Quand l’US Air Force affronte… les éléments.

Il y a encore quelques heures la moitié nord de la France gelait à quelques degrés en dessous de zéro ; ce n’est pourtant rien en rapport avec ce que les deux tiers est des États-Unis vivent depuis le début de l’année. Face à des tempêtes de neige historiques et des records de froid battus un peu partout les bases aériennes américaines s’accommodent comme elles peuvent. Et à ce niveau là on peut dire que l’US Air Force possède une véritable maîtrise, même si parfois cela ressemble un peu (beaucoup) à du bricolage et à de l’improvisation. Évidemment quand les éléments s’en mêlent les avions volent un peu moins bien.

Pourtant la première force aérienne du monde ne peut pas s’arrêter de fonctionner juste parce qu’il fait froid et qu’il tombe des (très gros) flocons de neige. Donc les avions volent encore, les hélicoptères aussi, mais de manière plus restreinte. Et avant le décollage il faut s’assurer justement que les aéronefs soient en capacité de prendre les airs. Pour ceux stationnés dans des hangars il n’y a aucun souci, ils ne souffrent pas des aléas du climat et de la météo. Par contre c’est assez différent en ce qui concerne les appareils qui «dorment» dehors. Et généralement ce sont les plus gros.

De l’importance de ne surtout pas glisser…

Aucun souci à avoir pour les onéreux bombardiers stratégiques Rockwell B-1B Lancer et Northrop B-2A Spirit eux ont droit à un toit au-dessus d’eux pour la nuit. Idem pour les chasseurs comme les Lockheed-Martin F-22A Raptor et F-35A Lightning II ou encore les General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon et McDonnell-Douglas F-15E Strike Eagle : la plus part ont été «mis à l’abri». Par contre la majorité des Boeing C-17A Globemaster III et KC-135R Stratotanker, et même une bonne partie des B-52H Stratofortress ont à souffrir de la neige et givre. Il en est de même des Lockheed C-130H Hercules et C-130J Super Hercules, et même de la majorité des… Fairchild-Republic A-10C Thunderbolt II. Et oui le bon vieil avion d’attaque craint bien plus les flocons et le verglas du Middle West que les missiles sol-air ennemis.

Quand déneiger un tanker prend des airs de travail herculéen.

Balais, hérissons, et raclettes sont la plus part du temps nécessaires pour permettre aux avions de s’aligner sur le tarmac tant ils sont couverts de neige. Quand ça ne suffit pas l’US Air Force sort les grands moyens. Alcool, glycol, saumures, et/ou sels sont projetés depuis des canons à haute pression montés sur des nacelles spécifiquement conçues pour cela. On appelle cette procédure le dégivrage chimique. Et la majorité des bases aériennes américaines disposent de tels équipements, sauf peut-être dans le sud de la Californie. Et encore. Les unités d’active autant que celle de la réserve ou de l’Air National Guard sont concernées.

Cure de dégivrage pour B-52H Stratofortress.

Aujourd’hui l’US Air Force agit, comme elle le peut. Mais surtout l’emploi de ses avions durant ces conditions météorologiques hautement dégradées renseignent beaucoup sur l’avenir. Car si l’Amérique du Nord connait bien le froid, nos lectrices et lecteurs canadiens en savent quelque chose, cette région du monde est également très exposée aux dérèglements liés au réchauffement climatique. Et ce qui se passe là-bas pourrait bien nous arriver tôt ou tard, notamment en raison des détériorations du Gulfstream constatées par les écologues. L’Armée de l’Air et de l’Espace, la Composante Air, ou encore la Royal Air Force ont donc tout à apprendre de ces pratiques.

Taxiways et tarmacs aussi ont droit au déneigement.

Trêve d’idées noires le plus intéressant dans l’histoire c’est que quand chez nous tout part en vrille au bout de cinq ou dix centimètres de neige c’est réconfortant de se dire qu’ailleurs il en faut un peu plus pour enrayer la machine. Il suffit de voir Chicago, Montréal, ou encore New York sous la neige pour s’en rendre compte. Et puis Paris sous la neige ça fait tellement se bidonner nos amis canadiens que ça vaut bien un peu (beaucoup) d’autodérision. Vous ne trouvez pas ?

Photos © US Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Sympa comme article mais c’est pas avec ça qu’on va se réchauffer. Marrants les gars avec leurs tiges sur le Stratotanker.

  2. Il me semblait que les petits avions de ligne avaient un système de coussin d’air pour gondoler légèrement les ailes et casser le givre.
    Les plus gros ne sont ils pas équipé de la même chose car en opex sur un petit aérodrome ou piste pas sur que les moyens de dégivrage sont à portée de main

  3. Quelques centimètres de neige et s’arrête en France…Oui cela fait bien rire les québécois de voir un automobiliste français qui gratte son pare-brise avec une carte bancaire! Plusieurs modèles de balais à neige sont disponibles sur le marché. Un spécimen est même fourni dans les voitures de location. Vous employez l’expression « pneu neige » tandis que nous utilisons « pneus d’hivers ». Ceux-ci sont obligatoires au Québec du mois du 15 décembre au 15 mars. Je vous invite à regarder le film  » Le grand restaurant » 1966 où Louis de Funès reçoit une magistrale leçon de conduite hivernale.
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