Un premier semestre 2023 décisif pour le Dassault Aviation Rafale Marine en Inde.

Il y a un peu moins d’un mois nous vous annoncions des avancées notables dans les négociations entre Français et Indiens autour du contrat de remplacement des Mikoyan MiG-29K Fulcrum-D russes. Dans son édition du mercredi 4 janvier 2023 l’excellent quotidien économique «Le Tribune» va plus loin en annonçant une signature de contrat dans les prochaines semaines. Il s’agira alors de la toute première, et sans doute de la seule, exportation du Dassault Aviation Rafale M. À l’instar de l’Armée de l’Air et de l’Espace et de la Marine Nationale l’Indian Air Force et l’Indian Navy voleront alors sur le même avion de combat de génération 4.5.

C’est pour mars prochain, d’ici quelques semaines donc, qu’il faut s’attendre à la signature officielle du contrat. Pourquoi une telle date et pas ce mois de janvier ? Car c’est celle de la visite d’état en Inde du Président de la République, monsieur Emmanuel Macron. Or un tel contrat implique forcément l’Élysée !
Alors on peut lire ici et là qu’un tel barouf pour seulement vingt-six avions de combat est assez démesuré, que Dassault Aviation a déjà obtenu de bien plus grosses commandes Rafale, et que finalement c’est beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Et c’est évidemment faux, sauf sur le fait que oui l’avionneur clodoaldien a remporté des contrats plus importants.

Sauf qu’une victoire du Dassault Aviation Rafale M sur le Boeing F/A-18E/F Super Hornet était il y a encore quelques temps totalement inespérée. Non pas que l’avion français soit inférieur à son concurrent américain, il ne l’est pas ! Il pourrait même s’avérer plus polyvalent que celui-ci. En fait c’est bien son caractère de chasseur embarqué qui rend cette vente exceptionnelle et pour tout dire assez étonnante. En effet jamais le Rafale M n’avait été pensé pour être exporté, dans les faits il répondait aux exigences de la Marine Nationale qui le voulait pour son porte-avions Charles de Gaulle. Dans les années 1990, durant lesquelles il fut véritablement pensé, personne n’aurait pu envisager que trois décennies plus tard l’Indian Navy l’achèterait pour remplacer un très décevant chasseur russe dérivé du mythique intercepteur MiG-29 Fulcrum.

Alors bien entendu les oiseaux de mauvaise augure nous dirons qu’il faut savoir raison garder et que ce contrat n’est pas encore signé. Ils auront sans doute raison, ou tout du moins dans leur esprit. Mais quand vous voyez que même pour les médias spécialisés anglophones, pourtant pas réputés particulièrement pro-français, la messe est dite et que le F/A-18E/F Super Hornet a perdu on peut raisonnablement se dire que oui ça sent très bon.
Affaire à suivre.

Photo © Marine Nationale.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

21 Responses

  1. Espérons que si cette commande se réalise, puisse permettre à la Royale, d’acquérir de nouvelles montures

    1. Toute vente export ne bénéficie qu’aux industriels du programme Rafale, cela ne remplit pas les caisses de l’État, peut-être via des taxes et une diminution du prix de l’avion, due au partage des dépenses de R&D

        1. Non. La TVA ne s’applique pas à l’export. En revanche, il y a d’innombrables bénéfices pour l’état: balance commerciale, maintien de compétences, IS, développement de nouveaux modules, intégration d’armements tiers, etc

      1. @James: Votre commentaire est inexact.
        La construction d’un Rafale M fait appel à environ 500 sous-traitants, soit environ 70.000 personnes (hors les ~10.000 de Dassault-Aviation) qui vivent directement ou indirectement de cet apport de capital
        Faites le calcul inverse, sans cette manne, ce serait à l’Etat donc à vous (si vous êtes Français) ou le citoyen français, qui devrait subvenir (consommation, chômage, charges sociales, caisses de retraites etc.) à la perte de ce contrat.

        1. Le question est « Est-ce qu’une vente export rapporte directement au ministère des Armées pour qu’il puisse financer un achat de Rafale M pour la Royale »
          J’ai répondu à la question
          Ce n’est pas comme la vente des Rafale d’occasion à la Grèce ou à la Croatie

        2. Je ne comprends pas, vous avez tous les deux la même opinion et vous arrivez à vous prendre la tête quand même ^^ :p
          Toute vente de Rafale à l’étranger est bonne pour la France, et pour la pérennité d’une offre alternative à celles des U.S. pour ses futurs clients, il n’y a pas vraiment de débat 🙂

