L’aviation de combat russe, la fin d’un mythe !

Il y a un an jour pour jour le dictateur russe Vladimir Poutine décidait de déclencher une «opération spéciale» visant à «dénazifier» l’Ukraine. Aujourd’hui cette guerre totale s’embourbe et la Russie a échoué dans sa volonté de guerre éclair, sur le modèle de la Blitzkrieg hitlérienne. Son aviation de combat a aussi démontré toutes ses limites, n’étant désormais capables que d’employer des missiles de croisière tirés à distance de sécurité et des munitions rodeuses d’une qualité discutable achetés en Iran. Dans le même temps jamais les Russes n’ont réussi à se garantir la supériorité aérienne au-dessus du territoire ukrainien.

Dans les premières heures de cette guerre, qui n’en portent toujours pas le nom pour les propagandistes moscovites, l’aviation russe a pourtant réussi quelques frappes audacieuses. Pourtant il s’agissait alors de missions menées par des avions d’attaque hors d’âge Sukhoi Su-24 Fencer et Su-25 Frogfoot mais aussi par des hélicoptères Kamov Ka-52 Hokum-B et Mil Mi-24 Hind. On a alors l’impression que Moscou ménage sa chasse et n’a pas recours à ses meilleurs avions, ceux capables de frapper en profondeur. Ils n’apparaissent réellement dans le ciel ukrainien qu’au bout de 72 heures d’opérations.
Les avions de pénétration Sukhoi Su-34 Fullback et les chasseurs de supériorité aérienne Su-35 Flanker-E font alors leur entrée dans ce grand cirque.
Sauf que comme d’autres alors les stratèges russes ont largement sous-estimé la résistance des militaires ukrainiens. Armés de missiles sol-air ils font un véritable carton contre les avions et hélicos frappés des marquages de nationalité de la fédération de Russie.

Au même moment à Moscou les médias à la botte du Kremlin ne disent rien des premiers déboires de l’aviation et de l’armée. Pour nombres de Russes cette «opération spéciale» de «dénazification» est un succès et le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera vite déposé et remplacé par un homme à la solde de leur dirigeant. Sur le terrain la réalité est très différente, d’autant que plusieurs pays européens n’hésitent pas à fournir des moyens de défense antichar et anti-aérienne. Dans le même temps une coalition internationale s’est montée autour des États-Unis et de l’Union Européenne afin de lourdement sanctionner l’économie russe ainsi que plusieurs dizaines d’oligarques.
Après quelques semaines de combats les pilotes russes en sont obligés d’avoir recours à des surbombardements aux côtés de l’artillerie.

La guerre aérienne menée par la Russie contre l’Ukraine a aussi connu ses symboles. Le plus fort est sans nul doute Marioupol, que l’on peut déjà comparer à Guernica pour la Luftwaffe. Dans cette ville ukrainienne le Sukhoi Su-34 Fullback s’est mué en outil pour crime de guerre en bombardant lâchement des populations civiles innocentes. D’une certaine manière pourtant ces frappes aériennes préparaient les Ukrainiens et l’opinion publique internationale à ce qui allait arriver quelques mois plus tard, à partir de l’automne 2022.

En effet plus l’aide internationale arrivait en Ukraine et plus son ciel devenait périlleux pour les avions et hélicoptères russes. Les batteries de défense anti-aériennes et les missiles portatifs livrés par les Américains et les Européens envoyaient régulièrement au tapis les chasseurs et avions d’attaque déployés par Moscou. Mais surtout la doctrine de frappe à haute altitude de l’OTAN n’était pas transposable auprès des forces russes pour des raisons technologiques. Ces dernières n’avaient pas le matériel nécessaire pour guider les bombes et missiles comme le feraient des Dassault Aviation Rafale F3-R de l’Armée de l’Air et de l’Espace ou encore des Eurofighter Typhoon FGR.4 de la Royal Air Force. Les Sukhoi Su-24 Fencer, Su-25 Frogfoot, et Su-34 Fullback frappaient donc leurs cibles depuis la basse altitude. Autant dire qu’ils devenaient des cibles de tirs au pigeon d’argile pour la résistance jaune et bleue.

