La mésaventure de cette jeune mère de famille aurait pu s’arrêter là, si l’affaire n’avait pas été relayée dans le monde entier. Et force est de constater que cette règlementation canadienne fait couler pas mal d’encre, autant en Amérique du nord qu’en Europe. En effet dans les textes une personne majeure ne peut pas être responsable de plus d’un enfant en bas âge sur un vol commercial. Problème pour cette maman célibataire : elle a des jumeaux.
L’affaire remonte en fait au mardi 20 juin 2023. Amanda Bailey a 26 ans et est à la tête d’une famille monoparentale comme on en trouve des millions tout autour du globe. Ses deux bébés ont quatre mois et elle comptait les faire voyager entre Toronto et Saint John sur la côte est du Canada. Aucune contre indication médicale ne pouvait l’interdire d’ainsi aller voir sa mère avec ses jumeaux. Madame Bailey avait pris ses places d’avion à bord d’un Boeing 737 Max de la compagnie à bas coût Flair Airlines.
Elle se croyait dans son bon droit, ayant même informé la compagnie aérienne du jeune âge de ses enfants. De premières difficultés apparurent quand les opérateurs du transporteur à bas coût lui proposèrent que ses enfants voyagent sur ses genoux. Ce qu’elle refusait, préférant leur payer chacun un siège moyennant des frais supplémentaires. Amanda Bailey a expliqué aux médias canadiens qu’elle ne souhaitait pas importuner les autres passagers de l’avion et voyait d’un bon œil que ses deux enfants réalisent leur baptême du ciel dans les meilleures conditions possibles. De toutes manières à 4 mois ils ne s’en seraient jamais souvenus, mais l’idée de la jeune mère était très bonne.
Après bien des atermoiements le voyage était booké, et tout était prévu pour le jeudi 22 juin à 7 heures du matin, date du vol. Un peu moins de 48 heures avant l’embarquement Amanda Bailey a eu la désagréable surprise de découvrir qu’elle ne pourrait pas voler avec ses deux bébés, les règles canadiennes le lui interdisant. En effet il est prévu qu’un adulte accompagne chaque enfant de moins de deux ans dans un avion commercial. L’annonce a du être particulièrement violente pour la jeune mère. S’en est suivi tout un imbroglio de communications entre la mère de famille, la compagnie aérienne, et l’administration canadienne.
Finalement après des négociations réalisées par Flair Airlines la jeune mère de famille va pouvoir emmener ses enfants voir leur grand-mère à Saint John. Mais pas avant mercredi prochain, 12 juillet 2023. Et encore Amanda Bailey et ses jumeaux voyageront à bord d’un vol domestique Air Canada… en compagnie d’un ami de la famille.
Quasi inconnue chez nous autres Européens Flair Airlines est une petite compagnie à bas coûts spécialisée à la fois dans les vols intérieurs et dans ceux à destination des États-Unis. Elle ne possède que douze avions tous monocouloirs : trois 737-800 et neuf 737 Max 8. Hormis cet incident elle a plutôt bonne réputation.
En fait c’est la règlementation canadienne qui surprend ici. En 2023 une mère célibataire ne peut pas voyager avec ses jumeaux de 4 mois sans l’accompagnement d’une tiers-personne. On pourrait attendre cela de pays dans lesquels les droits des femmes ne sont jamais respectés, pas d’une des démocraties les plus stables de la planète. C’est sans doute pour cela que l’affaire d’Amanda Bailey fait désormais le tour du monde.
Photo © Chris Sands
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7 Responses
Bonjour,
EthiopianAirline limite la vente de billets lorsque vous avez plus de 4 enfants….
Chaque compagnie applique un degré de tolérance différent vis à vis des enfants…
Bonjour,
Il semble que cette réglementation soit en place afin de faciliter les évacuations d’urgence. Comment une personne ( femme ou bien homme) peut porter deux enfants en bas âge dans un mono-couloir dans la panique d’une évacuation d’urgence. Les réglementations dans l’aviation sont faites exclusivement pour la sécurité des passagers et rien d’autre.
Il semble que la principale erreur soit le manque de communication au départ.
Bizarrement la sécurité a souvent bon dos. Les compagnies aériennes sont de vieilles entreprises incapables de s’adapter au monde qui change.
Ah oui???… Pour avoir « testé », je n’ai pas l’impression que Swiss, Air France, United, American, etc. appliquent ce genre de pseudo réglementation de sécurité.
Et surtout la réglementation ne s’applique pas qu’aux femmes mais à tous.
Point de misogynie la dedans
Sans doute un vieux règlement à dépoussiérer…
Le meilleur moyen de voir l’imbécilité d’une réglementation, c’est de l’appliquer. Mais si ça permet, par retour d’expérience, de faire avancer les choses dans le bon sens avec des responsables pragmatiques, c’est tant mieux ! “Le bon sens, a écrit Descartes, est la chose du monde la mieux partagée”. Allez ! On y croit pour nos amis canadiens.