      2. Bonjour James,
        Je n’ai pas vu la question de JOE sous la forme « Est-ce qu’une vente export rapporte directement au ministère des Armées pour qu’il puisse financer un achat de Rafale M pour la Royale ? », mais simplement l’espoir que cette commande de RAFALE M F4 par l’Inde, facilite ou accélère la négociation d’une nouvelle commande de RAFALE M F4 par la MARINE NATIONALE, afin de faire face notamment à l’attrition et au vieillissement accéléré des cellules en milieu marin et au regard des contraintes extrêmes subies en mode porte-avions, depuis son l’entrée en service du M en 2002.
        Il sera effectivement plus rationnel, tant du point de vue production, logistique et donc financier, pour l’acheteur comme pour les industriels, de passer une commande globale INDIAN NAVY + MARINE NATIONALE qui pourrait approcher la 40aine voir plus selon le développement favorable ou non du Twin Engine Deck Based Fighter [TEDBF], futur chasseur léger embarqué de conception indienne.
        Le RAFALE M exige environ 20 % d’équipements spécifiques par rapport à un RAFALE C (absence de version B navalisée ), d’où le souhait de l’industriel de structurer et concentrer sa commande M pour la proposer au meilleur tarif aux futurs acheteurs.
        Pour info, les exportations de marchandises vers les pays hors de l’Union européenne (UE) sont exonérées de la TVA (dédouanement)
        Cordialement,

  2. Oui croisons les doigts jusque là.
    « En effet jamais le Rafale M n’avait été pensé pour être exporté », le Rafale Air et Marine, comme ses prédécesseurs ont toujours été conçus d’abord pour le marché domestique, pour l’export, ce sera envisagé plus tard suivant les besoins des clients et du budget qu’ils voudront y consacrer.

    1. C’est discutable.
      D’abord, il y a peu de marines équipées en porte-avions STOBAR ou CATOBAR pour recevoir des appareils à voilures fixes.
      USA, France, Chine, UK, Inde… (Nouvellement peut-être le Japon avec du f-35B sur l’Izumo).
      Quant à la Russie, le Kuznestov est à la dérive.
      Dans ce club très fermé, Chine, USA et UK nous sont fermés.
      Après, des super-étendards ont été vendus à l’Argentine ( 14 ex, alors équipée du 25-de-mayo).
      Et prêtés à l’Irak (qui en fit l’usage qu’on connaît).
      L’Inde est le seul marché ouvert à ce niveau et y placer 26 machines est une performance.
      Chapeau en attendant la signature.

  3. Il me semble qu’il n’y a pas de catapulte comme le décollage du f18 ou du rafale sera effectué ?
    Des essais à charge max ont ils été réalisés ?

    1. Effectivement il n’y a pas de catapulte. Des essais ont étés effectués par le Rafale et le F18 et il se laisse entendre que la charge emportée par le Rafale était nettement supérieur à celle du F18

  4. Ça tombe bien, le PAN Charles de Gaulle – qui fait escale actuellement à Djibouti – est en route pour l’Inde. Tiens, tiens… Pure coïncidence peut-être ? Forcément, quand un marché de quelques milliards d’Euros se précise, une petite visite de courtoisie chez le client serait appréciée.

  5. Bonjour. Tout d’abord, mes meilleurs vœux à toute l’équipe du site (Arnaud, Marcel Gaétan et d’autres encore). Que l’on puisse continuer longtemps à en profiter, à admirer « ces merveilleux foux volants dans leurs drôles de machines », à débattre voire à s’eng…ler
    Concernant le Rafale M en Inde, ce serait une excellente nouvelle, dont l’Aéronavale pourrait également bénéficier pour commander de nouveaux avions. Cependant, tant que le contrat n’est pas signé, je ne pourrais pas m’empêcher de penser que la proposition américaine de déplacer les chaînes de production du Super Hornet en Inde est un argument de poids qui ne peut être facilement contrebalancé par les qualités du Rafale (même les arguments logistiques et opérationnels liés à la possession de Rafale par l’Indian Air Force ne me paraissent pas suffisants non plus). Je serai ravi de me tromper et le reconnaîtrai avec joie.
    Bien à vous tous.

    1. EN effet croisons les doigts, mais le Super Hornet d’un point de vue ingénierie a quand même beaucoup moins d’intérêt qu’un Rafale (car Dassault partage aussi, raisonnablement) surtout pour l’Inde, et a quoi bon copier une Chevrolet de 2,5 tonnes dépassée quand on peut avoir un 5008 ?

    2. Une fois la ligne de production transférée et les 26 SH assemblés, elle devient quoi la ligne?
      L’Inde serait le dernier client de cet avion, donc pas d’évolutions à attendre pour cette avion et une difficulté prévisible d’approvisionnement à moyen terme.

      1. L’objection est pertinente, c’est vrai. Mais peut-être que les Indiens seraient techniquement capables, à plus ou moins long terme, de reprendre à leur compte la fabrication des pièces détachées, et de faire évoluer le Super Hornet en y incorporant leurs technologies et en le proposant à l’export à des pays non alignés. Mais je suis d’accord pour dire qu’il ne s’agit là que de mes hypothèses. Je n’ai pas de boule de cristal, hélas (sinon, je serai tenté de m’en servir pour jouer à l’Euromillions…)

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