Les attaques terroristes du Hamas samedi dernier et la riposte israélienne qui s’en est suivie n’ont pas fini de rebattre les cartes de la stratégie au Proche Orient. La preuve en est avec la décision prise ce dimanche 8 octobre 2023 au soir d’envoyer l’USS Gerald R. Ford en Méditerranée Orientale. Fort de ses Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler il représente un argument de poids dans la diplomatie de l’administration Biden autant qu’un allié de premier plan pour le gouvernement Netanyahou. En outre ce porte-avions bardé d’électronique est un formidable outil de renseignement et d’écoutes.
Pour l’US Navy et plus largement pour le Pentagone autour de l’USS Gerald R. Ford c’est le Carrier Strike Group 12 qui s’articule, fort de près de 100 avions et hélicoptères embarqués et de cinq bâtiments de surface et un sous-marin en plus du porte-avions. Si le submersible n’est pas connu, pour d’évidentes raisons de sécurité, on sait que le croiseur lance-missiles USS Normandy appuie et protège le géant des mers. Les destroyers (également lance-missiles) USS Carney, USS Ramage, USS Roosevelt, et USS Thomas Hudnet ferment la marche. C’est donc une puissance de feu colossale que Washington DC a envoyé en MédOr.
À bord de l’USS Gerald R. Ford ce sont donc les Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler qui assurent le gros des missions. Ils appartiennent aux « Ragin’ Bulls » de la VFA-37 , aux « Black Lions » de la VFA-213 , aux « Golden Warriors » de la VFA-87 et aux « Tomcatters » de la VFA-31 pour les premiers ainsi qu’aux « Gray Wolves » de la VAQ-142 pour les seconds. Les « Bear Aces » de la VAW-124 sur Northrop-Grumman E-2D Advanced Hawkeye et les « Rawhides » de la VRC-40 aux commandes de leurs Grumman C-2A (R) Greyhound complètent la flotte avions. Les « Spartans » de la HSM-70 et les « Tridents » de la HSC-9, respectivement sur Sikorsky MH-60R Seahawk et MH-60S Knighthawk assurent les missions héliportées. Chaque navire de surface qui accompagne le porte-avions accueille entre un et deux de ces hélicos.
En mouillant ou en réalisant des ronds sur les eaux de la Méditerranée Orientale le porte-avions américain va envoyer un signal fort aux états de la région qui pourraient vouloir appuyer le Hamas et/ou le Hezbollah dans leur entreprise de déstabilisation de l’état hébreu. Iraniens, Libanais, et Syriens sont désormais prévenus. Pour la petite histoire l’USS Gerald R. Ford aurait dû rejoindre ce lundi 9 octobre 2023 le port français de Marseille après sa patrouille en Adriatique et en Méditerranée Centrale. Il a finalement fait demi-tour. Il est attendu à bonne distance des côtes israéliennes ce mardi 10 octobre en seconde partie de journée. Ses aéronefs embarqués seront immédiatement opérationnels.
Outre l’aspect coup de poing d’une telle mobilisation de moyens il est bon de rappeler que plusieurs otages, on parle de dix à quinze, du Hamas sont des citoyens américains. Le porte-avions pourrait être une parfaite base arrière pour une opération visant à les libérer de leurs geôliers.
Affaire donc à suivre.
Photos © US Navy
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