« Prosperity Guardian » : les Alliés s’engagent face aux milices Houthis.

S’ils croyaient pouvoir s’en prendre impunément à des navires de guerre américains et français sans qu’il y ait de réponse forte ils se sont lourdement trompés. Face à la montée de l’insécurité en Mer Rouge, du fait des milices islamistes Houthis, une coalition internationale s’est montée sous le nom d’opération «Prosperity Guardian». Aéronefs et navires de guerre alliés vont tout faire pour en finir avec cette faction terroriste qui menace l’un des piliers de la mondialisation : le commerce maritime des hydrocarbures. Américains, Britanniques, et Français dirigent cette alliance de dix pays.

La montée en puissance de cette force aéronavale doit être très rapide si on en croit l’US Department of Defense. D’ores et déjà côté américain le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower, le porte-aéronefs USS Bataan, les bâtiments de guerre amphibie USS Carter Hall et USS Mesa Verde, le croiseur lance-missiles USS Philippine Sea, les destroyers lance-missiles USS Carney, USS Gravely, USS Mason, et USS Thomas Hudner, ainsi que deux submersibles d’attaque sont sur zone. Le porte-avions USS Gerald R. Ford est attendu sur place d’ici ce weekend, avec ses bâtiments d’accompagnement. Côté européens c’est forcément moins impressionnant. Mais cela ne veut pas dire que ce soit moins efficace. Aux côtés de la frégate française Languedoc on retrouve le destroyer britannique HMS Diamond. L’Espagne a annoncé déployer sur place une frégate de classe Santa Maria, l’Italie un destroyer de classe Orizzonte, et les Pays-Bas une frégate de classe De Zeven Provinciën. Bahreïn, le Canada, la Norvège, et les Seychelles également membre de la coalition devraient eux aussi envoyer sur zone des moyens coercitifs, non dévoilés actuellement.

Des avions de patrouille maritime américains, britanniques, canadiens, français, et norvégiens sont également annoncés participant à «Prosperity Guardian». Aux vues de l’ampleur de l’engagement international on comprend mieux l’exemption d’interdiction de vol des MV-22B Osprey opérant dans la zone. Le Navy Yard préparait déjà cette opération internationale. En ce qui concerne les moyens lourds de frappes contre les positions houthis, et notamment leurs sites de lancement de munitions rodeuses et de drones d’attaque, les Alliés peuvent s’appuyer sur les avions de combat des USS Bataan et USS Dwight D. Eisenhower. Il s’agit respectivement de McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II d’un côté et de Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler de l’autre.

Rappelons que depuis quelques semaines maintenant les milices islamistes des Houthis ont décidé de prêter main forte au Hamas dans sa guerre contre Israël. Ils s’en prennent physiquement, avec violence et même barbarie, aux navires qu’ils estiment liés à l’état hébreu. Souvent à tort. Des membres d’équipage ont été assassiné et depuis quelques temps des attaques lancées à l’aide de rudimentaires drones de combat ou de munition rodeuses. Ces dernières sont notamment des HESA Shahed 136 iraniennes, un modèle tristement connu aujourd’hui puisque la fédération de Russie les emploie contre les populations civiles en Ukraine. Avec elles il visent aussi bien des navires de commerce, et notamment de transport de gaz et d’hydrocarbures, que des navires de guerre. L’USS Carney et le Languedoc en ont d’ailleurs déjà descendu en vol qui s’approchaient trop d’eux.

En Mer Rouge et dans la partie occidentale du golfe d’Aden les actions des miliciens islamistes Houthis s’apparentaient jusque là à de la piraterie maritime. Désormais c’est clairement du terrorisme, notamment du terrorisme économique et environnemental. Un pétrolier qui serait frappé par un de leurs drones ou une de leurs munitions rodeuses provoquerait à coup sûr un désastre écologique et une perte financière colossale.

Affaire à suivre.

Photos © Koninklijke Marine, Marine Nationale, US Marines Corps.