L’automne 2022 a été synonyme à la fois de renouveau et de vieilles ficelles pour l’aviation russe.
Si les avions de combat ont peu à peu déserté les cieux ukrainiens Moscou a décidé d’engager des moyens plus modernes et mettant moins en danger les pilotes et équipages. La Russie venait pleinement d’entrer dans la guerre aérienne contemporaine grâce aux munitions rodeuses Shahed 136 et aux drones d’attaque Mohajer 6, tous deux fournis par la république islamique d’Iran. Malheureusement pour elle les résultats sur le terrain de ces armes ne furent pas toujours à la hauteur des espoirs.
Par contre dans le même temps la propagande moscovite annonça la présence de chasseurs Sukhoi Su-57 Felon puis quelques semaines plus tard de Mikoyan MiG-31BM Foxhound-B. Le premier de ces deux avions est toujours sujet à questionnement de la part des spécialistes alors que le second est avéré, mais dans un rôle assez différent de ce pourquoi il fut conçu.

En effet on sait désormais que ces MiG-31BM Foxhound-B sont employés pour l’emport et le tir de missiles de croisière depuis une zone sécurisée, à la fois dans l’espace aérien russe mais aussi dans celui de la Biélorussie. Ce vassal de Moscou sert en effet de base arrière aux forces d’attaque et d’invasion. Les MiG-31BM ne sont cependant alors pas les seuls à engager des missiles de croisière contre les cibles civiles ukrainiennes. Tupolev Tu-22M Backfire et Tu-95 Bear russes les emportent également et frappent eux aussi centres commerciaux, écoles, et immeubles d’habitation !
L’emploi de ces bombardiers stratégiques amena l’Ukraine à frapper leur base… en Russie.
En ce mois de février 2023 l’aviation russe est désormais réduite à peau de chagrin au-dessus de l’Ukraine. Sauf qu’elle pourrait malheureusement rejouer aux Ukrainiens le coup du phénix.

Quand il y a un an le maître du Kremlin a décidé de lancer son «opération spéciale» de «dénazification» il pensait empêcher l’Ukraine de rejoindre une alliance Atlantique alors moribonde. Non seulement il l’a rapprochée comme jamais d’elle, mais aussi de l’Union Européenne, mais en plus il a réanimé l’OTAN lui redonnant un sens et l’agrandissant avec les candidatures finlandaises et suédoises. Vladimir Poutine a doublement échoué en pensant mettre à genou l’Ukraine et en croyant terminer la décrépitude de l’alliance Atlantique. Les Alliés n’ont jamais été aussi unis depuis 1990.

Surtout au bout d’un an de guerre aérienne et terrestre l’image de marque de l’aviation russe a été irrémédiablement dégradée. Beaucoup la pensait héritière de l’aviation soviétique de la guerre froide et de la Seconde Guerre mondiale, elle n’est même pas l’ombre de celle-ci. Ses pilotes volent selon des doctrines d’un autre temps et ne disposent pas des matériels adaptés au 21e siècle. Surtout l’aviation russe ne possède pas autant d’avions de dernier cri que ce que la propagande moscovite a bien voulu essayer de nous faire croire.

Photo © Keypublishing

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

24 Responses

  1. Il y a un grand trou dans l’arsenal d’armes A/S russe: rien entre les bombes lisses, roquettes et le missile de croisière hypersonique.
    M’est d’avis qu’ils ne maîtrisent pas l’électronique de pointe ou n’ont pas de ressources pour leur fabrication, technologie nécessaire pour le guidage des missiles et bombes (laser, infrarouge ou optique). En revanche, les modes de guidage inertiel et par satellite (Glonass) sont probablement bien maîtrisés car je pense qu’ils sont utilisés dans leur missile hypersonique

    1. Ouais enfin ils arrivent a louper les cibles de plus de 600 m a quelques kilometres parfois. C’est pas une franche reussite. C’est aussi précis que les frappes chirurgicales us en Irak. J’ai meme un exemple d’un missile qui voulait touché une centrale thermique et qui a raté sa cible de plus de 3 kilometres. y’a qu’a cherché sur le net, des exemples il y’en a des dizaines.

