Grosse frayeur en Russie à bord d’un… Superjet 100 !

Il y a toujours eu dans l’histoire de l’aviation des appareils comme ça qui se sont trainés de sales réputations. Visiblement le biréacteur commercial russe Superjet 100 conçu par Sukhoi et désormais assemblé et vendu par Yakovlev est de ceux là. Après un début d’année calamiteux il poursuit ses mésaventures au travers d’une panne moteur survenue en plein vol et d’un atterrissage pour le moins rocambolesque. Le problème c’est que désormais même les médias russes commencent à en parler.

Tant que les médias spécialisés européens et nord-américains, comme nous, étaient les seuls à aborder le sujet cela pouvait passer en Russie. Le pouvoir avait toujours la possibilité de prétendre à de la désinformation. Mais désormais même les médias russes, réputés généralement très proches du Kremlin, disent que le Superjet 100 est un avion à problèmes. Et tout est partie de cet incident survenu ce lundi 4 mars 2024. Voilà un début de mois qui commence aussi mal qu’a finit février.

Et comme d’habitude c’est sur un vol intérieur que ce souci a eu lieu, le Superjet 100 étant blacklisté par la majorité des pays de l’Union Européenne ainsi que par la Turquie. Le biréacteur immatriculé RA-89172 appartenant à la compagnie publique Rossiya Airlines devait relier Saint Pétersbourg à Tcheliabinsk sous la codification vol SU6465. L’avion ne devait donc même pas quitter la Russie occidentale, la partie européenne du pays. Il accueillait 61 passagers et membres d’équipages en deux classes. Après un décollage sans difficulté et alors que l’avion avait atteint son altitude de croisière le commandant de bord a fait état de soubresauts puis d’une panne totale sur le moteur gauche. Immédiatement décision a été prise de faire revenir à Saint Pétersbourg l’avion de ligne.

Alors qu’habituellement les atterrissages se passent sans encombre ce mardi 4 mars au soir un fort vent de travers frappait l’aéroport. En temps normal aux vues de la situation les services de secours attendraient l’avion commercial sur une zone d’alerte prêts à intervenir. Là rien. L’équipage a posé son biréacteur sur un seul moteur avec des cisaillements de vent et sans qu’aucun véhicules incendie ne soit présent. Selon plusieurs témoins cités par les médias russes l’équipage a été obligé de stopper l’avion en limite de la piste 10L/28R. Les passagers ont ensuite été évacué.

Les médias russes ont indiqué que plusieurs passagers s’étaient plaints d’odeurs de brûler dans la cabine lors de la phase de descente. Les personnels navigants commerciaux de Rossiya Airlines ont visiblement fait leur possible mais sans que cela ne suffise. Il faut savoir que cet avion est récent puisqu’il a été construit en 2021 sous le numéro de série 95213. Il est à signaler que lorsque le Superjet 100 survolait l’oblast de Vologda le commandant de bord a fait état de la traversé d’un nuage… de fumée. Celui-ci provenait selon lui d’un feu d’espace naturel. On ignore actuellement s’il existe une corrélation entre lui et la panne du PowerJet SaM146. Et comme cela se passe en Russie il y a fort peu de chances qu’on en sache beaucoup plus sur le sujet.

Photo © agence Tass


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Bonjour Arnaud, Je n’ai pas relus tous les articles que vous avez écris sur la kirielle de problèmes du Superjet 100, mais se que j’en déduis c’est que ce sont les sous-traitants de Sukhoï qui fournissent des sous ensembles de piètre qualité.
    Pour vous, es ce dû à un problème de maintenance, ou es ce plus profond comme un problème de mentalité hérité de l’air soviétique ?

    1. Je ne suis pas Arnaud mais voici quelques éléments de réponse. D’abord l’avion souffre depuis le début de problèmes techniques récurrents. C’est un fait que les russes eux mêmes ont admis disant que c’est un nouvel avion construit à peu d’exemplaires… Etc. Une sorte de pré-série ++. Sauf que ça perdure y compris pour des avions sortis de la chaîne de montage récemment. Surtout il y a les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine. Les russes ont beau clamer que c’est un avion russe, le moteur est franco-russe et des poids lourds de l’industrie aéronautique occidentale ont fourni une grande partie des équipements (Thales, BE aerospace, Honeywell ou même Boeing…). Hors depuis les sanctions, les russes sont obligés de bricoler afin de continuer à faire voler leur flotte commerciale. En fait, je ne vois pas comment les choses pourraient s’améliorer. La seule question est de savoir quand un avion commercial russe va tomber parce que ça va nécessairement arriver.

  2. Bonjour Arnaud,
    Suggestion : (si l’actualité foisonnante vous laisse quelques créneaux)
    Un « petit » dossier sur le traitement de l’air à bord d’un appareil pour comprendre
    – la provenance de ces odeurs
    – la pressurisation, le chauffage et la filtration…
    Bonne journée
    Virtuem

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