La perception du Dassault Aviation Rafale (passablement) changée par les réassurances de l’OTAN.

La guerre menée par la Russie en Ukraine a amené des bouleversements à bien des égards dans la défense des pays européens. En France, et plus particulièrement dans l’Armée de l’Air et de l’Espace et dans la Marine Nationale, elle a modifié la perception que l’on pouvait avoir de l’engagement du chasseur omnirôle Dassault Aviation Rafale sur un théâtre d’opérations extérieures. Le schéma d’utilisation qui fut celui de la Libye ou plus récemment de l’Irak et de la Syrie est totalement périmé en Europe orientale. Décryptage d’une évolution surprenante mais indéniable.

Rafale français en mission de réassurance aux côtés de F-16MLU Fighting Falcon roumains et de CF-188 Hornet canadiens.

Il y a onze ans sous l’impulsion du Président de la République Nicolas Sarkozy les Rafale français intervenaient en Libye afin de déposer la dictature du colonel Khadafi. Ce fut là leur véritable baptême du feu même s’ils avaient déjà volé en Afghanistan dans des actions contre les poches de résistance talibanes et leurs alliés d’Al-Qaïda. Plus près de nous en janvier 2013 son successeur le président François Hollande lançait nos chasseurs biréacteurs dans un audacieux raid aérien entre la France et le Mali afin de stopper l’avancée de djihadistes. L’année suivante ce même Président de la République engageait le fleuron français dans les premières opérations militaires en Irak afin de contrer la montée en puissance de l’autoproclamé État Islamique.

Frappes aériennes d’opportunités et appui aérien rapproché à l’aide de munitions guidées A2SM de facture française et GBU-12 conçues et fabriquées aux États-Unis ou encore attaques en profondeur grâce à des missiles de croisière SCALP-EG, le Dassault Aviation Rafale démontra sa large gamme de missions au-dessus de l’Irak puis de la Syrie. Sans jamais oublier la reconnaissance tactique armée. Des missions qui cependant masquaient une réalité que de nombreux médias généralistes n’allaient pas redécouvrir avant 2022 : le Rafale n’est pas qu’une formidable plateforme d’actions air-sol.

La décision du dictateur russe d’envahir et de tenter d’annexer une partie du territoire ukrainien en février 2022 relança la carrière du Dassault Aviation Rafale en missions extérieures. Sous l’égide de l’alliance Atlantique des missions dites de réassurance allaient être lancées afin de soutenir les populations bulgares, estoniennes, lettones, lituaniennes, polonaises, et roumaines inquiètes d’être les futures cibles de la folie expansionniste de Vladimir Poutine. Pour autant il n’était pas question d’aller frapper la Russie, puissance nucléaire, en Ukraine.
Les réassurances sont mises en œuvre par de pures chasseurs. Ça tombe bien le Rafale est (aussi) un redoutable avion de supériorité aérienne grâce à ses missiles air-air Mica EM / Mica IR et Meteor. Couplé au ravitailleur en vol Airbus DS A330 MRTT Phénix il peut même assurer de longues missions au-dessus d’un territoire donné.

Au-dessus de la Pologne et de la Roumanie pour les Rafale B/C de l’Armée de l’Air et de l’Espace ou de la Mer Noire pour les Rafale M de la Marine Nationale, tels ont été les zones de patrouilles des chasseurs omnirôles français. Des avions qui jamais n’ont été basés dans ces pays mais rejoignaient la France pour les premiers et le pont d’envol du Charles de Gaulle pour les seconds à chaque fin de mission. Une manière comme une autre de montrer l’allonge remarquable de la merveille clodoaldienne. Les Rafale tricolores ont ainsi su petit à petit se hisser au niveau des avions les plus impressionnants des missions de réassurance de l’OTAN. Et c’est loin d’être fini.

Y a pas à dire les Mica EM et IR ça change un peu des A2SM et GBU-12 !

De ce fait rien d’étonnant que de nouveaux marchés s’ouvrent à lui comme en Serbie où ses capacités air-air semblent avoir fait pencher la balance en sa faveur. Au grand dam des avionneurs russes qui perdent là un marché qu’ils croyaient acquis pour longtemps. On parle aussi, discrètement, pour ne pas dire qu’on murmure, des possibilités avec l’Arabie Saoudite et l’Irak pour qui les capacités air-air et le rayon d’action du chasseur français ont été remarqués. Alors oui c’est triste à dire mais l’invasion russe de l’Ukraine pourrait permettre à la France de vendre de nouveau notre avion, mais c’est aussi la preuve de sa suprématie avec (quasiment) aucun véritable concurrent à part bien sûr le Lockheed-Martin F-35A Lightning II.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

19 Responses

  1. Rien ne vaut, malheureusement, une activité de combat pour valoriser (ou non) un matériel. Souvenons nous des Mirage III après la guerre des Six Jours. La publicité fut immédiate et efficace. De mémoire en nombre d’avions militaires vendus à l’export, le Mirage III fut la plus belle réussite de Dassault

  2. Depuis longtemps, des Rafale assurent la PO (Permanence Opérationnelle) du territoire français donc la config Air/Air n’est pas « inconnue » 🙂

    1. C’est très vrai James, mais la PO est totalement inconnue des médias généralistes à la grosse différence des missions de réassurance de l’OTAN. 😉

  3. « Le dictateur russe  » ! Et bien en voilà un choix politique non dissimulé. Restez donc un bon journaliste passionné d’aviation plutôt que de vous conformer à la propagande macronnienne et otanienne.