    2. La Russie possède des bombes guidées laser dans son arsenal comme la famille des KAB-500 ou KAB-1500. Mais peut-être que ce type d’armement se fait rare dans son arsenal ou alors, plus vraisemblablement, la Russie manque de pod de désignation laser.

      1. le pod de désignation laser n’est pas un sport de masse: lockeed (snper), rafael (litening), thales (thalios) les seuls sérieux que je connaisse.

  2. La suprématie de l’aviation russe a toujours été une fable que les généraux occidentaux se sont persuadés a croire. C’est un peu comme etre un morceau de gateau au milieu d’une fourmiliere. Ils ont toujours eu peur du nombre d’avions aligné en face mais n’ont jamais véritablement eu la preuve de l’efficacité ou l’implication de l’armée de l’air russe dans un conflit non asymétrique. Et pour ca j’ai plusieurs exemples d’intervention de l’armée de l’air russe. Depuis 1945, l’armée de l’air russe n’a été engagé contre aucun autre état ayant une force aérienne officielle ou encore jamais de maniéré officielle. On ne peut pas compter la guerre de Corée ou du Vietnam puisque les pilotes volaient sous cocarde coreene ou vietcong. L’Afghanistan ne compte pas non plus, encore moins la Tchétchénie ou la Syrie. La encore, des conflits purement terrestres contre des groupes armées.
    L’armée de l’air russe comme son armée de terre ne font aujourd’hui plus peur, seule plane l’utilisation de l’arme atomique et la encore, les moyens qui seraient mis en oeuvre seraient tout sauf conventionnel : missile de croisiere ou SNLE. Depuis la grande guerre patriotiques, les armées russes beneficient d’une sorte de respect ou aura, peu importe et grace a l’arme nucléaire. S’ils n’avaient pas la bombe, ca ne vaudrait pas grand chose. Ils ont pris une pilule en Afghanistan, la tchechenie a été un carnage, la syrie est une boucherie et l’Ukraine, on parle deja de plus de 150 000 morts (estimation du pentagone). En gros c’est moins la fin d’un mythe que d’une légende créer de toutes pièce par notre imagination occidentale et ce que les médias ont construit depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Un souvenir d’Ukraine, une baston entre des touristes russes taillé comme des frigos américains complètement torché. Ca donne l’air des fort mais une bonne balayette et ca fini la tete dans sur le pavé et dans la neige;

  3. excuse de vous le dire brutalement, vous participez a une campagne anti russe, vous dites n’importe quoi, vous n’avez pas aucune preuve de ce vous dites

    1. OK et sur quels points n’avons nous aucune preuve ? Allons un peu de courage, enfin si vous en êtes capable, explicitez nous donc vos accusations.

    2. Le fait q’un pays de 150 miilons d’habitant et bien plus riche que l’ukraine s’est fait renvoyer sur ses lignes de départ passée la surprise de l’attaque eclair , en dit long sur la capacite militaire de la Russie, il faut se rendre a l’evidence

    3. Quel temps à Moscou ? Un peu maussade j’imagine. Heureusement que l’opération militaire spéciale se passe comme prévu, Tovaritch.

    4. C’est toujours hilarant (malgré ce contexte tragique) de voir des glands poutinophiles demander des preuves, de la transparence, de la véracité aux autres quand on voit ce dont est capable de déclarer régulièrement le pouvoir mythomaniaque de Moscou, et de voir ensuite les mêmes glands s’abreuver et acquiescer sans le moindre discernement…

      1. Tiens, le même troll ruSSe qui sévit sur les forums de France Info…
        Si Arnaud « n’a pas aucune preuve »… Alors c’est qu’il en a !!

