Alpha Scramble, le terme qui ne fait rire ou même sourire personne en opération. Ce vendredi 16 décembre 2022 une patrouille de chasseurs Dassault Aviation Rafale F3-R a été obligé de décoller en alerte afin d’identifier et au besoin d’intercepter un aéronef inconnu évoluant aux limites des espaces aériens baltes. Dans la situation de tensions que les Alliés connaissent actuellement vis-à-vis de Moscou cette mission a pris un caractère particulier. Surtout que les pilotes français se sont retrouvés nez à nez avec un des plus impressionnants avions de combat au monde.
Pour mémoire, ou pour celles et ceux qui l’ignoreraient, Alpha Scramble est le terme officiel pour signifier qu’une patrouille de combat décolle en alerte pour une mission réelle avec menace suspectée ou avérée. Il faut l’opposer à Tango Scramble qui désigne les décollages en alerte pour exercice ou entraînement. Personne donc ne plaisante avec l’Alpha Scramble, encore moins en Europe septentrionale depuis que la Russie a décidé d’envahir et de bombarder l’Ukraine.
C’est d’ailleurs pour cela que l’Armée de l’Air et de l’Espace dispose actuellement à Šiauliai en Lituanie d’un détachement de chasseurs omnirôles Dassault Aviation Rafale C accompagné d’une centaine de militaires. Ils sont chargés de missions d’interception et de supériorité aérienne. Ce qu’ils ont prouvé ce vendredi 16 décembre 2022.
Dans la matinée une patrouille a donc été sonnée en Alpha Scramble. Une piste radar venait d’être repérée en provenance de l’oblast russe de Kaliningrad et remontant en haut subsonique vers la Russie continentale. L’avion se trouvait aux limites extrêmes de l’espace aérien Lituanien. Il évoluait sans plan de vol déposé et transpondeur éteint.
Il ne faisait aucun doute du fait qu’il s’agissait d’un avion militaire russe. Sa nature exacte par contre restait à définir. Les chasseurs français ont donc eux aussi foncé plein nord et l’ont rejoint à hauteur de l’île estonienne de Saaremaa, à la limite du golfe de Riga.
Et là les pilotes de l’Armée de l’Air et de l’Espace ont découvert rien moins qu’un Sukhoi Su-34 Fullback, le principale avion russe de pénétration.
Rafale F3-R et Su-34 Fullback ont donc volé de conserve jusqu’aux limites de l’espace aérien de l’OTAN. Les pilotes français ont maintenu les distances de sécurité afin de ne pas risque d’être perçus comme agressifs par l’avion russe. Ce dernier a ensuite rejoint son espace aérien souverain, le transpondeur toujours éteint.
Moyennant ravitaillement en vol les biréacteurs français ont pu rejoindre leur nid lituanien.
Mission accomplie.
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.
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4 Responses
Toujours cette même chanson de la part des avions russes : ne pas allumer le transpondeur, ni de déposer un plan de vol, ou voler trop près …Et ils osent ensuite se victimiser !
Le tout est d’avoir suffisamment de couple AESA / Meteor en vol. Là la messe sera dite.
Pour l’instant.
Peut-être qu’il était en panne, le transpondeur…
Tout a fait d’accord Will et ne parlons même pas des survols agressifs de vavire de l’OTAN … irresponsables !