Nous sommes samedi et le samedi sur notre site c’est le jour de la photo du weekend ; nous sommes aussi le 11 novembre et c’est donc la commémoration de l’Armistice de 1918 mettant fin à la Première Guerre mondiale. Du coup j’ai choisi de mélanger les deux aux travers de ce cliché montrant un hydravion de patrouille Curtiss HS-2 appartenant à l’US Navy. De mai à novembre 1918 inclus il fut stationné à Pauillac en Gironde.
Actrice mineure de la partie aérienne du conflit l’aéronavale américaine naquit en fait réellement avec l’entrée en guerre en 1917 des États-Unis. Elle n’était évidemment pas ce qu’elle est aujourd’hui, même pas son ombre. Les hydravions patrouilleurs comme le HS-2 faisaient la chasse aux navires de la marine impériale allemande en Atlantique nord et en Mer d’Iroise.
Photo © US Naval Air Museum
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3 Responses
Pour rester sur le même thême, bien peu de gens savent que ce qui fût très probablement la toute première attaque aéronavale d’un navire ennemi à l’ancre , donc un pearl harbor avec 25 ans d’avance, fut le fait d’une formation de 2 hydravions belges bombardant et immobilisant jusqu’à la fin du conflit un assez grand navire armé allemand ! Ce grand bâteau amené d’Allemagne en pièces détachées juste avant la guerre, avait une artillerie principale de 105 et de 88mm récupérée sur un croiseur maritime, le Koenigsberg . Ainsi doté, il règnaît en maître sur la mer intérieure lac. Pour défendre leurs côtes, les belges avaient aussi amené sur place une puissante batterie d’artillerie côtière .Surprenant n’est il pas. Cette incryable attaque aéronavale Celà s’est passé en 1916, sur le lac/mer intérieure Tanganika. Au coeur de l’Afrique. Les hydravions, dont l’unité comportait 4 exemplaires, étaient de fabrication britannique et disposaient de performances surprenantes pour l’époque. Quant au navire allemand , il dû être sabordé. Renfloué dans les années 20″ par les anglais. Et figurez vous qu’après avoir eût quelques refontes, il navigue encore de nos jours en tant que cargo mixte,, pour la Tanzanie,, toujours sur le Tanganika.
Salut ARNAUD et les passionnés,
En illustration de la photo du samedi et de ce bel hydravion CURTISS HS2, je me permets un historique de la machine….
Caractéristiques de l’Hydravion Curtiss HS-2L (1917-1924) :
Envergure (plan supérieur) 22,60 mètres – Longueur 11,90 m – Hauteur 5,70 mètres – Poids à vide 1.950 kg – Poids en charge 2.918 kg – Essence 475 litres dans 3 réservoirs – Huile 50 litres – Vitesse de croisière 105 km/h – Vitesse maximale 140 km/h – Vitesse ascensionnelle 55 mètres par minute – Plafond pratique 2.800 m – Autonomie 832 km – Moteur Liberty 360 à 400 ch – Armement Une mitrailleuse Lewis, Deux charges de 105 kg.
Le HS-2L est un grand hydravion à coque entièrement en bois, de plus de 22 mètres d’envergure pesant deux tonnes à vide, avec le robuste mais lourd moteur Liberty (490 kg) qualifié par les mécaniciens de « moteur de camion » refroidi par 100 litres d’eau et 50 litres d’huile. Mais si le moteur est lourd, il est « increvable » et la machine emporte une quantité suffisante d’essence pour patrouiller plein gaz près de quatre heures avec deux hommes d’équipage et deux bombes de 105 kg défendus par une mitrailleuse Lewis montée sur tourelle à l’avant.
Le 25 août 1917, le moteur V12 Liberty passe avec succès la qualification avec 50 heures de fonctionnement à pleine puissance, 320 ch. Le premier vol du Curtiss HS-2L avec le moteur V12 Liberty de 320 ch a lieu à Buffalo le 21 octobre
1917. Ensuite, en augmentant le régime, la puissance des moteurs V12 Liberty de série va passer à 360 ch en 1918, puis 400 ch en 1919.
En octobre 1917, les plans de construction pour le Curtiss monoteur et le Curtiss bimoteur sont établis. Le nombre de centres à couvrir étant maintenant connu, vingt-sept, un nombre de 235 hydravions Curtiss bimoteurs du type H-16 est
commandé pour assurer la défense des côtes américaines, construits par la Naval Aircraft Factory à Philadelphie, plus 1.185 hydravions Curtiss du type HS-2L destinés aux opérations en Europe, en particulier aux onze bases aéronavales
américaines en France et aux sept bases aéronavales américaines en Grande-Bretagne, ainsi qu’aux écoles aéronavales américaines et canadiennes. Une telle masse d’appareils pose évidemment des problèmes industriels importants.
Ils seront par conséquent produits par différentes usines américaines , et répartis ainsi :
Boeing Airplane, Seattle ; 25 – Curtiss A&M, Buffalo, N.Y. : 674 – Gallaudet, East Greenwich : 60 – Longhead Co, Los Angeles : 2 – L.W.F. Eng., College Point : 250 – Standard Aircraft, Elizabeth : 80 – TOTAL : 1091
Finalement, un total de 1.091 hydravions Curtiss HS-2L est produit aux Etats-Unis entre octobre 1917 et novembre 1918, auxquels s’ajoutent 181 Curtiss HS-1L produits en 1917 et transformés sur base en type HS-2L. La série de ces hydravions est donc la plus importante de la première guerre mondiale pour les Etats-Unis et le seconde dans le monde derrière celle du FBA type H, produit lui à 1.300 exemplaires, dont 892 exemplaires par la seule industrie aéronautique italienne. 385 hydravions Curtiss HS-2L sont utilisés en France sur les bases navales américaines suivantes : Tréguier et Aber-Wrac’h qui commandent l’entrée de la Manche, des bases ouvertes en avril 1918, Brest-Camaret, qui commande la voie maritime vers les Etats-Unis, base ouverte en février 1918, Le Moutchic, Le Croisic, qui commande l’embouchure de la Loire, ouvert le 26 juillet 1917, Pauillac (c’est le premier centre américain ouvert en France ), l’île Trudy commandant l’anse de Quiberon et Saint-Trojan, près de l’île d’Oléron, ouverts en juin 1918, contrôlant la Vendée et le nord de la Gironde.
Centre de l’US Navy en France
Officiers Marins
Tréguier 25 202
Aber Wrac’h 53 455
Brest-Camaret 188 771
Ile Tudy 32 357
La Trinité 10 148
Le Croisic 42 337
Paimboeuf 43 478
Fromentine 38 356
Saint-Trojan 40 345
Pauillac 220 1305
Le Moutchic 93 485
Arcachon 19 318
Guivapas 25 196
Gujan-Mestras 15 252
La Pallice 7 169
TOTAL 850 6.174
Effectifs américains en France au moment de l’Armistice du 11
novembre 1918. (History of U.S. Naval Aviation, 1930).
Fin de l’historique….
Commentaire impressionnant de précision et de connaissance.