C’est un des pays d’Amérique du Sud parmi les plus intéressants sur un plan aéronautique, parmi les plus tristes aussi. Depuis quelques jours le ministère argentin de la défense multiplie les pourparlers afin de se doter de nouveaux aéronefs, tant pour l’Aviacion Naval que pour la Fuerza Aérea Argentina. Dans le premier cas il s’agit de racheter trois Lockheed P-3N Orion de seconde main et dans le second deux d’acquérir Basler BT-67 Turbo Dak neufs. Une option pour trois de ces bimoteurs à turbopropulseurs est également en jeu.
Les négociations les plus avancées sont actuellement celles autour des deux BT-67 Turbo Dak acquis auprès de l’avionneur d’Oshkosh. Les deux parties semblent tomber d’accord et la signature d’un contrat pour deux Douglas C-47 Skytrain reconstruits de zéro et turbinisés n’est désormais plus qu’une question de jours. D’autant qu’en plus la Fuerza Aérea Argentina semble intéressée par trois exemplaires supplémentaires.
Pour l’aviation militaire argentine il s’agit là d’obtenir des avions capables d’opérer en zone Antarctique, en soutien de l’unique Lockheed L-100-30 utilisé pour cette mission. Jusque là quatre De Havilland Canada DHC-6 Twin Otter étaient eux aussi appelés à atterrir et à redécoller depuis les positions polaires argentines mais ces rustiques bimoteurs ont depuis été cédés à l’Ejercito del Argentina. En Alaska et au Canada le Basler BT-67 Turbo Dak a largement démontré sa capacité à opérer en environnement froid et sec, y compris avec l’usage de skis.
Le montant du contrat n’a cependant pas été dévoilé, l’Argentine demeurant généralement très discrète sur ses achats de matériels militaires.
Les discussions entre Argentins et Norvégiens autour du rachat de trois Lockheed P-3N Orion pour le compte de l’Aviacion Naval Argentina semblent par contre un peu plus tendues. Pour autant les négociateurs scandinaves ont bon espoir de trouver un terrain d’entente. Les trois avions sont en fait deux P-3C et un P-3B de plus ancienne génération, retirés du service depuis l’arrivée au sein de la Luftforsvaret du premier Boeing P-8A Poseidon. Non pas qu’ils rechignent à revendre deux avions pour de la patrouille maritime et un troisième pour cannibalisation mais plutôt ils veulent être sûr que ces aéronefs ne serviront pas à nuire à l’archipel britannique des Malouines, toujours revendiquée par l’Argentine malgré sa défaite de 1982. Le Royaume-Uni est en effet un des alliés et des partenaires économiques les plus proches de la Norvège.
En fait si les deux plus récents P-3N devraient en effet pouvoir rapidement patrouiller les eaux de l’Atlantique Sud le plus ancien permettra un prélèvement de pièces détachées afin de faire revoler un voire deux des P-3B Orion déjà en dotation en Argentine mais interdits de vol depuis presque deux ans.
Les médias argentins parlent également de négociations avec l’Espagne autour du rachat d’un Lockheed P-3AM Orion retiré du service en décembre dernier et de négociation autour d’un petit lot d’hélicoptères Sikorsky S-76 Spirit dont le retrait du service est annoncé pour l’automne prochain, au profit d’Airbus Helicopters H143M bien plus modernes. On ignore cependant actuellement lequel des trois grands commandements argentins pourrait bien jouir de tels hélicoptères.
Vous l’aurez compris l’Argentine fait tout pour garder la tête hors de l’eau, quitte à devoir racheter des aéronefs ayant déjà plusieurs dizaines d’années de service actif. La décision pourtant de commander fermement deux BT-67 Turbo Dak neufs et de poser une option pour trois exemplaires supplémentaires est une bonne nouvelle.
Photos © Basler et Luftforsvaret.
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2 Responses
Malheureusement pour les argentins, ils lorgnent sur tous les appareils de seconde main qui traînent mais comme toujours, ils ne les achètent pas. Pas de budget et plus les compétences. Quand on pense que ce pays était un des dix plus riches du monde il y a 50 ans.
Bonsoir,
Si j’ai bonne mémoire, il est dit dans (l’excellente) série « l’histoire de l’aviation »
que l’administration US considère que le DC-3 a tellement été bien conçu qu’il a un potentiel infini, bien entretenu évidement.
En est-il pareil pour le BT-67 Turbo Dak?