felon russe. Il devra pouvoir les détecter.
S’il n’en est qu’à ses balbutiements le programme OBSS permet déjà à General Atomics de revenir sur le devant de la scène comme en atteste ce premier vol survenu le 29 février 2024. Outre l’US Air Force on sait que le XQ-67A intéresse également l’US Navy. L’un des avantages les plus immédiats pour le contribuable américain est que ce drone permet des configurations très diverses autour d’un seul et même appareil, donc des coûts de production réduits. Il s’agit là aussi pour le constructeur d’un enseignement de son histoire autour de ses drones turbopropulsés.
Photos © General Atomics
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6 Responses
C’est moi ou tous les drones furtifs américains se ressemblent ? Vous parlez Arnaud de Kratos mais leurs engins ressemblent beaucoup à ce XQ-67. En tous cas c’est passionnant comme sujet.
Les lois de la physique, donc de la détection radar sont universelles…
Merci Raphy pour la réponse, j’aurais du un peu m’en douter.
Inspiré du MQ-20 Avenger?
En effet James il porte bien la marque de son constructeur.
À la différence que celui-ci est facettisé pour traiter sa SER tandis que son inspirateur est tout en rondeur et avec une voilure en flèche ce qui suppose une vitesse de croisière plus grande