        Sinon vous avez des preuves de votre propagande ??

        70 avions de chasse ruSSes au tapis et prouvés en open source… Idem pour les hélicos….

        Excuses moi de te le dire mais tu fais une campagne anti réalité… De la propagande grossière à 2 roubles !

  4. A mes yeux cette idée préconçue sur la qualité matérielle russe est un mélange de fantasme et de volonté occidentale de se faire peur pour appuyer sans cesse les demandes de financement militaire. Car les efforts financiers occidentaux cumulés sont sans aucune mesure.
    Et j’ai d’ailleurs l’impression que le même scenario se joue vis à vis de la Chine..

    1. sauf que les chinois ont une reelle volonté de faire sortir le monde de l’hégémonie américaine et serait une grossiere erreur de prendre les ambitions chinoise sur TAIWAN pour de simples rodomontades. Il y’a une veritable volonté politique et militaire de sortir de la mer de chine. D’apres d’ailleurs certains spécialistes c’est surtout une guerre maritime et le controle de route commerciales qu’une volonté de recreer un empire Puis a la différence des russes, les chinois ont la puissance financiere sans commune mesure sauf que comme le JAPON en 40, ils sont extremement dependant de ressources energetiques qui viennent quasi que par la mer

    2. Et à mes yeux il est très dangereux de sous-estimer un adversaire. C’est une des premières règles dans l’art de la guerre.

    3. Le budget occidental est surtout porté de très loin par les eau. Si tu les enlèves, les autres sont à la limite du ridicule.

  5. Bonjour bluesmartini je pense qu’en fait les USA et l’Europe ont placé la barre tellement haut concernant les hautes technologies en matière d’armements que la Russie n’a eu aucune réponse crédible à apporter. Elle n’a tout simplement pas les moyens financiers et techniques pour jouer à armes égales avec l’occident. Par contre elle est imbattable pour désinformer et mentir sauf que aujourd’hui plus personne n’est dupe et finalement la vérité s’impose : sans l’arme nucléaire elle n’est plus qu’une puissance de seconde zone. L’occident soumet la Chine a la même pression pour les mêmes raisons

  6. Effectivement et cela et d’autant plus triste / dommage et tout ce que vous voulez, que la Russie, enfin l’URSS a une grande histoire spatiale et aéronautique : premier être vivant, première femme et homme dans l’espace, premier satellite, les avions et pilotes soviétiques n’était pas honteux par rapport à ce de l’autre camp ; et personnellement je trouve que les Sukoï Su- 27–30-33-35-37-57 ont quand-même « de la gueule ».

    Après est ce que l’URSS=Russie… il y a un lien de parenté fort, mais je n’irais pas plus loin. Je ne suis pas historien / économiste.

    1. L’URSS a disparu en 1990 au profit de la CEI et aujourd’hui de la fédération de Russie. Les Russes n’étant plus communistes ils ne peuvent donc plus se prévaloir du soviétisme !

        1. Bah l’urgence double de ne pas sous-estimer la capacité de la Russie à se reprendre et ensuite celle que les Ukrainiens aillent frapper le territoire russe dans la profondeur. Subir c’est une chose, riposter en est une autre.
          N’en déplaise aux soutiens du dictateur russe mais il devra répondre de ses crimes, et une des premières réponse pourrait prendre la forme de raids aériens contre ses installations militaires.

  7. Vous parlez de propagande, vous êtes bien placé pour ça ! Les pauvres gens meurent pour une guerre qui les dépasse et certains va-t-en-guerre, font des calculs cynique pour se prouver quoi ? Leur humanisme ? Où leur supériorité ?

    1. Et sinon un commentaire sur l’état fin février 2023 de l’aviation russe c’est trop vous demander ? Malheureusement oui.

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