C’est une des plus prestigieuses unités de l’US Air Force en terme de décorations et de récompenses pour services rendus. Le 210th Rescue Squadron est une formation héliportée de l’Air National Guard d’Alaska opérant sur Sikorsky HH-60G Pavehawk. Spécialisée dans la recherche et le sauvetage au combat elle bénéficie également d’une vocation secondaire liée aux missions d’aide et d’assistances aux populations civiles ; cette dernière étant actuellement mise en péril par la future monture du 210th RQS. Les autorités alaskéennes craignent en effet que cette perte n’ait des répercussions sur le niveau des effectifs en personnels.
Entre le second semestre 2024 et le premier semestre 2025 ce 210th Rescue Squadron doit en effet abandonner ses actuels hélicoptères pour des Sikorsky HH-60W Jolly Green II. Cette nouvelle machine n’est pas uniquement une version surgonflée à l’avionique revue et corrigée et à l’armement renforcée du HH-60G. C’est aussi un changement de paradigme dans l’emploi même des hélicoptères de recherches et de sauvetages de l’US Air Force.
Car si dès le départ le Pavehawk a été pensé comme étant un appareil apte aux missions de service public, comme par exemple l’évacuation sanitaire ou le ravitaillement des populations indigènes isolées, ce n’est absolument pas le cas du Jolly Green II. Les décideurs du Pentagone, époque Donald Trump, l’ont vu avant tout comme une pure machine de guerre. Ce nouveau Jolly Green II est officiellement considéré aux États-Unis comme un CRH, c’est à dire un Combat Rescue Helicopter. De son côté le Pavehawk a toujours été un SRH, pour Search and Rescue Heliopter.
La crainte des femmes et des hommes de l’Air National Guard d’Alaska est donc la perte des missions de service public. Celles-ci reviendraient donc exclusivement au 207th Aviation Regiment de l’Army National Guard qui évolue sur American Eurocopter UH-72A Lakota et sur Sikorsky UH-60L Blackhawk. Cependant ces deux modèles d’hélicoptères ont un gros défaut vis-à-vis des HH-60G Pavehawk et HH-60W Jolly Green II : ils ne sont pas ravitaillables en vol par les Lockheed-Martin HC-130J Combat King II du 211th Rescue Squadron. Cette unité appartient elle aussi à l’Air National Guard d’Alaska.
Il faut voir aussi qu’il existe depuis des décennies une guéguerre entre l’Air National Guard et l’Army National Guard dans ce gigantesque état américain où le service public n’est pas qu’une simple notion, c’est une tradition militaire.
Aussi les autorités locales font désormais pression sur l’administration Biden pour qu’elle revoie sa copie au sujet du Sikorsky HH-60W Jolly Green II. Elles aimeraient que la fonction de service public, en somme le transport de fret léger et les évacuations sanitaires au profit des populations civiles isolées, soient rajoutées. Ce n’est pas un vœu pieux puisque l’hélicoptère se trouve actuellement dans une période charnière de son exploitation. Il a été déclaré opérationnel IOC il y à quelques mois et doit l’être au niveau FOC d’ici la fin de l’année prochaine. C’est à dire à la période même où l’hélicoptère entrera en service au sein du 210th Rescue Squadron. La balle est donc désormais dans le camp des politiques, et notamment de Lloyd Austin et de ses équipes.
Dans les faits l’une des craintes majeures des autorités alaskéennes est de voir les candidatures pour rejoindre l’Air National Guard fondre comme neige au soleil si cette perte de service public venait à se confirmer au sein du 210th RQS. En fait c’est l’équilibre même de l’unité qui pourrait s’en trouver dégradée, voire selon certains remise en question.
Affaire donc à suivre.
Photo © Alaska Air National Guard.
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5 Responses
Je ne comprend pas qu’ils utilise l’usaf et le pavé hawk qui normalement destinés au forces spéciales de l’usaf ou pour le CSAR de pilote en territoire ennemis, bein je ne comprend pas qu’ont l’utilise au usa pour du secours.
N’ont t’ils pas les us coast guard pour ça ?
Avez-vous déjà vu la taille de l’Alaska ? Et puis les coasties ne peuvent intervenir qu’en zone proche des littoraux.
Comme le dit Arnaud, il y a une prerogative de secteur d’intervention en premier lieux
En 2eme, les gardes cotes n’ont clairement pas asse d’effectifs pour tout assurer
Entre la tradition et l’assistance, il y a aussi un maintien d’entrainement operationnel evident pour les équipages a evoluer en Alaska, le temps etant tres variable
Il ne faut pas en vouloir à Jaques, ce n’est pas la première fois que ses commentaires reflètent qu’il ne lit pas les articles, se contentant souvent du titre et de quelques lignes seulement. Mais bon nous avons pris l’habitude maintenant.
Toute la difficulté tient au fait que l’Alaska a des problèmes et des traditions qui ne correspondent pas à celles des 49 autres états américains. Pour le coup, l’Alaska reste la dernière frontière. Une terre quasi vide en dehors des côtes où les habitants doivent se débrouiller seuls sauf en cas de très gros pépins où on appelle l’armée parce qu’il n’y a pas d’autres moyens disponibles. Au Pentagone à Washington, c’est loin l’Alaska.
Et puis, est-ce à l’armée d’assurer des missions de sauvetage et de services publics ? C’est une vraie question. D’ailleurs, nos armées se la pose régulièrement pour des raisons de moyens et de budgets. Qui paye ? Dans un état fédéral comme les États-Unis, est-ce à l’état fédéral de financer des missions qui devraient théoriquement être assurées ET payées par l’état d’Alaska ?