L’engin est quasi inconnu en Europe mais fut particulièrement médiatisé en Amérique du sud quand il été présenté au public voici près de douze ans. L’Aerodyca Lipán M3 est un drone d’observation et de reconnaissance tactique conçu pour les besoins de l’Ejercito Argentino par des ingénieurs sortis de ses rangs. Or plusieurs observateurs locaux attestent désormais qu’aucun d’entre eux n’a été aperçu dans les exercices militaires argentins depuis la crise du Covid-19. Ce qui fait de nouveau spéculer sur l’état réel des différentes composantes militaires de ce pays.
En fait le Lipán M3 a été pas mal sous-estimé par les médias aéronautiques européens et nord-américains qui le considèrent bien souvent comme une copie locale à bon marché de l’AAI RQ-7 Shadow. Un procès d’intentions sans doute assez fondé mais pas totalement dans le vrai, le drone argentin étant bien plus rustique et bricolé que son équivalent américain.
Toujours est-il que depuis 2012 six exemplaires sont en service au sein du Destacamento de Inteligencia y Combate 601 de l’Ejercito Argentino. Cette unité de renseignement aéroterrestre les utilise pour des missions d’observation du champ de bataille, de surveillance, voire de réglage des tirs d’artillerie. Jusque là rien de bien nouveau pour un drone de ce type d’une envergure quatre mètres et demi et d’une longueur de trois mètres et demi.
En fait c’est son actualité tactique qui pose question. Très actifs entre fin 2012 et mi-2020 il semble que ces avions sans pilote ne vole quasiment plus depuis le début de la décennie. Ce qui correspond en fait à la période pandémique la plus lourde du Covid-19. Bien sûr un ralentissement de l’activité est compréhensible mais pas un arrêt total, d’autant que dans les publications officielles de l’Ejercito Argentino au moins quatre Aerodyca Lipán M3 figurent encore dans les cadres. Des appareils que la plus part des observateurs argentins, notamment quelques-uns des plus actifs spotters disent ne plus avoir vu voler depuis presque trois ans.
En Argentine c’est comme en France les spotters sont une source fiable sur l’état réel des flottes aériennes militaires.
Aux vues de la situation économique très inquiétante du pays il est peu probable que des fonds existent pour remplacer ces appareils par des machines plus modernes. Reste que l’absence des Lipán M3 interroge. Et surtout les réponses ne viennent actuellement pas.
Affaire donc à suivre.
Photos © ministère argentin de la défense.
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