Des Let L-410UVP de moins en moins opérationnels en Russie.

Le gros des capacités russes de transport aérien militaire tourne encore autour d’avions d’origine soviétique. Cependant dans son arsenal on retrouve, sur le papier, une cinquantaine de Let L-410UVP hérités de l’ère soviétique. Des bimoteurs de transport léger qui dorénavant souffrent de l’isolement de la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine. C’est aussi ça le prix à payer pour Moscou de l’entêtement de son dictateur à vouloir retrouver une grandeur plus fantasmée que bien réelle.

Souvent considéré comme une sorte d’hybride tchécoslovaque entre le Casa C-212 Aviocar espagnol et le De Havilland Canada DHC- Twin Otter canadien le Let L-410UVP est un des avions de transport léger les plus réussis de son époque. Ce n’est donc pas surprenant que l’URSS l’ait acquis en nombre, un peu plus de deux cents à l’époque, et que la Russie ait tout fait pour les conserver en état de vol et surtout en service. Au début des années 2000 cent sept d’entre eux volaient encore pour le compte des forces aériennes russes et ils étaient cinquante-deux en février 2022 lors de l’invasion russe de l’Ukraine. Et déjà à l’époque les mécanos locaux faisaient tout pour maintenir ces machines en vol, au moyen souvent de beaucoup de système D. En effet la République Tchèque avait choisi de ne plus fournir de moyens d’entretien et de soutien logistique aux L-410UVP russes après l’invasion et l’annexion de la presqu’île ukrainienne de Crimée par la même Russie au printemps 2014.

Principalement affectés aujourd’hui à des missions de transport léger loin du front ukrainien, où ils feraient des cibles de choix pour les batteries de défense anti-aérienne, les Let L-410UVP sont de plus en plus en piteux état. En fait en un an et demi de guerre l’entretien de ces avions est devenu un cauchemar pour Moscou. D’autant que leur remplacement est rendu impossible par l’incapacité de la Russie à annexer l’Ukraine et donc à récupérer l’outil industriel d’Antonov. Ironie de l’Histoire c’est l’An-140 ukrainien qui était envisagé comme successeur des avions tchécoslovaques au sein des forces russes. C’est un peu raté désormais. D’autant que sur les cinq exemplaires déjà en service seuls trois ou quatre semblent encore en état de vol.

Comme souvent avec la Russie la transparence n’est pas de mise. Il nous a fallu plusieurs semaines de recoupements d’informations avant d’être sûrs que désormais seuls douze à seize L-410UVP sont encore en état de vol dans les forces aériennes russes. Ils volent principalement en Sibérie et en Carélie russe, loin de toute menace. L’administration fédérale russe paramilitaire DOSAAF de son côté entretient quelques exemplaires employés pour la formation au parachutisme, l’un d’eux étant stationné sur l’aéroport international de Moscou.

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