C’est l’hélicoptère qui fut commandé par le Bundesheer pour remplacer la vénérable Alouette III d’origine française. Ce mardi 20 décembre 2022 le Père Noël est passé avec un peu d’avance auprès de la Luftstreitkräfte avec dans sa hotte le tout premier AgustaWestland AW.169M aux couleurs autrichiennes. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est vraiment très inhabituel ! C’est sans doute la bonne surprise aéronautique de cette fin d’année pour l’ensemble des passionné(e)s de voilures tournantes.
Habituellement les hélicoptères estampillés AgustaWestland et Leonardo se reconnaissent à certains traits extérieurs, que d’ailleurs le premier AW.169M autrichien possède très globalement. À une grosse différence près cependant. En effet il a troqué son habituel train d’atterrissage tricycle escamotable pour deux classiques patins. Du coup ça lui donne une drôle d’allure qui n’est pas sans rappeler celle de feus les Aérospatiale SA.365C Dauphin 2 rouges de la Sécurité Civile française.
Pourquoi un tel choix me direz vous ? Pourquoi «défigurer» un hélicoptère qui pourtant est actuellement un des plus élégants produits en Europe ? En fait l’esthétique a toujours été assez secondaire dans l’histoire des voilures tournantes tant militaires que civiles. Il suffit de se souvenir du Bell 412 qui fut doté d’un train tricycle pour s’en convaincre.
La raison du choix des deux patins en lieu et place du train tricycle est forcément beaucoup plus pragmatique : l’Autriche est un pays alpin. C’est donc avant tout une zone de moyennes et de hautes montagnes dans lesquelles la neige demeure omniprésente durant plus de la moitié de l’année. Or l’AW.169M a été acquis afin de remplacer dans un premier temps l’Alouette III et dans un second temps l’AB-212 italo-américain.
Le point commun de ces deux machines dans l’arsenal de la Luftstreitkräfte est d’assurer des missions dite de SAR alpin, c’est à dire de recherches sauvetages et/ou d’évacuation sanitaire en montagne. En plein été le train tricycle ne poserait aucun problème comme l’Alouette III l’a souvent démontré mais entre la seconde moitié de l’automne et la première du printemps ce serait une tout autre chose. Sur un hélicoptère à train rentrant comme l’AW169M il est impossible d’adapter des skis de roues comme cela existe justement sur les Alouette III. Les nouveaux hélicoptères auraient par conséquent été totalement inutilisables dès lors qu’il allait neiger sur l’Autriche.
Le choix des deux patins devient de facto beaucoup plus logique puisque les skis peuvent être adaptés lors de la saison froide et déposés dès lors que la fonte a débuté.
La commande initiale de dix-huit exemplaires a par la suite été doublée, faisant actuellement de l’Autriche le principal client militaire de l’AW.169M devant l’Italie et le Qatar. La pleine dotation est attendue pour fin 2025.
Photos © Bundesheer
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2 Responses
Bonjour Arnaud
Le choix de patins sur ce genre d’appareil , allège-t-il le poids ? Si oui , est-ce conséquent sur ses performances ?
Merci et passez de bonnes fêtes.
Canel 31
À priori c’est l’inverse. Selon les recherches que j’ai réalisé suite à votre question les patins d’atterrissage auraient légèrement alourdi l’hélicoptère sans compter qu’ils en augmentent la traînée et donc la consommation standard en carburant.