C’est aujourd’hui le plus vieil avion d’entraînement dans les rangs de l’Armée de l’Air et de l’Espace et le second plus ancien dans la Marine Nationale après le petit Mudry Cap.10 de sélection en vol. L’Embraer EMB 121 Xingu de conception et de fabrication brésilienne a formé deux générations de pilotes de multimoteurs en quatre décennies d’utilisation. Il est désormais temps d’envisager son remplacement dans le cadre du programme ATEF, pour Avion de Transport Entraînement du Futur, d’ici à la fin de la décennie. Un cahier des charges émis par la Direction Générale de l’Armement existe ; il exclut notamment le recours à des monomoteurs même à turbopropulsions.
Autant dire que d’ores et déjà la grande perdante du programme ATEF est l’industrie aéronautique française, au travers de l’industriel tarbais Daher. Celui-ci ne pourra pas proposer son remarquable TBM940/960. Après très objectivement pour un avion dédié à la formation sur multimoteurs le recours à un avion bimoteur semble assez logique pour une force aérienne comme l’Armée de l’Air et de l’Espace ou encore pour une force navale comme la Marine Nationale. Il pourrait donc rester le biréacteur clodoaldien Dassault Aviation Falcon 2000 qui pourrait représenter une idée intéressante, sauf que celui ci à quelques menus défauts. D’abord il est cher, très cher même, trop sans doute pour une flotte d’avions d’entraînement. Ensuite le recours à un jet d’affaire pour ce genre de rôle demeure très marginal, quasi anecdotique. Ensuite on peut se demander si un tel avion n’est pas finalement totalement inadapté à une telle mission ? Voyons ce qui se fait hors de nos frontières.
Aux États-Unis par exemple l’US Navy emploie depuis des décennies le mythique Beechcraft T-44 Pegasus dont le remplacement par le tout nouveau T-54 est désormais acté. Ce dernier est comme son prédécesseur un bimoteur à turbopropulseurs, la solution à la fois la plus économique mais aussi la plus sécure en matière d’apprentissage du pilotage sur multimoteurs. En fait hormis le Royaume-Uni où la Royal Air Force a recours aux VLJ (par ailleurs également brésiliens) Embraer Phantom T.1 la quasi totalité des grandes forces aériennes et/ou aéronavales de l’OTAN fait appel à des avions turbopropulsés. En Espagne les Beechcraft E.22 King Air de l’Ejercito del Aire y del Espacio sont très proches des T-44 Pegasus américains tandis qu’en Italie l’Aeronautica Militare a recours à une poignée de Piaggio P.180 Avanti. Excusez du peu !
Maintenant que vous avez vu ce qui se fait chez nos voisins et alliés passons en revue les candidats potentiels, si on part donc du principe que le Dassault Aviation Falcon 2000 est totalement hors compétition.
Remplacer les très efficaces et rustiques Embraer EMB 121 Xingu dans l’Armée de l’Air et de l’Espace et dans la Marine Nationale ne sera pas chose aisée. Le programme ATEF sera de ce fait tout sauf une partie de rigolade pour les femmes et les hommes de la DGA. À ce jour je ne vois que deux potentiels candidat au remplacement de l’avion brésiliens en France. Il s’agit du Beechcraft Super King Air 260/350 américain, l’avion vedette de ce genre de mission base de travail du T-54A précité, et du Diamond DA42 Twin Star autrichien, réputé fiable et peu onéreux à l’emploi en raison de ses moteurs à pistons turbocompressés. Bien entendu je ne suis pas expert et mes connaissance ne sont que parcellaires mais je ne vois pas quel autre avion disponible actuellement sur le marché peut l’emporter dans le cadre du programme ATEF. D’autant que dans un souci d’écoresponsabilité la DGA indique que le futur avion devra faire appel à des énergies et ressources renouvelables. En gros les biocarburants et additifs ou encore les structures plus aisément recyclables seront privilégiées. Une manière à mon sens de jouer la carte Diamond.
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.
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9 Responses
Bonjour à tous,
Si une solution européenne était envisageable, on aurait pu penser à l’Evektor EV-55 Outback, bien moins connu, encore en développement. Les King air ont déjà fait leurs preuves.
Bonne soirée et merci pour les articles.
Il y a déjà des Super King Air dans les administrations françaises, une mutualisation de la maintenance serait déjà un point favorable.
La mutualisation interministérielle a toujours posé en France plus de problèmes qu’elle n’en a résolu, c’est en fait une fausse bonne idée. Car les procédures entre civils et militaires sont souvent très différentes.
King Air350
Bonjour Arnaud,
Je crois me souvenir que Diamond etait la propriété d’un groupe chinois.
Est ce bien la cas ? Est ce que cela ne risque pas de le disqualifier ?
Et pourquoi pas un ATR 42-600, qui pourrait servir pour du transport humanitaire/fret en plus de l entraînements pilote
L’expérience du De Havilland Canada CT-142A au sein de l’Aviation Royale Canadienne démontre que les avions commerciaux régionaux ne font pas forcément de bons avions d’entraînement militaire.
pourquoi pas un ATR42? car on aime pas payer des impots. le xingu fait 5t max, l’atr en fait 15t. il serais surdimensionner pour de la formation.
le king air est le choix de la continuité car très proche du xingu. ca cabine de faire des mission de liaison ou de faire tourné les eleves dans le même vol. le DA42 est vraiment minimaliste (4 place, impossible de changé de pilote en vol) mais beaucoup moins cher (surtout avec des moteur a piston).
L’idée d’un biréacteur fait aussi son chemin. Mais il encore trop tôt pour confirmer quoi que ce soit.