    1. « Propagande macronienne et otanienne » ? Je crois qu’on tient là un champion. Vous avez eu raison de prendre le teckel comme avatar c’est un toutou qui aboie beaucoup mais ne mord jamais.

    2. J’ai lu ce matin qu’il faut s’attendre dans les semaines prochaines à une nette recrudescence des trolls pro-poutine, sur les réseaux sociaux notamment. Je vois que l’offensive a commencé.

    3. Cela fait un moment que je suis ce site et lis régulièrement les commentaires sur les différents articles.
      De temps en temps, il y a des commentaire un peu farfelus qui font preuve d’ignorance voir de bêtises et ça peu prêter à sourire mais là votre commentaire est totalement dénué de sens …
      Comment peut-on aujourd’hui douter du titre « honorifique » (humour bien sûr) de dictateur de Poutine ?
      Il suffit lire, de s’informer un minimum, de faire appel à son sens critiques et de réfléchir.
      Quand un homme à la tête d’un pays envahit son voisin avec des prétextes montés de toutes pièces (l’histoire se répète cf 1939-1945) et que l’on martèle son peuple avec une propagande agressive en disant que c’est la faute des autres alors oui on est devant un dictateur !!!
      En tout cas vous avez réussi une chose aujourd’hui : me mettre en pétard de bon matin … Bravo

    4. Il n’y a là aucune propagande pas plus que lorsque quelqu’un qualifi Hitler et Staline de dictateur. Le Larousse définit le mot Dictateur comme « Personne qui, à la tête d’un État, détient tous les pouvoirs, les exerçant sans contrôle et de façon autoritaire ; autocrate. »
      C’est parfaitement adapté à Poutine ce petit Colonel qui s’est miraculeusement constitué une fortune de plusieurs milliards de dollars sans pourtant exercer la moindre activité économique, simplement en détournant l’aide alimentaire destinée aux habitants de Saint Petersbourg, les faits ont été prouvé et les documents rendus publics, et envoie ses opposants en prison. https://www.ouest-france.fr/europe/russie/vladimir-poutine/quel-est-le-sort-reserve-aux-opposants-de-vladimir-poutine-96e86caa-6b41-11ed-a4bc-1fa2e638806c

      Les nombreuses exactions commises par l’armée Russe en Ukraine lui vaudront probablement d’être condamné par le TPI comme criminel de guerre.

  4. @ Arnaud;
    Je passe de temps en temps pour voir si la crise est passée sur votre excellent blog, mais visiblement non !
    Est-ce encore vous qui écrivez vos articles car cela ne ressemble absolument pas à votre style plus sobre et maitrisé ???
    Faut-il mettre cela sur la pression qu’on vous met pour écrire d’une manière aussi décalée ?!
    Florilège épique ;
    – Dictateur russe
    -Les Rafale tricolores ont ainsi su petit à petit se hisser au niveau des avions les plus impressionnants des missions de réassurance de l’OTAN…
    -On parle aussi, discrètement, pour ne pas dire qu’on murmure…
    -Alors oui c’est triste à dire mais l’invasion russe de l’Ukraine pourrait permettre à la France de vendre de nouveau notre avion, mais c’est aussi la preuve de sa suprématie avec (quasiment) aucun véritable concurrent …..

    1. Tiens la dernière fois le troll pro-russe Dannydan nous avait juré que plus jamais il ne viendrait sur notre site. Comme quoi la parole de Dannydan ne vaut pas un kopeck ! Ah ces trolls…

      1. Pour être l’auteur de ce site, c’est dommage que vous ne soyez pas plus modéré dans vos propos et dans vos réactions…

        1. Je ne suis pas l’auteur du site JB, je n’en suis qu’un rédacteur. Et navré si mes positions vous déplaisent, je n’en changerais cependant pas.
          Bien à vous madame ou monsieur.

    2. « … si la crise est passée sur votre excellent blog »
      La votre n’a pas l’air de s’améliorer…

  5. Il est vrai que dans les dernières actions du rafale il n’y a pas eu de combat aérien. La faute à nos adversaires qui n’avaient pas d’aéronef.
    Mais dans les exercices type red flag, le rafale n’a jamais été ridicule en combat aérien.

  6. Bonsoir,
    Si j’ai bonne mémoire, la 1ere version du rafale Marine sur porte avion était une version air-air de supériorité aérienne.
    Non?

    1. Oui mais avec avec une configuration très légère avec des missiles Magic II, version « bricolée » par Dassault pour remplacer les Cruzader qui étaient vraiment à bout de souffle

  7. Lors des derniers exercices GARUDA réalisés entre l’armée de l’air contre les SU-30 MKI indiens, les quatre Rafale ne simulaient que l’emport de MICA car avec le couple RBE2-AESA/Meteor les exercices n’avaient aucun intérêt, les SU-30 MKI n’ayant aucune chance. Les Indiens ont même été surpris par la supériorité que les MICA-IR apportent à grande distance (60 km) là ou les autres missiles IR be dépassent pas les 20 km

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