Voilà certainement l’une des compétitions internationales avec le moins de suspens qui soit. Fin mars 2023 le gouvernement canadien a fait savoir qu’il allait prochainement passer commande pour un lot de seize biréacteurs de patrouille maritime Boeing P-8A Poseidon, et ce sans avoir ouvert le marché à une éventuelle concurrence internationale… ou locale. C’est donc le début de la fin pour le Lockheed CP-140 Aurora, un avion qui était au final beaucoup plus qu’un simple P-3 Orion renommé. Reste désormais à définir les contours exacts de ce contrat.
Les dirigeants de l’avionneur Bombardier ne décolèrent pas après la décision du gouvernement Trudeau d’avoir choisi le Boeing P-8A Poseidon. Cela confirme surtout les rumeurs selon lesquels le constructeur canadien comptait bien proposer une solution alternative à l’avion américain dérivé du Boeing 737-700. Il aurait été en effet question d’une version adaptée dérivée du Global 8000, le jet d’affaire très-long-courriers haut de gamme. Un concept qui n’est pas sans rappeler celui d’une hypothétique future version patmar du Dassault Aviation Falcon 10X pour la Marine Nationale.
C’est donc finalement la solution de facilité, la solution la moins ambitieuse mais aussi la plus économique qu’a choisi le Canada. La plus logique également sans doute. Car au risque de choquer, oui le Boeing P-8A Poseidon est un excellent avion de patrouille maritime. Il le démontre depuis quatorze ans au sein de l’US Navy et ce quotidiennement mais également sous d’autres cocardes. Il a permis à la Royal Air Force de retrouver la mission de patrouille maritime après plusieurs années d’absence et mène très régulièrement des missions ô combien essentiels pour la stabilité internationale face aux forces navales chinoises et russes. Ces dernières d’ailleurs le craignent en Baltique et en Mer Noire.
Devant l’immensité du territoire maritime canadien et face aux exigences environnementales grandissantes l’Aviation Royale Canadienne avait besoin d’un avion pouvant tenir les airs plusieurs heures d’affilée sans jamais faiblir. C’est sans doute là encore une des raisons du choix du P-8A Poseidon. On regrettera seulement que sur le plan aéronautique les actuels décideurs de l’ARC n’aient pas eu le courage de leurs anciens qui avaient su imposer à Lockheed leur propre vision du P-3 Orion, débouchant sur le CP-140 Aurora grâce à l’apport de technologies issues du S-3 Viking. Là Boeing propose un avion clef en main, le Canada n’ayant pas une machine très différente de celle qu’on peut trouver en Norvège ou au Royaume-Uni.
Photo © Aviation Royale Canadienne.
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5 Responses
Une bonne nouvelle pour les Forces armées. La liste est très longue du matériel à remplacer. J’espère que le délais de livraison du Boeing P-8A soit raisonnable. Il portera sans doute au Canada le même nom qu’ États-Unis à l’instar du C-17. communs aux 2 pays.
Je croyais qu’au Canada le C-17 était désigné CC-177?
Vous avez parfaitement raison!. Une petite erreur de frappe s’est glissée dans mon texte.
Pourquoi et toujours Boeing?
Quel autre avionneur voyez-vous en 2023 pour remplacer les CP-140 Aurora ?