Centenaire de l’ARC: avions de patrouille maritime

En guise de compte à rebours vers la célébration du centenaire de l’Aviation royale canadienne (ARC) en avril prochain, je vous propose à chaque mois un album photo des aéronefs utilisés par cette force aérienne au fil des ans. Après ceux illustrant les avions de brousse et les aéronefs de formation, l’album de novembre porte sur les avions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine.

S’étirant sur plus de 243 000 km, le littoral canadien est le plus long au monde. La devise du Canada « A Mari Usque Ad Mare » rappelle que le pays est entouré de trois océans: Atlantique, Pacifique et Arctique. Patrouiller une zone maritime aussi vaste présente tout un défi, sans compter les conditions météorologiques souvent exécrables sous les latitudes nordiques. L’éloignement de la turbulente Europe et la présence d’un pays ami bordant sa frontière continentale ont fait en sorte que, lors de ses premières décennies d’existence, le Canada n’a pas cru bon de se doter de Forces armées dignes de ce nom.

La Première Guerre mondiale va toutefois briser cette belle illusion de sécurité. Les sous-marins allemands constituent alors une menace constante pour les navires marchands canadiens transportant troupes et approvisionnement vers les pays alliés d’Europe. Face à ce péril, les premières bases aéronavales furent implantées sur la côte atlantique canadienne par les Britanniques, puis par les Américains. À la fin de la guerre, les Américains retournent chez-eux tout en faisant don au Canada de ce qui deviendront ses premiers avions de patrouille maritime, soit des appareils Curtiss HS-2L. S’ajouteront, à compter de 1923, des hydravions Canadian Vickers Viking Mk.4 qui furent les premiers aéronefs produits par cette entreprise établie à Montréal.

ARC / Curtiss HS2L (1919-28)
ARC / Canadian Vickers Viking Mk.IV (1923-31)

Tout comme pour les albums précédents, il convient de regrouper l’évolution de la flotte des avions de l’ARC par époques. Le but n’est pas de vous présenter une liste exhaustive de tous les aéronefs ayant arboré les cocardes canadiennes, mais uniquement ceux les plus significatifs selon l’ordre chronologique de leur entrée en service.

Durant la période d’Avant-guerre (1924-38), les avions de patrouille maritime de l’ARC assument surtout des fonctions civiles, soit la photographie aérienne à des fins cartographiques, le contrôle des zones de pêche, le sauvetage et même la lutte à la contrebande d’alcool en provenance des îles françaises de Saint-Pierre et Miquelon.  Pour le compte de l’ARC, Canadian Vickers conçoit et fabrique les hydravions Varuna et Vancouver. Avec la guerre qui s’annonce imminente, Canadian Vickers va également fabriquer sous licence une quarantaine d’hydravions Supermarine Stranraer.

ARC / Canadian Vickers Varuna (1926-30)
ARC / Canadian Vickers Vancouver (1929-40)
ARC / Supermarine / Canadian Vickers Stranraer (1938-46)

Durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-45), le nombre d’avions de patrouille maritime va exploser. Conscient de la désuétude de ses moyens, l’ARC commande des appareils Bristol Bolingbroke qui seront assemblés par Fairchild Canada. Se tournant aussi vers les États-Unis qui affichent une neutralité factice jusqu’en décembre 1941, l’ARC va recevoir des Douglas Digby ainsi que des Lockheed Hudson et Ventura pour protéger ses eaux côtières des incursions de U-Boots qui poussent l’audace jusqu’à s’aventurer dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. Afin de protéger les convois traversant l’Atlantique, l’ARC acquiert également des avions à plus long rayon d’action tel que le Consolidated Liberator GR qui seront notamment basés à Terre-Neuve. Aussi, la version canadienne du célèbre hydravion Consolidated Catalina, nommé Canso, sera fabriqué aux usines de Boeing en Colombie-Britannique et de Canadian Vickers au Québec. Nationalisé en 1944 sous le nom Canadair, la production d’appareils Canso se poursuit jusque’à la fin du conflit. Fort de cette expérience, Canadair donnera naissance après-guerre au célèbre bombardier d’eau CL-215. En plus de déployer des escadrons d’appareils Liberator et de Canso à l’étranger, l’ARC va également y opérer deux escadrons dotés d’imposants hydravions Short  S.26 Sunderland  ainsi que deux autres autres munis de la version navale du bombardier Vickers Wellington. Aussi, un des quatre escadrons canadiens munis des redoutables Bristol Beaufighter de lutte maritime va jouer un rôle crucial lors du débarquement de Normandie.

