Plus de peurs que de mal pour les 184 passagers et membres d’équipages du vol UA2376 qui reliait ce mercredi 28 juin 2023 l’aéroport de Fort Lauderdale en Floride à celui de Newark dans le New Jersey. Ce dimanche 9 juillet les agents fédéraux du NTSB ont révélé avoir ouvert une enquête suite à l’explosion d’un réacteur franco-américain CFM Leap-1B à l’atterrissage. L’avion en question était un monocouloir Boeing 737 Max 9 appartenant à la compagnie aérienne United Airlines. Il évolue sous l’immatriculation américaine N37516.
Jusque là l’incident était un peu passé sous les radars. En fait sans la communication officielle du National Transport Safety Board en charge des investigations sans doute n’en aurions nous jamais entendu parler. Pourtant des questions se posent, et pas uniquement parce que l’avion de ligne en question s’appelle Boeing 737 Max. Non l’une des raisons pour lesquelles nous avons de l’intérêt pour l’incident c’est qu’il concerne de la technologie en partie française : le turboréacteur à double flux et double corps, aussi appelé turbofan, Leap-1B.
Conçu par le consortium CFM détenu à 50% par General Electric aux États-Unis et à 50% par Safran en France celui-ci est leader dans le développement et la construction de moteurs d’avions de lignes. Le Leap-1B équipe non seulement les Boeing 737 Max mais également une partie des Airbus A319Neo et A320Neo. Il fait également partie des turbofans pouvant équiper les avions de ligne chinois Comac C919. C’est dire donc si l’incendie d’un tel turboréacteur sur un avion aussi sensible que le 737 Max 9 a de quoi intriguer.
Sur l’incident lui-même les agents du NTSB ont révélé que le feu avait démarré sur le réacteur N°1 (sous l’aile gauche) lors de la phase de roulage à Newark, c’est à dire juste après l’atterrissage. Le système d’extinction du moteur a été actionné par le pilote et son copilote. L’alarme incendie a ensuite cessé de retentir. Les premiers éléments de l’investigation ont mis en lumière une fuite de carburant au niveau du dit réacteur sans pour autant la moindre émission visible de flammes et/ou de fumées.
Construit début 2019 sous le numéro de série 43454 ce Boeing 737 Max 9 a réalisé son premier vol en avril de la même année. En raison de la crise sanitaire du Covid-19 autant que des déboires de Boeing suite au scandale 737 Max il n’a été pris en compte par United Airlines qu’en décembre 2020. Il est configuré pour accueillir 179 passagers : vingt en classe affaire et les 159 autres en classé éco. Il était totalement plein lors de l’incident, et disposait en outre de cinq membres d’équipages dont trois personnels navigants commerciaux. Selon les enquêteurs du NTSB les passagers ne se sont rendus compte de rien.
Actuellement l’administration en charge de la sécurité des transports n’a pas demandé d’immobilisation de flotte à la compagnie aérienne ni d’inspection particulière des moteurs en question. Ses investigations ne font cependant que débuter.
Affaire donc à suivre.
Photo © Keypublishing.
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5 Responses
Bonjour Arnaud,
une petite coquille qui ne change rien sur le fond : « Le Leap-1B équipe non seulement … » ==> « Le Leap équipe non seulement … »
Le Leap-1B est spécifique au 737-max
Pour les airbus on est sur du Leap-1A et 1C pour le comac.
Cordialement,
« Le Leap-1B équipe non seulement les Boeing 737 Max mais également une partie des Airbus A319Neo et A320Neo » pour être exact, le Leap-1B équipe seulement les Boeing 737 Max, le Leap-1A les A319Neo et A320Neo car il est plus grand (198cm de diamètre contre 176cm pour le Leap-1B) et ne passait pas sous les ailes du 737 Max. Le Comac C919 est lui équipé du Leap-1C qui est un Leap-1A avec des sous-versions différentes, mais la même taille globalement
Sans les pinailleurs comme vous qu’est ce qu’on s’ennuyerait !
Bonjour. Il me semble aussi que les Airbus A320 NEO sont équipés du Leap-1A et que le Leap-1B est destiné pour le Boeing 737 Max. En effet le diamètre de la soufflante du CFM Leap-1A est trop grande pour être installé sous les ailes du Boeing 737 MAX. Heureusement que les passagers et membres d’équipages sont indemnes.
C’est pour ça que le A320 neo consomme moins de carburant que le 737 max. Sa soufflante est plus grande, son taux de dilution est meilleur. Boeing est bloqué a moins de concevoir un nouvel avion d’une feuille blanche car les ailes du 737 sont trop basses pour installer un autre moteur. Les Leap 1B sont déjà avancés au max pour gagner quelques centimètres. Airbus a donc un grand avantage pour encore de nombreuses années sur le marché des moyens porteurs.