Face à la menace russe la RAF décolle deux fois en scramble en moins de 24 heures !

L’activité aérienne reste très élevée en mer Baltique comme peuvent en témoigner les pilotes de la Royal Air Force. Ce jeudi 8 juin 2023 en fin d’après-midi les chasseurs britanniques Eurofighter Typhoon FGR.4 stationnés à Ämari en Estonie sont alertés de la présence d’une double piste radar en Mer Baltique, évoluant transpondeurs éteints. Une quinzaine d’heures après les avoir identifiés ils sont de nouveau déployés pour suivre un «convoi» d’avions militaires reliant la Russie continentale à l’enclave de Kaliningrad. Les avions de Sa Majesté sont présents dans la région au titre de l’opération internationale de sécurisation Baltic Air Policing.

 

C’est un jeu du chat et de la souris permanent entre les chasseurs de l’OTAN chargés de protéger l’intégrité des états baltes et les avions russes qui profitent souvent de rejoindre l’oblast de Kaliningrad pour espionner un peu leurs voisins. Bien entendu Moscou se défend de toute ingérence dans les affaires de l’Estonie, de la Lettonie, et de la Lituanie. Tellement d’ailleurs que Baltic Air Policing est aujourd’hui la principale mission aérienne de l’alliance Atlantique. Ça tombe bien parmi les douze avions engagés par les Européens il y a quatre Typhoon FGR.4 britanniques, parmi les meilleurs avions de combat disponibles sur notre Vieux Continent.

Ce sont eux qui ce jeudi 8 juin ont décollé en toute fin d’après-midi pour aller identifier deux pistes radars repérées à la fois par le contrôle aérien de l’OTAN et par celui de la Suède. Cette dernière a d’ailleurs en même temps déployé deux chasseurs Saab JAS 39C Gripen afin d’aller voir la nature même des avions. Leur nationalité ne faisait aucun doute, un seul pays dans la région fait voler ses aéronefs sans transpondeur ni plan de vol déposé : la fédération de Russie. Moscou se moque littéralement des règles internationales en matière de circulation aérienne et le prouve au quotidien. Quand les deux pilotes britanniques sur leurs Typhoon FGR.4 ont rejoint leurs collègues suédois ils se sont retrouvés nez à nez avec un Ilyushin Il-20M Coot-A de reconnaissance électronique ainsi qu’avec un chasseur de supériorité aérienne Sukhoi Su-27P Flanker-B. Bien que d’ancienne génération ces deux modèles d’avions de facture soviétique peuvent encore représenter un danger. Le premier est à même de collecter des informations visant à déstabiliser la souveraineté des trois états baltes et/ou de la Suède tandis que le second peut parfaitement engager une manœuvre conduisant à mettre en péril les pilotes britanniques et suédois. Chacun connait désormais le côté cowboy des pilotes russes.
Tout en conservant professionnalisme et sang-froid les pilotes de Sa Majesté ont accompagné les deux avions russes jusqu’aux limites de l’espace aérien international et de celui souverain de la fédération de Russie. Ils ont ensuite rejoint leurs pénates en Estonie.

Après une bonne nuit de sommeil bien méritée les mêmes pilotes de la Royal Air Force ont de nouveau été mis en alerte ce vendredi 9 juin à la mi-journée afin d’aller identifier deux nouvelles pistes radar évoluant dans la même zone de la mer Baltique, toujours hors transpondeur. Cette fois point de renfort suédois ou d’avion de chasse adverse il s’agissait de deux avions ayant l’allure d’appareils de transport. L’un d’entre eux n’en était en fait pas un. Si le biréacteur Antonov An-72 Coaler pouvait parfaitement réaliser une mission logistique le quadrimoteur An-12 Cub qui l’accompagnait était clairement une version de reconnaissance électronique et d’écoute des communication. Les quelques antennes qui le hérissent ainsi que son empennage redessiné trahissent sa vocation très éloignée du transport de troupes ou de fret.
Là encore les deux avions ont été accompagnés par la chasse alliée tout le long de leur mission, les pilotes britannique prenant soin de les écarter de limites des espaces aériens souverains baltes.
Au retour le contrôle aérien allié leur a signalé une activité aérienne inhabituelle au-dessus du golfe de Finlande, dans l’espace aérien internationale, et là aussi sans transpondeurs. Les pilotes britanniques se sont alors retrouvés face à deux bombardiers stratégiques Tupolev Tu-22M Backfire et à deux chasseurs multirôles Sukhoi Su-30SM Flanker-H. Les quatre avions d’armes portaient les marquages de nationalité de la fédération de Russie. Afin d’éviter toute altercation déséquilibrée l’alliance Atlantique a mis en alerte deux General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon appartenant à la Fortele Aeriene Romane et stationnés à Šiauliai en Lituanie. Pourtant le temps que ces deux chasseurs prennent les airs les quatre avions russes avaient rejoint leur propre espace aérien, rendant caduque le besoin de renfort.

 

Deux décollages en alertes, trois missions d’identification, le tout en moins de 24 heures et toujours dans la même zone de la Baltique. On ne peut pas dire que les pilotes de la Royal Air Force chôment. L’activité aérienne dans la région demeure à un niveau très élevé. On va vraiment finir par croire que l’aviation russe n’est plus du tout concernée par la guerre totale qui se déroule en Ukraine et dans laquelle elle fait pale figure depuis des mois.
Plus que jamais Baltic Air Policing est une nécessité pour la sécurisation de la région.

Photos © Royal Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Les avons de l’otan pourraient aussi avoir des défauts avec leurs missiles qui partent sans crier gare sur les avions russes, perso moi ca ne me ferait rien de savoir que des avions russes aient été abattu par « accident »!

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