La Corée du Sud va lancer la production en série du chasseur KF-21 Boramae.

L’information a été révélée ce mercredi 10 janvier 2024 par la Defense Acquisition Program Administration sud-coréenne. D’ici quelques semaines l’avionneur KAI débutera la production en série de son nouvel avion de combat, le KF-21 Boramae. À partir de 2026 les premiers exemplaires doivent permettre de remplacer les McDonnell-Douglas F-4E Phantom II puis les Northrop F-5E/F Tiger II actuellement en dotation au sein de la ROKAF. Bien que furtif ce nouveau chasseur est classé en génération 4.5 comme le Dassault Aviation Rafale ou l’Eurofighter EF-2000 Typhoon.

Pour Korea Aerospace Industries c’est donc tout à la fois l’aboutissement d’une quinzaine d’années de recherches et de développement mais aussi le début d’un nouveau chapitre dans son existence. Car si l’avion sud-coréen dispose déjà d’un catalogue intéressant allant de l’avion d’entraînement basique KC-100 Naraon au chasseur léger FA-50 Fighting Eagle en passant par l’hélicoptère d’assaut et de recherches-sauvetages KUH-1 Surion l’avènement du KF-21 Boramae marque un tournant. Avec lui KAI entre dans la cour des grands. Il va pouvoir jouer à armes égales avec des avionneurs comme Airbus DS, Boeing, Dassault Aviation, Leonardo, ou encore Lockheed-Martin.

Sur le papier les besoins actuels de la Republic Of Korea Air Force sont annoncés à 120 exemplaires du KF-21 Boramae, monoplaces de combat et biplaces de transformation opérationnelle et de combat confondus. Il s’agit là de la première commande officielle, celle qui permit en 2008 de structurer le programme alors appelée KF-X. Beaucoup en Amérique du Nord et en Europe moquaient un peu cet avion asiatique qui voulait faire jeu égal avec les grands du domaine. Ils avaient tort, nous avions tort. J’étais l’un d’entre eux. Car force est de constater que seize ans plus tard la Corée du Sud engage la chaîne d’assemblage des avions de série. Et ça ce n’est pas rien. Car dans le même temps Indonesian Aerospace a rejoint le programme sous la désignation IF-X. On ignore cependant encore combien de KF-21 voleront sous les couleurs indonésiennes, ou si même il sera vraiment acquis par ce pays. Sa récente et pleine acquisition du Rafale F4 semble avoir rebattu les cartes en Indonésie.

Quoiqu’il en soit Korea Aerospaces Industries a jusqu’au second semestre 2026 pour livrer le premier lot de six KF-21 Boramae afin d’être «dans les clous» du calendrier prévisionnel émis en 2018. L’annonce réalisée hier par la DAPA, la Defense Acquisition Program Administration, semble clairement aller dans ce sens. On pourrait donc voir au prochain Salon du Bourget en juin 2025 un KF-21 de série en démonstration aérienne. La Corée du Sud marquera un peu plus de son empreinte l’aéronautique du XXIe siècle.

Affaire à suivre.

Photo © KAI

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 Responses

  1. Vraiment impressionnant de la part de KAI car même si la solution semble reprendre une motorisation connue, ils ont développé (avec de l’aide italienne ou israélienne?) le radar AESA, l’IRST. Par contre, aucune idée d’une suite de protection, voire EW, et de la fusion de donnée.
    Pour ma curiosité, quelles étaient les missions des F4E et F5E/F qu’il remplace ?

  2. Oui bravo à ce pays qui met un pied dans la cour des grands, il leur reste la maîtrise de la motorisation et de l’armement pour mettre le 2ème pied
    Ils ont égalé voire dépassé leur rival nippon
    Je n’arrête pas de penser à un autre pays du coin qui aurait pu avoir un destin analogue si l’issue de la guerre avait été différente, il s’agit de l’ex Viêt-Nam du Sud

    1. Après la visite du Président Biden au Vietnam et l’achat de trois avions d’entraînement T-6 Texan II auprès de Beechcraft, les discutions continueraient en douceur pour des F-16 Viper, la Chine fait maintenant peur a ce pays qui voit d’un mauvais œil les revendications sur les îles vietnamiennes en mer de Chine.

  3. Bonjour Arnaud, Staff et passionnés.

    La Corée du Sud – démocratie désormais consolidée – a développé une industrie de défense dotée de grandes capacités, qui n’ont rien à envier à celles des États-Unis, de l’Europe et d’Israël.

    Si l’on y ajoute une politique commerciale très agressive et la capacité de satisfaire les clients dans un délai court (voir Pologne et pays d’Europe du Nord), on peut s’attendre aux premiers succès à l’exportation d’ici 2030.

    Si alors, comme prévu, le KF-21 Boramae atteint la 5ème génération…..

    Traduit avec Google

  4. J ai lu sur d autres sites que seuls 65% des composants de cet avion sont d origine sud-coréenne. Il me semble que les constructeurs « historiques » peuvent rester sereins encore un petit moment
    Un peu à l image de Comac pour Airbus

    1. Vrai !
      Mais le Gripen E/F dispose également d’un moteur américain et d’une électronique italo-britannique.
      Cela ne veut pas dire qu’ils ne se proposent pas sur le marché de l’exportation.
      Traduit avec Google

  5. Alors jouer à armes égales avec Dassault et Airbus, Boeing et LM j’attends de voir.
    Niveau savoir faire il leur manque de l’expérience et les détails sont encore inconnus, notamment les capacités des radars et capteurs

    1. Pour l’instant, ils suivent le même chemin que les suédois (avec le Gripen), niveau dépendance technologique

      1. Il me semblait quand même que la plus-value technologique ITAR-free du Gripen existait, avec de réelles capacités puisque l’Allemagne envisage de commander auprès de SAAB la partie guerre électronique pour ses EF2000

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