Il y a quelques années nous vous avions présentés la différence entre multi-rôle et omnirôle, un terme fréquemment employé pour parler du Dassault Aviation Rafale. De la même manière nous allons vous démêlez tout ce qui touche aux vitesses s’approchant ou dépassant Mach 1, c’est à dire le mur du son. Et ainsi vous comprendrez mieux pourquoi on parle parfois d’aéronefs subsoniques, supersoniques, bisoniques, trisoniques, voire hypersoniques. Et vous allez vous rendre compte qu’en matière de sémantique tout est loin d’être blanc ou noir.
D’abord il faut savoir que l’Académie Française, qui régie les règles d’emploi de la langue de Beaumarchais et Molière, ne reconnaît réellement dans son fameux dictionnaire que deux termes quand il s’agit d’aéronautique : subsonique et supersonique. Tout le reste ça relève du jargon. Ça tombe bien que ce soit un peu notre spécialité sur Avions Légendaires. Donc passons aux définitions.
- Subsonique : définit toutes les vitesses inférieures à la vitesse du son.
Donc votre automobile à 100 kilomètres heures sur l’autoroute, votre vélo à 25 kilomètres heures en ville, ou encore un Airbus A350-1000 à Mach 0.89 au-dessus de l’Atlantique nord sont tous trois subsoniques. C’est pourquoi on parle parfois de vitesses en haut subsonique lorsque celle-ci dépasse le Mach 0.85. - Transsonique : définit les aéronefs qui reste bloqués à Mach 1. Pas un tout petit peu en dessous ni un tout petit peu au-dessus, non à Mach 1.00000000000… !
- Supersonique : définit tous les aéronefs qui dépasse la vitesse de son, donc à partir par exemple de Mach 1.05 jusqu’à l’infini quasiment.
- Bisonique : définit tous les aéronefs qui volent entre Mach 2.00 et Mach 2.9999… ! Ce terme n’est en fait qu’une manière de spécifier qu’un avion supersonique dépasse Mach 2 sans toutefois atteindre Mach 3. C’est le cas par exemple du Dassault Aviation Mirage 2000 français.
- Trisonique : définit de facto les aéronefs pouvant voler entre Mach 3 et Mach 4 sans toutefois atteindre cette vitesse. L’un des exemples parfaits est le Lockheed SR-71 Blackbird américain.
- Hypersonique : définit tous les aéronefs évoluant au-delà de Mach 5 à l’image du célèbre North American X-15 expérimental.
Bisonique, trisonique, et hypersonique ne sont donc que des termes permettant d’affiner le supersonique. Bien entendu toutes ces appellations s’entendent pour des vols horizontaux.
Permettez moi d’en profiter pour vous souhaiter à toutes et tous de très belles fêtes de Noël ainsi qu’à vos proches.
Photos © US Navy.
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9 Responses
Du coup, entre le trisonique et l’hypersonique, ça s’appelle comment ? Le… quadrisonique peut-être ?
Pourquoi pas ?
La question est plutôt : existe-t-il des avions volant dans cette gamme de vitesses ?
Dejà les trisoniques poussent les possibilités des réacteurs à leurs limites, le SR-71 passant en très hautes vitesses de mode turboréacteur à statoreacteur par basculement de clapets.
Pour mach 4+ il faut à mon avis soit du full statoreacteur, soit du moteur fusée … et là on peut directement passer à mach 5+
Si quelqu’un de plus compétent que moi connait un exemple de machine « quadrisonique », ça m’intéressait.
Merci aux gestionnaires de ce site super intéressant, joyeuse fin d’année à tous et meilleurs voeux pour 2023 !
Sans compter qu un chasseur (beaucoup d ailleurs ) puisse être bisonique (ou presque) avec certaines configurations et subsonique dans d autres.
La Vmax n est qu une donnée très subjective de la qualité d un appareil.
Un mirage 3 est plus performant que notre Rafale sur ce point.
Tous dépend de son emploi.
Merci pour vos articles toujours intéressant !
Je crois que pour qualifier un appareil d’hypersonique, il faut qu’à cause de sa vitesse les frottements de l’air soient tels, qu’il se passe une ionisation de l’air qui crée un plasma autour de l’objet. Sans ça l’appareil est simplement qualifié de supersonique.
Pour moi un avion chasse doit être 2 fois plus rapide que le cartouche
Bon a savoir mais ont entend surtout les termes subsonique, supersonique, hypersonique, dans le jargon aéronautique…
J’aimerai préciser que la vitesse du son est variable en fonction de l’altitude. Il est donc utile de regarder à quelle altitude la vitesse donnée est validé. A ma connaissance (qui n’est pas parfaite) aucun avion ne passe mach 2 en dessous de 1 000 m.
Ensuite il existe le transsonique, cette tranche qui commence avant le supersonique quand les effets de l’onde de choc commence à se faire sentir sur les ailes, jusqu’au la disparition de ces effets un peu au dessus du mach.. La forme des ailes est faite pour retarder cette apparition. Les pilotes limite le temps de passage dans cette tranche de vitesse.
Le transsonique est mentionné dans l’article.
Les définitions du subsonique et du supersonique sont précises, celles des autres sont plus floues, il s’agit plutôt des domaines
Mention particulière pour le trisonique qui correspond à une « région » du mur de la chaleur, le mur du son est quant à lui est précisément défini