ARC / Douglas Digby (1940-43)
ARC / Lockheed Hudson (1939-48)
ARC / Lockheed Ventura (1942-47)
ARC / Consolidated Liberator GR (1943-48)
ARC / Canadian Vickers / Canadair Canso (1941-52)
ARC / Short S.26 Sunderland (1942-45)
ARC / Vickers Wellington GR Mk XIV (1943-45)
ARC / Bristol Beaufighter TF Mk.X (1943-45)

La paix retrouvée suite à la victoire des Alliés sera de courte durée. La Guerre froide (1946-91) va entraîner le Canada dans une seconde course aux armements afin de faire face à une nouvelle menace, soit les sous-marins soviétiques. Disposant d’un inventaire important de bombardiers Lancaster Mk.10 fabriqués au Canada par Victory Aircraft, l’ARC en fit modifier 70 exemplaires en version de patrouille maritime. Les Lockheed CP-122 Neptune prendront graduellement la relève des Lancaster Mk.10 MR/MP à compter de 1955. Considéré comme le meilleur chasseur de sous-marins au monde en son temps, le Canadair CP-107 Argus entre en service à compter de 1957. Volant initialement sous les couleurs de l’aéronavale canadienne, les CP-121 Tracker fabriqués par De Havilland Canada seront par la suite versés à l’ARC. À compter des années 1980, le Lockheed CP-140 Aurora deviendra le principal avion de patrouille maritime de l’ARC.

ARC / Victory Aircraft Lancaster Mk.10 MR/MP (1952-64)
ARC / Lockheed CP-122 Neptune (1955-70)
ARC / Canadair CP-107 Argus (1957-88)
ARC / De Havilland Canada CP-121 Tracker (1968-94)
ARC / Lockheed CP-140 Aurora (1980- )

Avec la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, la Période moderne (1992 à aujourd’hui) va provoquer une décroissance de la flotte d’aéronefs de l’ARC. Les CP-140 Aurora connaîtront au fil des ans divers chantiers de modernisation qui auront pour effet d’élargir leur potentiel. De simples aéronefs de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine, les CP-140M sont maintenant de avions multi-missions parmi les plus performants, dont la dernière modernisation (Block IV) est toute récente. Le processus de remplacement des vénérables Aurora est néanmoins enclenché et son successeur désigné est le Boeing P8-A Poseidon. Aussi, l’avenir de la patrouille maritime canadienne se dessine autour d’un drone complémentaire, soit le MQ-9B SkyGuardian. 

ARC / Lockheed CP-140M Block IV Aurora (2020- )
Boeing P8-A Poseidon / Le futur
General Atomics MQ-9B SkyGuardian / le futur ?

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Marcel
Fils d’un aviateur militaire (il est tombé dedans quand il était petit…) et biologiste qui adore voler en avion de brousse, ce rédacteur du Québec apprécie partager sa passion de l'aéronautique avec la fraternité francophone d’Avions Légendaires.
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Commentaires

10 Responses

  1. Wahou Marcel, j’adore ce 3e volet !!! Les avions de patmar canadiens sont magnifiques et l’histoire vraiment intéressante. Vivement le chapitre sur les avions de chasse et celui sur les hélicos.

  2. C’est mignon comme article sa mais sa n’intéresse personne votre ARC. D’ailleurs on dit RCAF monsieur Marcel et non ARC. Vous êtes tous nul sur ce blog.

    1. ARC = Aviation Royale Canadienne.
      RCAF = Royal Canadian Air Force.
      L’emploi par Marcel du terme ARC est donc justifié puisque le Canada lui même reconnaît les deux acceptations. Autre chose ?

    2. Encore un Ignorant qui étale ça bêtise avec suffisance …..
      Monsieur Levourch ce genre de commentaire nullissime n’intéresse personne, mais alors vraiment personne….

    3. Comme pour toute publication, rien ne vous oblige à lire un article qui ne vous intéresse pas. Il faut toutefois savoir élargir ses horizons pour être moins ignorant. Pour votre information, le Gouvernement fédéral canadien duquel relève la Défense nationale, est officiellement bilingue depuis les années 1960. C’est pourquoi l’acronyme ARC apparaît aux côtés de RCAF sur les aéronefs militaires canadiens. Dans une publication francophone, il est donc de bon aloi d’utiliser la dénomination française officielle. C’est plutôt vous qui êtes nul et insignifiant. Nous sommes ouverts aux commentaires constructifs et même aux opinions divergentes, quand cela se fait avec respect.

    4. Deux fautes d’orthographe et une de grammaire dans une même phrase (+ 1 heure pour rectifier si besoin donc pas de faute de frappe), bravo!

  3. Bravo Marcel pour cet excellent article sur l’histoire des avions de patrouille maritime de l’ARC. Je me souviens lors d’un voyage en famille à la fin des année 60, du magnifique passage à faible altitude d’un CP-121 Tracker survolant L’île Bonaventure et le Rocher Percé.

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