L’annonce faite ce lundi 26 juin 2023 par le ministère danois de la défense risque de ne pas réchauffer les relations diplomatiques entre Copenhague et Moscou. Depuis que Joe Biden a donné son feu vert à la fourniture de chasseurs General Dynamics F-16 Fighting Falcon par les pays européens le Danemark fait figure de grandissime favori avec les Pays-Bas. Or depuis ce matin on sait que la Flyvevåbnet est désormais prête à former immédiatement des pilotes ukrainiens et même à fournir plus rapidement ses chasseurs de seconde main. Et tout cela vient du fait que les livraisons de Lockheed-Martin F-35A Lightning II sont plus rapidement qu’espérées initialement.
Décidément le dernier né des chasseurs américains de 5e génération ressemble de plus en plus à un caillou dans la chaussure de la Russie. Non content de démontrer par A+B les retards technologiques de Mikoyan et de Sukhoi voilà que désormais il permet une accélération dans le calendrier de livraison des F-16MLU européens à l’Ukraine.
Cependant avant de livrer ces précieux chasseurs chasseurs de 4e génération il faut former les pilotes ukrainiens à voler dessus. Ils doivent donc désapprendre tout ce qu’ils avaient appris avant de prendre les commandes de leurs MiG-29 Fulcrum, Su-24 Fencer, et autres Su-27 Flanker. Passer de biréacteurs soviétiques à un monoréacteur américain ne se fait pas en un claquement de doigts. Selon plusieurs experts européens et nord-américains le cursus de formation devrait prendre entre neuf et quinze mois par pilote ukrainien.
Ça tombe de ce fait bien que le Danemark ait conservé ses biplaces F-16B de transformation opérationnelle.
Lorsque ce lundi 26 juin 2023 le ministère danois de la défense a fait son annonce il l’a motivé par la rapidité de livraison par Lockheed-Martin des F-35A Lightning II. Initialement il était prévu que ces chasseurs furtifs soient opérationnels d’ici quatre ans, à l’été 2027. Finalement on sait désormais qu’ils le seront presque deux ans plus tôt, à la rentrée 2025. De ce fait la Flyvevåbnet se dit prête à se séparer dès cette année voire au début 2024 d’une partie de ses monoplaces F-16MLU afin de les fournir plus rapidement à l’Ukraine dans le cadre de sa résistance face à l’agression russe.
Cette décision laisse songeur donc quand on connait le temps estimé pour former un pilote ukrainien au vol sur Fighting Falcon. Il y a sans doute là matière à relancer le débat sur une formation déjà commencée depuis quelques mois quelque part dans un pays de l’alliance Atlantique, et pourquoi pas même aux États-Unis ? Malheureusement cette dernière question risque bien de rester sans réponse avant très longtemps.
Photo © Flyvevåbnet
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7 Responses
« Non content de démontrer par A+B les retards technologiques de Mikoyan et de Sukhoi […] »
Petite coquille ici Arnaud, je pense que la bonne formulation est celle-ci :
Non content de démontrer par F-35A+F-35B les retards technologiques de Mikoyan et de Sukhoi […]
Bonsoir Arnaud, j’avais entendu parler de délais nettement plus courts pour la transformation opérationnelle de pilotes Ukrainiens expérimentés, de l’ordre de 4 à 6 mois (mais bon, c’est vrai que cette info vient de la presse généraliste :), ce n’est pas la meilleure des sources ). Les durées de 12 à 18 mois étaient plutôt citées pour un cursus complet, les Ukrainiens ayant déjà montré leur capacité à travailler très dur pour réduire drastiquement la durée des formations.
Merci pour tous ces articles riches et variés.
Bonsjour JiF,
en fait la question du temps de formation est extrêmement complexe :
– En fait pour former un pilote confirmé à un seul type de mission sur F 16, le temps de formation peut être réduit à 4 à 6 mois.
– Cependant pour former un pilote à l’entièreté des missions qui peuvent être dévolues à un F 16 (avion polyvalent) il faut alors effectivement passer ce laps de temps au double environ.
– Enfin, même si cela est rarement évoqué, c’est surtout le temps de formation du personnels s’occupant du MCO des avions qui est dimensionnant. Passer d’une logique « Soviétique » à une logique d’entretien « occidental » demande du personnels extrêmement bien formés, qui plus est sur un avion inconnu. Une durée d’un an n’est pas surprenante pour ces personnes, peu misent en avant mais au combien essentielles.
Le Danemark ne devrait pas se séparer trop vite de ses
F 16, au cas où il serait déçu par ses F 35.
Au risque de décevoir les ouins-ouins dont visiblement vous faites partie le Danemark est déjà très satisfait par ses F-35A Lightning II. C’est triste pour vous mais surtout il s’agit là de la réalité des choses. Votre bashing bête et discipliné contre cet avion tombe à l’eau face aux faits.
Faudra vous y faire.
Donc PNL, tu prends les experts de l’aviation militaire danoise pour des demeurés, c’est ça ???
C’est fou comme ce mot F35 provoque comme réaction « hystérique » parmi les non-pilotes …
La démonstration en vol du F-35 au Bourget était bien meilleure cette année que la précédente il faut bien l’avouer. Beaucoup plus de facteurs de charge, une accélération qu’aucun avion français ne pourrait suivre.
Il ne faut pas être détracteur du F-35 en lui-même qui reste un avion pas encore tout à fait mature, mais le programme JSF (Joint Strike Fighter) qui à vouloir aller trop vite a enchaîné les erreurs et les mauvais choix stratégiques.
Mais au final, l’avion finira par faire le job qu’on lui demande, alors oui, certains points restent discutables, comme le remplacement de l’A-10, mais là encore, c’est le programme qui est à blâmer, pas l’avion.
Etant depuis gamin un grand fan du F-15, je me réjouis que ce programme est fini par faire émerger le F-15EX. On va continuer de voir voler des Eagles encore pas mal de temps 😉