Le scénario d’une prochaine adaptation cinéma des aventures de James Bond ou de Jack Ryan ? Rien de tout ça mais plutôt une question soulevée à l’occasion des très sérieuses élections primaires du parti républicain américain. Plusieurs candidats envisagent désormais très sérieusement d’engager l’US Air Force et l’US Special Operations Command dans des actions offensives contre le territoire souverain du Mexique. Une menace que le camp démocrate et la diplomatie mexicaine prennent très au sérieux.
Ce qui est assez rigolo dans l’Amérique contemporaine c’est que les démocrates n’ont jamais été aussi peu à gauche que depuis que les républicains flirtent désormais clairement avec l’extrême droite. Et le scrutin visant à proposer à l’électeur républicain moyen autre chose que Donald Trump donne lieu à des déclarations assez fracassantes de la part d’une des démocraties les plus fortes de la planète.
Ron DeSantis, Nikki Haley, Tim Scott, ou encore Vivek Ramaswamy ne sont pourtant pas réputés être de très grands stratèges. Le premier est bien un temps passé par l’US Navy mais pas suffisamment pour faire de lui un spécialiste des questions militaires et des relations internationales. Tous les quatre pourtant proposent, à divers degrés, que s’ils sont élus Président(e)s des États-Unis ils envisagent très sérieusement des opérations militaires contre le territoire mexicain. Il s’agit dans leur logique de mener une guerre totale contre les trafiquants de drogue, et notamment le tristement célèbre fentanyl qui tue chaque jour aux États-Unis.
Divers degrés car si tous s’accordent sur le fait qu’il faudra dépêcher de l’autre côté de la frontière mexicaine des troupes d’élites ils parlent moins à l’unisson concernant l’emploi de l’arme aérienne. Quand certains veulent «se contenter» d’envoyer des drones d’appui type MQ-1C Gray Eagle et/ou MQ-9A Reaper d’autres n’hésitent pas à dire qu’il faudra clairement frapper à l’aide d’avions d’attaque comme le Fairchild Republic A-10C Thunderbolt II, le Lockheed-Martin F-35A Lightning II, ou encore le McDonnell-Douglas F-15E Strike Eagle. Excessif trouvez vous ? Et d’une oui et de deux le Mexique a certes des problèmes de sécurité XXL ça n’en demeure pas moins un état de droit. Ce n’est pas l’Afghanistan des talibans.
En fait les menaces d’interventions américaines au Mexique semblent bien plus à destination d’un électorat républicain toujours plus réactionnaire que réellement à celles du gouvernement mexicain ou même des narcotrafiquants. Ensuite un tel interventionnisme serait constitutionnellement difficile à justifier par la Maison-Blanche tandis que cela placerait les États-Unis dans une situation très difficile avec ses alliés et notamment la France et les Pays-Bas qui justement l’assistent activement dans la guerre contre la drogue à l’intérieur de la zone Antilles Caraïbes. Il n’est pas absurde de ne voir dans les déclarations des quatre concurrents de Donald Trump une simple surenchère visant à grappiller quelques voix, suffisamment pour tenter de déstabiliser l’homme d’affaire et ancien président. Reste à savoir ce que les militaires américains eux même en penseront.
Affaire donc à suivre.
Photo © US Air Force
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6 Responses
Bonjour Arnaud.
Je pense que autre le fait de parler d action militaire, il est quand même important de rappeler que pour toute action armée de la part des États Unis Unis, il faut un accord du congrès, sans cet accord, pas de guerre. Également, sans rentrer dans le hors sujet, ça flirte dangereusement avec l opération militaire spéciale ‘sovietique » comme propos. Et désolé encore pour le hors sujet, mais à la lecture de ton article, je m inquiète de voir que la notion de souveraineté n a plus de sens ou que ce soit. Si tel était le cas, comme tu l’as mentionné, notre regretté Tom clancy nous aurait sorti un espèce de Dette d honneur version mexicaine.
L’État mexicain, n’a lui pas les moyens de contrer ces trafiquants de drogue a très grande échelle.
S’il demande l’aide des USA qui les critiquera en dehors de la Russie et des États comme la Corée du Nord ou la Chine…
Ce serait une énorme humiliation et un aveu de faiblesse de demander à une force armée étrangère d’intervenir sur son sol pour une mission de type régalienne.
En terme purement aéronautique. Ce n est pas la première fois que les usa mènent des opérations de contre guérilla sur sol étranger. Notamment au Laos et Cambodge pendant la guerre du Vietnam avec des f4 et des cesna bird dog si je ne dis pas de bêtises. En Colombie des huey et des Black hawk pour la lutte contre les cartel de Medellín et Cali. Pour les plus cinéphile d entre vous, Sicario est un exemple même si romancé mais pour les plus curieux avec un fond de vérité. Des organes fédéraux comme la Dea ont pu intervenir avec le concours de l air force ou les costies sur des sols étranger dans le cadre de programmes souvent opaques voir secret avec l assentiment des autorites locales.(voir Noriega). Ce n est pas la première fois que les usa en font étalage même si d habitude c est en catimini
Le problème de ce genre de discours, même si il est purement électoral à la base, c’est qu’il peut déplacer la fenêtre d’Overton.
Les usa ont un énorme problème avec le fentanyl produit par les cartels mexicain cette drogue est en train de ravager les usa causant des milliers de morts je dis ça pour expliquer certaines choses