Comment faire pour remplacer des General Dynamics F-16 Fighting Falcon ? La question ne se pose en fait quasiment plus depuis quelques années puisque l’avion idéal existe sous la forme du Lockheed-Martin F-35A Lightning II conçu dans ce but. Et en ce début de mois de décembre 2023 un nouvel acteur européen s’intéresse à lui mais pas pour une acquisition dans les délais les plus courts : le Portugal. En fait hormis quelques accidents de parcours ce pays tourné (logiquement) vers l’Atlantique a toujours privilégié les avionneurs américains.
Comme de nombreux autres pays européens le Portugal repose sa politique de défense sur une loi de programmation militaire. L’Allemagne, la France, ou encore la Grèce fonctionnent de la même manière. Or celle en cours dans les forces portugaises depuis l’an dernier ne prévoie pas le remplacement des F-16MLU en dotation dans les rangs de la Força Aérea Portuguesa. La prochaine doit couvrir la période 2027-2032. Et c’est elle qui intéresse aujourd’hui les aviateurs portugais, au point qu’ils commencent un travail de lobbying auprès de leurs décideurs institutionnels et de leurs élus. Au Portugal comme dans toutes les grandes démocraties européennes c’est toujours le peuple qui décide souverainement, via ses représentants légaux : les parlementaires.
Pas de compétition dans l’esprit des aviateurs portugais, ils ont fait leur choix : pour eux ce sera le Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Ils veulent le chasseur américain de 5e génération et comptent bien tout faire pour l’obtenir. Mais comme les autorités militaires l’ont bien expliqué c’est aux parlementaires portugais que reviendra le choix final. Cependant on sait que le gouvernement du premier ministre socialiste António Costa, au pouvoir depuis huit ans, fera tout pour obtenir un contrat européen bien plus qu’américain. Tout n’est donc pas perdu pour l’Airbus DS Typhoon Tranche 4 ou pour le Dassault Aviation Rafale F4. Tout non, mais très honnêtement il y a peu de chances que le gouvernement et les parlementaires fassent un choix très différent des militaires. La démocratie portugaise est avant tout pragmatique.
En outre historiquement ce sont les avions de combat à réaction de facture américaine qui ont eu les faveurs portugaises : North American F-86 Sabre, Vought A-7 Corsair II, ou encore General Dynamics F-16 Fighting Falcon. Si on excepte le De Havilland D.H.100 Vampire britannique qui fut leur premier jet c’est le Fiat G.91 italien qui fait figure d’accident de parcours. En fait cet avion était subventionné par l’OTAN. Le constructeur français Dassault ne réussit jamais à s’y imposer, même si la Força Aérea Portuguesa s’intéressa un temps au Mirage 5. Mais sans donner de suite à cet intérêt. Les chances du Rafale F4 de l’emporter sur son seul véritable concurrent actuel sont donc très minces.
En fait plus on retourne la question dans tous les sens et plus la Força Aérea Portuguesa est une cliente évidente pour le chasseur furtif de Lockheed-Martin. C’est pourquoi la volonté des militaires d’acheter d’ici la fin de la décennie un lot de vingt-quatre exemplaires n’est pas vraiment une surprise. Reste à savoir à quel prix l’administration américaine alors au pouvoir à la Maison Blanche daignera les lui vendre. Rappelons que le Portugal est un élément clef de la politique de défense de l’alliance Atlantique. Ça, ça pèsera forcément dans la balance quand Lisbonne et Washington DC négocieront.
Affaire donc à suivre.
Photo © Lockheed-Martin
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3 Responses
Avec quel budget et pourquoi faire ? Aidez l’OTAN pour la nouvelle opération Barbarossa 2024 / 2035 ?
Opération Barbarossa? Donc vous comparez l’alliance Atlantique à l’Allemagne nazie? Rien que ça. Et sinon dans votre tête ça va comment?
Ben alors Euclide ? Ici on ne parle pas de l’invasion militaire spéciale de Poutler en Ukraine, on parle de l’équipement des différentes flottes militaires de l’organisation défensive qu’est l’OTAN.