L’information a été discrètement révélée cette semaine par l’US Department of Navy. En novembre dernier un avion de reconnaissance stratégique Lockheed U-2S Dragonfly a réalisé une série de vols aux profits de l’aéronavale américaine. L’idée est de regarder si ce vénérable avion espion pourrait trouver un énième second souffle, comme plateforme opérationnelle de soutien au service de la flotte de l’US Navy. C’est au-dessus du désert de Californie que la campagne de tests a été réalisée dans le plus grand secret.
C’est donc évidemment sur le complexe de la NAS China Lake dans le comté de Kern que ces essais ont été menés. Cette base de soutien aux essais en vol et aux essais d’armement est le nid du Squadron VX-9 Vampires et du Squadron VX-31 The Dust Devils. C’est le premier d’entre eux qui en novembre 2023 a assisté une équipe du 9th Reconnaissance Wing de l’US Air Force dans une mission de tests d’un… Lockheed U-2S. Loin de l’US Navy l’idée de commander à Lockheed-Martin de nouveaux exemplaire de ce légendaire avion espion. En fait il semble bien qu’un ou deux de ces avions puisse prochainement lui être transférés.
Rappelons que depuis l’annonce récente du retrait du service d’un des TU-2S de transformation opérationnelle on sait l’U-2 sur la pente descendante au sein de l’US Air Force. Cette dernière a officialisé sa volonté de transférer ses missions d’espionnage aéroporté à des plateformes télépilotées voire autopilotées, en sommes à des drones. Les Lockheed-Martin RQ-170 Sentinel et les Northrop Grumman RQ-180 Great White Bat sont ses successeurs logiques. On pourrait alors penser que les U-2, véritables antiquités volantes héritées de la guerre froide auraient bien mérités une retraite tranquille. Elle n’est peut-être pas forcément à l’ordre du jour.
Durant donc plusieurs jours les pilotes et équipages des Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler de la VX-9 Vampire ont donc assisté les personnels du 9th Reconnaissance Wing. De ce que l’on en sait les vols se sont déroulés sans difficulté particulière. Cependant on ignore si l’US Navy donnera suite. Ses ambitions sont d’utiliser l’U-2 comme avion de servitude au profit de sa flotte. Un terme qui veut absolument tout et rien dire. Une manière comme une autre pour le Navy Yard de Washington DC de maintenir un minimum de discrétion autour de son intérêt pour cet avion d’un autre âge.
Affaire forcément à suivre.
Photos © US Navy.
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6 Responses
Hier le B52, aujourd’hui le U2,… est-ce qu’on ne serait pas en train de vivre une rupture de l’espace-temps,… un genre de retour vers le futur ? :-))
Peut-être qu’un jour nous, les français, on va ressortir du formol nos bons vieux Mirage IV.
Une belle avionique toute neuve et des missiles dernier cri sous les ailes et roule ma poule!
N’est-ce pas dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes?
Un missile air-sol, nucléaire, sous le fuselage.
Et à quand la photo d’un appontage ?
Peut être le 1er avril
Bonjour,
Cela fait très longtemps que des appontages ont été essayés et réalisés avec un U2 .
Pour cet usage la version U-2G a été créée.
Voici quelques extraits » … on 2 March 1964 when Schumacher made the first landing of a U-2G aboard the USS Ranger off the California coast. Although a series of touch-and-go approaches had gone well, the first landing was slightly less than successful when the arrestor hook engaged and forced the nose of the plane to dig into the deck. Despite breaking off the pitot tube, quick repairs allowed the aircraft to takeoff again. Successful takeoffs and landings continued a few days later, and the Navy considered five CIA pilots to be qualified to operate the U-2 aboard ship. … »
Je donne la source : https://aerospaceweb.org/question/history/q0050.shtml
Il me semble que dans Buck Danny l’idée a été évoquée quelque part , mais ce n’est qu’un vague souvenir pour moi.
Bonjour,
A vos marques, prêts, partez !
Entre le U2 et le B-52, la course est lancée pour savoir qui aura la plus longue longévité. Je ne serai sans doute plus de ce monde pour connaître le vainqueur.
L’US Navy aurait quelques usages pour le U2 actuellement qui se rapprochent de ce que peuvent faire les P8 au autre avions de PatMar mais en plus discret ou à des altitudes plus sécurisées.
En plus, vu l’altitude pouvant être atteinte, il pourrait servir de relais de communication laser entre flottes éloignées (les satellites sont loin et un peu rapide tandis que les avions classiques seraient trop facilement abattus) pour circonvenir à d’éventuels brouillages electromagnétiques en zone de conflit.
Par contre, il ne me semble pas que les U2 soit équipé en ravitaillement souple comme le fait la Navy, ce qui voudrait dire que les missions longues au dessus des océans nécessiteraient un ravitailleur de l’Air Force (ou de modifier les U2 prêtés).