Il y a 115 ans Louis Blériot révolutionnait (déjà) l’aviation.

Tout ou presque a été écrit sur l’homme derrière l’aviateur, sur sa bonne humeur au quotidien et sa rudesse dès lors qu’il travaillait. Or ce samedi 31 août 1908 Louis Blériot se prépare à marquer de son empreinte la jeune aventure aéronautique. Un vol aller-retour entre deux villes de l’actuelle région Centre-Val de Loire qui ne se fera pas sans heurt mais posera les premières pierres de la future aviation civile commerciale. Son avion était alors un monoplan Blériot VIII à moteur Antoinette de 50 chevaux.

C’est depuis son village de Toury en Eure-et-Loir que l’aviateur a prévu de s’élancer. Sa destination est la petite commune d’Artenay dans le Loiret, à 13 kilomètres à vol d’oiseau. Pour l’époque c’est déjà une très belle distance. La veille son concurrent et ami Henri Farman a réalisé un vol similaire entre le hameau de Bouy dans la Marne et Reims. Les 27 kilomètres ont été couverts en trois quart d’heures sur un biplan Farman.

Ce nouveau vol ne semble donc à priori pas avoir d’intérêt face à celui de la veille. Sauf que là où Farman s’est contenté de relier deux localités entre elles Blériot de son côté compte bien faire un atterrissage et redécoller afin de retourner à son point de départ. Il invente donc le vol aller-retour. La chance semble de son côté puisqu’en ce milieu d’après-midi la brume matinale s’est levée et la grisaille a disparu.

Dans les faits elle va lui manquer à quelques reprises puisque peu avant son atterrissage prévu à Artenay l’aviateur est obligé à une escale technique impromptue. Il se pose dans une prairie de la commune de Dambron en Eure-et-Loir et doit rafraîchir son moteur Antoinette qui a une fâcheuse tendance à surchauffer. Blériot redécolle et atteint enfin sa première étape. Là il refait le plein et en profite pour refroidir de nouveau l’Antoinette. Son Blériot VIII peut reprendre les airs en direction de Toury. Malheureusement pour lui le moteur refait des siennes l’obligeant à retourner sur le plancher des vaches près de Santilly, là encore en Eure-et-Loir. Il parvient cependant à relancer les 50 chevaux de son Antoinette et arracher du sol son monoplan. Environ deux heures après avoir quitter son village de Toury Louis Blériot est de retour. Son vol aller-retour, le premier de l’Histoire, est validé. L’homme met un premier pied dans le panthéon de l’aéronautique.

Neuf mois plus tard c’est par la grand porte qu’il fera son entrée dans les manuels d’histoire. Le 25 juillet 1909 Louis Blériot devient le premier aviateur à franchir la Manche, entre la France et la Grande Bretagne.

Photo © National Air & Space Museum

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 Responses

  1. Encore des mensongeries occidentales.
    Ha zut non.

    Il faut quand même relever leur courage et system d.
    Et que même sans la moindre calculette, ils savaient faire quelque chose d’extraordinaire.

  2. Je vois Louis Blériot revenir nous rendre visite au Bourget, assis dans un Rafale se demandant comment cela démarre et si cela vole bien avant de fuir devant tant de bruit…!!

  3. Je sais que mon message ne va pas plaire mais comment as pu t on passer en l espace d environ 25 ans à une aviation française largement au dessus du lot a une aviation complètement dépassée en 1940 ? …..

    1. En 1940 l’aviation française n’était pas si dépassée que ça. Le SNCASE SE.100 par exemple était supérieur à tous ses concurrents allemands ou britanniques. C’est l’industrie qui était défaillante, pas l’ingénierie.

      1. + le fait que l’Armée Française croyait plus aux forces terrestres d’où la ligne Maginot que l’emploi intensif d’avions, comme l’avaient montré plus tard les allemands avec les Stuka

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