Les généraux du Kremlin en aurait ils marre de voir leurs avions de reconnaissance et leurs bombardiers escortés par les chasses alliées ? L’une des traditions du 1er janvier est de tirer des bilans de l’année écoulée et nous n’allons pas déroger à cette règle. Or en 2023 les forces aériennes des pays de l’OTAN ont beaucoup vu leurs chasseurs décoller en Alpha Scramble afin d’aller identifier voire intercepter des appareils appartenant aux forces de la fédération de Russie ; mais globalement moins qu’en 2021 et 2022 ! Par contre les Japonais de leur côté n’ont vu aucune baisse de la fréquentation russe aux abords de leur espace aérien souverain.
Selon les chiffres fournis par l’alliance Atlantique les missions de police du ciel aussi bien en Estonie et Lituanie qu’en Roumanie montrent une nette diminution des approches dangereuses voire illicites d’avions russes. La baisse est estimée entre 46 et 47% par rapport à l’année précédente. Dans le même temps la nature même des avions en question a profondément changé. Les bombardiers stratégiques Tupolev Tu-95 Bear et Tu-160 Blackjack n’ont quasiment pas été exposé par la Russie aux forces alliés durant toute l’année civile 2023, pas plus que les avions de reconnaissance à longue portée Tu-142 Bear-H. Au niveau des chasseurs le supposé furtif Sukhoi Su-57 Felon brille toujours par son absence tandis que le Su-35 Flanker-E a lui aussi vu sa présence face aux chasses alliées fondre comme neige au soleil. Il semble plus facile pour ses pilotes d’affronter les avions de surveillance de l’agence Frontex que de se frotter aux Dassault Aviation Rafale B/C de l’Armée de l’Air et de l’Espace ou aux Eurofighter EF-2000 Typhoon de l’Aeronautica Militare. La courage est parfois à géométrie variable chez les pilotes de chasse, d’un pays à l’autre. Par contre l’avion de combat le plus fréquemment identifier et intercepté par les Alliés demeure le «vieux» Sukhoi Su-27P Flanker. Ce dernier semble par contre beaucoup plus souvent employé pour assurer les escortes entre la Russie continentale et l’oblast de Kaliningrad, enclavé au sein de l’Union Européenne.
Mais au fait qu’accompagne t-il du coup ? Faut d’avion de reconnaissance stratégique et de bombardier le Su-27 se retrouve obliger de jouer les gardes du corps pour des Antonov An-26 Curl, des Beriev A-50 Mainstay, ou encore des Ilyushin Il-76 Candid voire même d’antiques Tupolev Tu-134 Crusty. Des Su-27 Flanker obligés d’escorter des Tu-134 Crusty au-dessus de la Baltique on pourrait se croire revenu dans les années 1980. On était pourtant bien en 2023. Il y a pourtant deux constantes dans les interceptions réalisées par l’alliance Atlantique dans le cadre de ses missions de police du ciel. La première est que les avions russes continuent de frôler les espaces aériens estoniens, lettons, et lituaniens. De ce fait ils flirtent allègrement avec les limites aériennes de l’OTAN. La seconde est que les transpondeurs russes fonctionnent toujours aussi mal, ils n’ont de cesse de dysfonctionner dès lors que les aéronefs ne survolent pas le territoire russe, continental ou ultramarin.
Cette baisse oscillant entre 46 et 47% par rapport à l’année précédente pourrait t-elle remettre en question la pertinence même de Baltic Air Policing ? Bien sûr que non. Car il faut voir qu’entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023 les avions alliés stationnés en Estonie et en Lituanie ont décollé à plus de 300 reprises en alerte. Les avions militaires russes n’ont pas disparu de la région, ils sont juste moins présents. Ils demeurent cependant toujours dangereux pour la souveraineté européenne et en particulier celle des trois petites républiques baltes.
Photo © UK Ministry of Defence
NDLR : Une fois encore permettez nous de vous présenter nos meilleurs vœux pour cette année nouvelle.
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6 Responses
Souhaitons que le régime poutinien implose en 2024 !
En meme temps, ils sont adeptes du tir fratricide.
Bonjour Marcel, l’empire Russe implosa avec la première guerre mondiale, l’URSS avec l’Afghanistan (bien entendu avec des raisons sociaux économiques importantes dans ces deux cas), espérons que cette guerre enterre les velléités bellicistes russes une bonne fois pour toute… Que de malheurs en attendant.
Avec la guerre en Ukraine, il y a forcément moins d’avions disponibles pour aller titiller l’OTAN.
Pas étonnant. C’est une chose d’aligner des appareils sur les tarmacs des bases russes, ça ne veut pas dire qu’ils sont capables de voler. Ce n’est pas nouveau. La Russie aime faire semblant d’être une grande puissance avec des ressources illimitées. Surtout la Russie manque de pilotes. Ce n’est pas nouveau non plus mais à chaque fois que l’Ukraine descend un avion le déficit en matériels et en pilotes augmente. Reste à voir, si le Kremlin pourra inverser la tendance. Les officiels russes claironnent qu’ils forment à tout va mais ils le disaient déjà avant la guerre. Affaire à suivre. En attendant, ils sont obligés de concentrer leurs moyens sur l’essentiel pour eux. La guerre en Ukraine.
La moyenne des heures de vol des pilotes russe sur SU-27 et autres versions comme le SU-35, les pilote ne dépasse pas les 80 heures de vol annuel alors que chez nous, la moyenne est de 120 à 200 heures de vol en fonction du pays.
Aux USA, les heures de vol en dehors des gardes nationales des Etats sont supérieures a 180 hrs par pilotes en fonction des desiderata de chaque unité, pour les unités de bombardiers B52-H, B-1 Lancer, B-2 Spirit les heures de vol seraient confidentiels…